
Des femmes en train d’assainir une rue de la capitale à l’occasion de la Journée qui leur est dédiée
Ces dispositions confortent l’habitude des femmes qui consiste, depuis belle lurette, à assainir les devantures de leurs domiciles. La pratique connait de moins en moins d’engouement. Malgré cela, des femmes sont inconditionnellement au rendez-vous pour exécuter la tâche soit le matin de bonne heure ou dans l’après-midi.
Il est 6 heures du matin. Dans la pénombre, l’aide ménagère de la famille Samaké balaie devant une concession située à Daoudabougou en Commune V du District de Bamako. Elle le fait à la demande de sa patronne qui est à cheval sur la propreté et n’aime pas voir les ordures devant son domicile.
L’aide ménagère confie que son employeuse lui a défendu d’être paresseuse et de laisser les déchets trainer devant son habitation. Sa patronne croit dur comme fer, rapporte-t-elle, que l’assainissement de la devanture est la preuve qu’une femme existe dans une maison. Et c’est aussi un moyen de gagner l’affection de sa belle-famille. Dans le même quartier, Hawa Sangaré, une gamine de cinq ans, arrose le sol, sous l’œil vigilant de sa grand-mère. Celle-ci, une sexagénaire, affirme que ce travail préliminaire permet de ne pas soulever la poussière. Elle a de nombreuses belles-filles mais la vieille dame tient à accomplir ce devoir matinal elle-même. «C’est du sport pour moi. En plus, j’aime voir l’espace en face de ma porte dans un état propre le matin de bonne heure», confie-t-elle.
Korotim Dembélé, habite Kalaban Coura, un quartier de la Commune V du District de Bamako, est du même avis. « Il faut aimer l’hygiène pour accomplir cet exercice. Cela exige beaucoup de courage », dit-elle tout en regrettant que beaucoup de femmes prétextent ne pas avoir le temps pour l’assainissement quotidien de la devanture de leurs domiciles. C’est le cas d’Aminata Diawara, agent d’une banque de la place, qui dit manquer de temps pour entretenir son espace. « C’est ma belle-mère qui le fait. Au début de mon mariage, j’ai essayé de la remplacer mais elle n’a pas voulu », explique-t-elle, avant d’affirmer que cette décision de sa belle-mère lui est favorable.
Aïssata Daou habite Lafiabougou en Commune IV du District de Bamako. Celle qui balaye quotidiennement la devanture de sa maison est remontée contre l’une de ses voisines. « Notre voisine ne balaie pas la devanture de sa porte. Lorsque le vent souffle, ses ordures viennent salir notre espace assaini. Je lui ai conseillé de les ramasser et de les brûler mais elle ne veut rien entendre », se plaint la trentenaire.
Le quinquagénaire Bakari Tangara se souvient que la ville de Bamako était coquette parce que les femmes étaient engagées dans l’assainissement. À l’époque, la plupart étaient des ménagères. Mais aujourd’hui, regrette-t-il, celles qui se disent émancipées s’occupent de moins en moins du foyer conjugal. Auparavant, explique notre interlocuteur, les autorités locales faisaient la surveillance générale dans les quartiers, les maisons et même les toilettes pour s’assurer de l’hygiène.
DÉPENDANCE DES DOMESTIQUES- Pour le sociologue Dr Mohamed Abdoulaye Haidara, les déchets et leur gestion dépendent de l’organisation de la société et du type de consommation qui s’y trouve. Dans le temps, apprécie-t-il, toutes les rues se trouvaient bien assainies grâce à cette pratique des femmes qui consistent à balayer les devantures des concessions. À la faveur d’un éveil du mouvement social, signale l’universitaire, les femmes généralement intellectuelles parviennent à mobiliser les autres pour l’assainissement général des quartiers.
Par ailleurs, l’enseignant chercheur indique que la professionnalisation des femmes fait partie des facteurs qui contribuent à l’abandon de cette bonne habitude. Dans de tel contexte, argue-t-il, l’homme ne peut pas être exigeant comme auparavant quand la femme n’avait uniquement comme tâche les travaux ménagers. L’époux peut contribuer à amoindrir les activités de sa femme en employant des domestiques. Un autre phénomène urbain, dit-il, est que la plupart des maisons habitées par des familles en location brillent par leur saleté dans les rues. Parce que ces locataires se disent que la maison ne leur appartient pas.
Selon le sociologue, l’assainissement de la devanture doit être accompagné d’une gestion industrialisée des déchets solides et liquides pour faire face à la production excessive des ordures. Dr Mohamed Abdoulaye Haïdara propose également l’instauration des prix de propreté qui seront décernés aux femmes les plus assidues dans l’assainissement correct des devantures des domiciles. Il soutient que ce sont des initiatives qui peuvent contribuer à encourager l’ensemble de la communauté. «Dans les communautés où ce sont les femmes qui géraient généralement les questions liées à l’assainissement, il y avait peu d’ordures», explique l’universitaire avant de citer en exemple le village où les femmes se lèvent très tôt le matin pour assainir les maisons et leurs devantures. Lorsque les femmes se détournent de cette pratique, analyse-t-il, les ordures seront abandonnées un peu partout. Cela peut provoquer beaucoup de problèmes dans l’ordre sanitaire.
L’hygiéniste Salia Sanogo partage cet avis. En faisant une analyse au plan sanitaire, informe le spécialiste, 80% des pathologies traitées dans nos hôpitaux (infections respiratoires, maladies parasitaires etc.) sont attribuables à l’insalubrité de notre environnement et à nos habitudes quotidiennes sociétales. Le praticien indique que la salubrité de notre environnement permet de maintenir l’équilibre de l’écosystème qui concerne l’espace animal, aquatique et terrestre y compris les plantes surtout comestibles. «Aujourd’hui, on compte du bout des doigts, les femmes qui s’occupent du bien-être de la famille», témoigne Salia Sanogo, avant de regretter que les femmes soient plutôt attirées par les parures de luxe à la mode. Il affirme qu’elles sont majoritairement dépendantes des domestiques quant à l’exécution des travaux ménagers. Ce sont des facteurs, estime-t-il, qui contribuent à favoriser l’insalubrité dans nos familles voire dans nos quartiers.
Face à cette pollution, déplore le spécialiste de l’hygiène, l’intervention de l’État est faible. Des insuffisances marquées par un manque criard de dépôts de transit, provoquant la création de dépôts d’ordures anarchiques à travers la ville et la mauvaise gestion des déchets liquides. Selon le praticien, il faut appliquer les textes législatifs que nous-mêmes avons élaborés pour sauver notre environnement.
Aminata SOUMAH
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