Face à la rude concurrence des téléphones portables, les
promoteurs de ces espaces informatiques survivent aujourd’hui grâce à d’autres activités
connexes qu’ils assuraient
Autre temps, autre réalité. Jadis un espace incontournable
pour les services divers qu’il proposait comme les formations en informatique,
les photocopies, les impressions et surtout la fourniture de la connexion, le
cybercafé connaît aujourd’hui une période de vaches maigres.
Avec le boom des
Smartphones et l’accès facile à la connexion Internet, les usagers ont déserté
ces espaces. Dans l’attente de jours meilleurs, la plupart des cybercafés
survivent aujourd’hui, grâce à des activités supplémentaires telles que les
transferts d’argent, la vente de matériels informatiques, le transfert des jeux
vidéo, de sons musicaux, etc. Cette reconversion est un facteur incontournable
pour permettre aux acteurs du domaine de joindre les deux bouts. Les cybers de
la place nourrissent-ils encore leur homme ?
Il n’est pas encore midi. Devant le cybercafé, World
Informatique sis à Djélibougou près d’un marché, est assis le gérant Issa
Flabou Bougoudogo sur un fauteuil à bascule.
La morosité dans les affaires se
lit sur son visage. Entre ses mains, deux téléphones lui servant d’opérations
monétaires, Issa Flabou Bougoudogo dans un embarras pressant explique qu’avec
l’expansion des téléphones portables dotés du système Androïd et des
Smartphones en majorité connectables, l’accessibilité de la connexion est
devenue facile. Ce qui, regrette-t-il, a impacté la rentabilité de leur
commerce.
«Autrefois, beaucoup de clients venaient dans le cyber pour
faire des recherches, consulter leurs boîtes électroniques ou se connecter sur
Facebook, Skype et autres. Mais, actuellement, l’affluence est timide.
La
rentabilité du cyber a vraiment diminué», déplore-t-il. Dans ce cyber, en plus
de la connexion, ils assuraient, entre autres, des formations en informatique,
la plastification, la copie, l’impression, la reliure des
documents ainsi que la vente de matériels informatiques. Le gérant a
ensuite indiqué que la copie est facturée à 25 Fcfa la page, et la reliure de
30 pages à 500 Fcfa, et de 30 à 80 pages au prix de 1.000 Fcfa. Quant au
tirage, il est à 50 Fcfa, alors que le scan se fait à 300 Fcfa.
Par la suite, Issa Flabou Bougoudogo précise que les activités du cyber sont présentement, en grande partie assurées par la vente d’outils informatiques et le transfert monétaire. «Avec les activités monétaires via Western union, Orange Money, Ria Money, Sama Money etc. par jour, nous recevons plus d’une trentaine de clients. à travers les revenus de ces activités, nous arrivons à tirer notre épingle du jeu», explique-t-il.
LES FILMS ET VIDÉOS ONT TOUJOURS LA COTE-Par contre, Cheick
Diankoumba, informaticien du même cyber, indique que, malgré la prolifération
des Smartphones qui vient ralentir le marché, le cyber reste toujours un lieu
incontournable pour certains clients. «Grâce à la vitesse de la connexion haut
débit que nous proposons, beaucoup de gens viennent passer des heures pour se
connecter, faire des téléchargements, consulter leurs boîtes email, et même
naviguer sur les réseaux sociaux», révèle-t-il.
Pour inviter les gens à
retourner vers les cybers, il ajoute que la connexion du cyber est moins chère
que celle des téléphones mobiles quand il s’agit du téléchargement des
gros fichiers, des films et des vidéos clips. Il argumente qu’il est impossible
de télécharger pendant 30 minutes avec un forfait Internet de 20 Mo à 200 Fcfa.
Si Issa Flabou Bougoudogo parvient à combler le vide en
pratiquant à la fois d’autres activités technologiques dans son cyber.
Abdoulaye N’Diaye gérant du cyber Xtrem technology à Kalaban-Coura n’a pas
plusieurs alternatives.
Lui se démerde dans les activités classiques. Selon
lui, le temps est dur pour les cybers : «Autrefois les gens venaient au cyber
pour se connecter ou transférer des documents à l’extérieur du pays, maintenant
avec le Smartphone portable tout est facile.
Je pouvais gagner 10.000 Fcfa par
jour mais maintenant je ne gagne que 3.000 à 5.000 Fcfa par jour, soit une réduction
de plus de 50%», explique-t-il, avant d’ajouter que ceux qui continuent de fréquenter
le cyber viennent pour faire des copies, imprimer des documents ou
demander des services pour rédiger leurs lettres de motivation ou curriculum
vitae.
Perturbés par la prolifération des Smartphones et Androïds
qui paralysent leurs activités, les cybers diversifient leurs offres pour
pouvoir sortir la tête de l’eau. «Grâce aux téléchargements de films long métrage
vendu à 100 Fcfa, de jeux vidéo à 500 Fcfa, des vidéos clips à 50 Fcfa, nous
arrivons à joindre les deux bouts», se réjouit Abdoulaye N’Diaye.
De l’avis de Modibo Keïta étudiant en lettres, avec le téléphone portable le besoin en connexion est déjà assuré. «Il m’arrive souvent d’oublier le cyber. Je peux passer des mois sans y mettre les pieds. Avec le portable, il suffit d’activer un forfait Internet mobile pour exécuter tous les travaux sur place. Avec la baisse du prix du forfait Internet mobile, je fréquente les cybers juste pour des besoins de copie ou d’impression», développe-t-il.
ACTIVITÉS LUCRATIVES-Avant d’ajouter qu’avec son téléphone
portable, il n’a pas à faire le déplacement. Il se connecte quand et où il
veut. Par ailleurs, il lui est possible, comme à de nombreux étudiants, de se
connecter gratuitement sur les réseaux wifi dans les sites universitaires avec
leur ordinateur portable et leur tablette numérique, pour faciliter la
recherche des documents sur les exposés et les travaux de mémoire de fin de
cycle», indique-t-il.
Fatoumata Togola était très fréquente dans les cybers. Mais
depuis un certain temps elle affirme qu’elle y va rarement. «Je me souviens
quand j’étais encore plus jeune, je passais tout mon temps à «tchatcher» avec
mes camarades de classe ou imprimer des paroles de chansons. Actuellement, avec
mon ordinateur portable et ma tablette numérique, je fréquente le cyber pour
faire uniquement les copies et les impressions de mes documents»,
explique-t-elle.
Ibrahim Sissoko, diplômé en réseau informatique, assure
qu’avec la prolifération des Smartphones et l’évolution de la technologie, les
cybercafés traversent actuellement une période de vaches maigres. «Auparavant,
les cybercafés étaient la plaque tournante de l’informatique à savoir, les
impressions, les copies et les téléchargements, etc. mais actuellement avec
l’apport des Smartphones, le domaine est devenu un peu difficile à gérer.
Les
quelques-uns qui arrivent à s’en sortir sont ceux qui s’adaptent avec le rajout
d’autres activités lucratives», relate-t-il. Et de conseiller qu’avant de mettre
en place un projet de cybercafé, il serait d’abord important de trouver un
endroit stratégique notamment, à côté des universités et d’autres établissements
de formation.
«Franchement les cybercafés ne marchent plus comme auparavant.
Les gens sont de plus en plus désintéressés. Le business des cybercafés n’est
plus comme avant où l’informatique n’était pas encore développée et mise à la
portée de tout le monde. Maintenant, tout est informatisé et la population
mondiale tend vers cela au détriment des gens qui évoluent dans le domaine des
cybercafés», dit-il.
À cet effet, Ibrahim Sissoko conseille aux gens qui veulent s’investir dans le domaine de trouver d’abord un endroit stratégique et d’avoir des idées créatives dans le domaine de la technologie pour accompagner le projet afin de se démarquer.
Makan SISSOKO
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