La situation sécuritaire
particulière que traverse notre pays nécessite la mise en place d’une politique
de sécurité nationale adaptée à la nature et aux nouvelles formes de menaces,
basée sur nos valeurs sociétales.
C’est dans cette perspective que le Secrétariat
permanent du Conseil de sécurité nationale (SP-CSN) a organisé, du 26 au 27 mai
dernier au palais de Koulouba, un atelier de clarification des concepts de la
Politique de sécurité nationale (PSN) du Mali.
La rencontre de deux jours
visait globalement à susciter un consensus général autour de certaines
terminologies utilisées dans la rédaction de la Politique de sécurité nationale
pour pouvoir défendre le projet lors des prochains ateliers de validation
externes.
La cérémonie de clôture était présidée par le ministre secrétaire
permanent du Conseil de sécurité nationale, le général Yamoussa Camara, en présence
de plusieurs officiers supérieurs des Forces de défense et de sécurité.
L’atelier a aussi vu la participation des représentants des départements
sectoriels concernés, des historiens et universitaires maliens, ainsi que des
partenaires étrangers, notamment la Minusma. Pour rappel, le Mali a initié
un processus d’élaboration d’une Politique de sécurité nationale en 2014.
Le
premier projet avait été approuvé par le Conseil supérieur de défense en sa
session du 22 décembre 2014 et renvoyé par la suite pour la tenue de
consultations élargies à d’autres acteurs pour la prise en compte des questions
non militaires.Dans son discours de clôture,
le général Yamoussa Camara a indiqué que l’élaboration de la PSN est un
processus lent et laborieux qui nécessite l’implication d’un grand nombre de
participants.
Selon le général Camara, une politique nationale est d’abord fondée
sur une vision et celle du Mali consiste à faire en sorte qu’à l’horizon 2050, «nous
puissions avoir un pays pacifié, stable et prospère où l’État peut assurer la sécurité
des personnes et des biens». Soulignant l’importance d’avoir une PSN, Yamoussa
Camara a relevé que «si nous sommes dans une situation déplorable aujourd’hui,
et même de drame existentiel que nous connaissons depuis 2012, c’est parce
qu’on n’avait jamais mis en place une structure de veille et d’anticipation».
Même
s’il reconnaît l’existence de certaines structures, de façon sectorielle depuis
fort longtemps, pour essayer de gérer les crises et les catastrophes, le général
Camara déplore l’absence de synergie d’efforts et de coordination. «Si bien qu’à
l’apparition de la première grande crise, l’État s’est montré en défaut de
capacité.
On s’est dit plus jamais ça. Il faut une structure qui puisse
coordonner l’ensemble de ces services pour assurer et anticiper les risques et
les menaces», a-t-il expliqué. Pour sa part, l’ancien ministre et historien
Doulaye Konaté a confié que les hommes de sciences sociales ont été sollicités
pour apporter leur contribution à la définition de cette Politique nationale de
sécurité. Selon lui, lorsqu’on aborde la question sous cet angle, on ne peut bâtir
une politique que sur un socle de valeurs, toute chose qui renvoie à notre passé
Aboubacar TRAORE
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