Tatouage au henné : Une tradition bien respectée

Les femmes mariées appliquent ce colorant sur les membres pour se rendre belles à l’occasion des fêtes

Publié mercredi 19 avril 2023 à 05:35
Tatouage au henné : Une tradition bien respectée

Le henné fait partie de l’arsenal de beauté féminine

 Le goût de l’esthétique et la grâce renvoient très souvent à la féminité. En tout cas, c’est une fixation chez la femme de toujours paraître belle à toutes occasions, notamment pendant les cérémonies sociales comme le mariage et le baptême, mais aussi les fêtes.

À quelques jours de la fête de Ramadan, les femmes, surtout celles qui sont mariées, veulent paraître belles de pied en cap. Pour cela, elles disposent d’un arsenal de séduction, notamment les habits, les coiffures, les parures et le tatouage au henné.

Le rituel du tatouage au henné les veilles de fête est bien connu. En quelque sorte, l’application du henné au niveau des mains et des pieds fait partie des préparatifs de la fête.

Le henné est un colorant d’origine végétale, obtenu à partir des feuilles séchées d’une plante odoriférante (Lawsonia inermis, appartenant à la famille des Lythraceae), principalement  issue du sous-continent indien et d’Afrique du Nord.

Il est utilisé depuis des milliers d’années pour la coloration des cheveux et la peinture corporelle. La molécule extraite des feuilles est commercialisée sous forme de poudre à préparer en pâte. Le henné fait partie de l’arsenal de beauté de la femme.

Ce n’est pas la vieille Awa Coulibaly qui dira le contraire. Pour celle qui est originaire de Ségou, le henné est incontournable pour la femme. «La femme doit être belle ou soignée de la tête au pied», dit-elle. Et d’ajouter qu’elle doit toujours avoir ses membres tatoués au henné.

Sinon, dira-t-elle, comment ferait-on la différence entre elle et un homme. On reconnaît les femmes avec ces traits noirs sur leurs pieds. «Une vraie femme, c’est celle qui porte toujours le henné et qui a toujours ses cheveux bien coiffés», souligne la traditionaliste.

Pour elle, une bonne femme doit être dotée de cette capacité d’entretenir cela. Notre interlocutrice se rappelle qu’autrefois  ses pieds étaient toujours tatoués. Pendant les fêtes, c’était inacceptable de voir une femme sans tatouage au henné, en plus d’une belle coiffure. Korotoumou Diarra est une aide ménagère qui officie dans une famille Traoré.

Elle indique clairement que dans son village à N’Gassola, toutes les femmes, jeunes ou adultes, appliquent le henné pendant les fêtes. Pour elle, cela intègre les préparatifs de la fête.

Depuis vendredi dernier, Mme Sanogo Aminata Niakaté s’est pliée à cette tradition. Elle avait les mains et les pieds ensachés dans un plastique noir. Elle nous confie se tatouer avec le henné à chaque fête.

«Mon mari aime vraiment le henné. Il me demande même de le faire», confesse-t-elle. Pour elle la cerise sur le gâteau, c’est l’inscription du nom de son époux sur la main avec ce colorant. Mme Dembélé Fatoumata Traoré a pris rendez-vous chez la tatoueuse pour ce mercredi.

«Nous sommes quatre jeunes dames à partager le même appartement et nous sommes toutes mariées. Comme l’année dernière, nous avons sollicité cette année aussi une tatoueuse», dit-elle. Pour notre interlocutrice, le henné fait partie de nos traditions, mais c’est aussi très important dans la religion musulmane. Mme Coulibaly Aissata Maïga a l’habitude de se tatouer avec le henné pour sacrifier à une tradition, mais aussi faire plaisir à son mari.

Comme elle, Mme Fané kadiatou Traoré aussi ne fête jamais sans appliquer le henné sur ses membres pour les mêmes motifs. Le henné nous distingue des hommes.

Selon elle, les pieds avec henné sont appréciés par tout le monde et on ne passe pas inaperçu. Elle raconte aussi que dans les mosquées le jour de la fête, toutes les femmes sont reconnues par ce tatouage aux pieds.

Il était environ 9 heures lorsque notre équipe de reportage est arrivée chez Djalou Diaby, une grande tatoueuse à Boulkassoumbougou. Les clientes se bousculaient à ses portillons et cinq d’entre elles présentes au rendez-vous, attendaient d’être tatouées.

Elle raconte que lors des fêtes en plus des ses parents, elle a beaucoup de clientes. Durant une semaine, elle peut commencer son travail de 6h du matin jusqu’au soir.

Sur ces entrefaites, une cliente sollicitera au téléphone un rendez-vous qu’elle finira par obtenir pour 19 heures. Pendant les fêtes, cette jeune dame se frotte les mains.

Elle peut gagner 50.000 Fcfa voire plus en une semaine. Le prix de ses tatouages varie entre 2.500 et 7.500 Fcfa. Le premier est le tatouage traditionnel et l’autre est un peu industriel «rougini».

Un peu plus loin, on tombe sur une dame assise au bord du goudron. Elle s’appelle Kadidja Diawara et est entourée de femmes. En plus de donner des cours de tatouage, Kadidja offre ses services aux bonnes dames.

«Pour le moment, les cours sont arrêtés, car nous sommes à l’approche de la fête et il faut satisfaire les clientes», dit-elle. Chez elle, les prix oscillent entre 2.000 et 6.000 Fcfa.

Certains hommes apprécient le henné. C’est le cas de Boubacar Ba. Sa mère et sœurs en mettent tout le temps. Il aimerait que sa future femme en fasse de même.

Fatoumata NAPHO

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