Spécial 22 septembre 2024: #Mali : Écoles supérieures privées de santé : Réglementation stricte des évaluations

Cette année, le ministère en charge de l’Enseignement supérieur a signé un arrêté interministériel pour la réglementation de l’examen en sciences de la santé. Il permettra de gérer toutes les phases de l’organisation du traitement et de suivi de cette évaluation

Publié jeudi 19 septembre 2024 à 11:36
Spécial 22 septembre 2024: #Mali : Écoles supérieures privées de santé : Réglementation stricte des évaluations

 Pr Fana Tangara, directeur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique

Les écoles privées de santé jouent un rôle clef dans l’approvisionnement des établissements de santé en ressources humaines. Raison pour laquelle, les autorités veillent à assainir le secteur en exigeant à ce que les structures privées d’enseignement supérieur en charge de la formation des futurs agents de santé respectent les normes. Il s’agit de l’autorisation de la création, de l’ouverture et l’habilitation des offres de formation. En 2022, cette action de régulation de ces écoles par la Direction de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (DGESRS) a été largement médiatisée lorsque la structure avait refusé la salle d’examen à des candidats issus des écoles «hors la loi».

Depuis ce jour, ces établissements illégaux se comptent de moins en moins dans l’enseignement supérieur. Le directeur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et ancien doyen de la Faculté des sciences et techniques (FST), Pr Fana Tangara, relève que seulement une école n’était pas en règle cette année contre 8 en 2023. Notre pays compte 37 écoles supérieures de santé privées et les diplômes produits par ces établissements sont reconnus par l’État, indique-t-il.

Toutes choses qui leur donnent la possibilité de se présenter aux concours de recrutement direct à la Fonction publique. Auparavant, les écoles devaient respecter les trois processus susmentionnés pour avoir l’autorisation de former et de présenter des candidats à l’examen de fin d’année, souligne le patron de la DGESRS.

S’agissant de la réglementation de cette évaluation, Pr Tangara rappelle qu’un arrêté entre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le ministère de la Santé et du Développement social a été signé cette année. Grâce à cet arrêté, une commission nationale composée de toutes les structures impliquées dans la formation ou l’utilisation des produits a été créée. Désormais, cette commission est chargée de gérer toutes les phases de l’organisation du traitement et de suivi des examens en sciences de santé,  a-t-il souligné. 

 

MEILLEURES DISPOSITIONS- Avant, c’est une décision du département en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui organisait l’examen, indique l’ancien doyen de la FST. Selon lui, la création de cette commission va permettre de renforcer la qualité dans l’élaboration des sujets et autres processus de l’examen (surveillance, correction, traitement des résultats). «Surtout cette année, nous souhaitons que les résultats puissent sortir dans un délai raisonnable puisque l’année dernière, les apprenants ont pris beaucoup de temps avant d’avoir leurs diplômes. Ils ont raté de nombreux concours», regrette Pr Tangara, avant de déplorer  que l’année dernière, l’examen en sciences de la santé a pris fin en juillet  et les résultats ont été proclamés en décembre. Il insiste surtout sur le respect des textes parce que la formation en sciences de la santé, c’est pour nous tous.

À l’heure actuelle, l ’Association des écoles de santé du privé (AESP) compte 41 écoles supérieures en santé accueillant 3.044 étudiants. Son président, Dr Sidi Yaya Ba, ophtalmologiste, affirme que les autorités de tutelle actuelles ont de meilleures dispositions notamment la signature de l’arrêté interministériel relatif à l’organisation de l’examen de fin d’année en sciences de la santé. Il assure aussi que son association y a participé à travers l’élaboration d’un projet d’arrêté. L’AESP fournit beaucoup d’efforts visant à renforcer la qualité de la formation tout en citant plusieurs initiatives qui concourent à cette action notamment les formations à l’endroit des enseignants sur l’Approche par compétence (APC). «Nous sommes en train de former les gens à la technique d’encadrement et du suivi des étudiants dans les structures sanitaires et puis nous avons aussi élaboré des documents portant notamment sur l’assurance qualité de l’appui à la formation en santé», explique le promoteur de l’école paramédicale des 4 «O».

Selon son président, l’AESP a élaboré un document sur la Santé droit sexuel et la santé de la reproduction. «En ces temps de conflits, nous avons constaté que la gestion des violences basées sur le genre (VBG) manquait à nos professionnels de santé. Il faut que nos infirmiers qui sont les premiers sur le terrain sachent comment gérer les cas parce qu’un mot mal placé peut détruire la vie d’une victime», éclaircit Dr Sidi Yaya Ba. Il affirme aussi que l’AESP a pu se doter d’un siège bien équipé avec du matériel de pointe qui lui permet de collaborer avec une université canadienne sur l’organisation de formation à distance.

«On est en train de finaliser l’équipement de ce siège par la mise en place de l’énergie solaire», révèle le président de l’AESP. Il s’est réjoui de l’accompagnement de leurs partenaires. Les défis à relever par les structures ont trait au financement des examens d’État par les écoles de santé privées, l’application du cahier de charges et de la carte universitaire pour que la formation soit plus proche de la population. L’autre gros défi à relever, est  lié à l’atteinte des objectifs de l’Organisation mondiale de la santé (OM) qui estime qu’il faut 23 agents de santé pour 10.000 habitants alors que notre pays a 6,5 agents pour 10.000 habitants, a fait remarquer Dr Ba. «Notre pays est confronté à un problème de qualité des agents de santé. Nous travaillons à l’amélioration de cette qualité», assure-t-il. 

Mohamed DIAWARA

Lire aussi : Information à la télévision : Le coup de gueule des sourds

Ces personnes atteintes de surdité et ceux qui défendent leurs droits dénoncent la non application des textes. Certains estiment que la télévision nationale doit avoir des interprètes en langue des signes à l’instar de beaucoup d’autres pays de la sous-région.

Lire aussi : Projet Aspire : Beaucoup de réalisations

Le tout premier comité de pilotage national du projet : Action pour le renforcement des partenariats pour l’inclusion, la résilience et l’éducation (Aspire) s’est réuni, vendredi dernier dans un hôtel de Bamako..

Lire aussi : Fonds de solidarité nationale : Un clin d’œil aux personnes vulnérables

Le Fonds de solidarité nationale (FSN) a lancé, vendredi dernier à son siège, huit microprojets en faveur des associations des personnes vulnérables..

Lire aussi : Obsèques de Hamet Niang : une pluie d’hommages

Le ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes, Mahamadou Koné et le gouverneur de la Région de Kayes, le Général de brigade Moussa Soumaré, ont exprimé la reconnaissance de la Nation à l’endroit de l’illustre disparu.

Lire aussi : Colonel Yaya Traoré, DG de l’Anac : «La desserte domestique est assurée»

Comme chaque année, le Mali, à l’instar des autres nations, a célébré hier la Journée internationale de l’aviation civile. Dans cette interview, le directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile, le Colonel Yaya Traoré, revient sur le sens de cet événement.

Lire aussi : Protection des végétaux : Notre pays renforce ses capacités phytosanitaires

L’atelier de validation de la Stratégie nationale de renforcement des capacités phytosanitaires du Mali a pris fin vendredi dernier, consacrant un processus participatif ayant mobilisé l’ensemble des acteurs du secteur agricole..

Les articles de l'auteur

Information à la télévision : Le coup de gueule des sourds

Ces personnes atteintes de surdité et ceux qui défendent leurs droits dénoncent la non application des textes. Certains estiment que la télévision nationale doit avoir des interprètes en langue des signes à l’instar de beaucoup d’autres pays de la sous-région.

Par Mohamed DIAWARA


Publié lundi 08 décembre 2025 à 08:09

Violences psychologiques : Les tourments d'une victime

Les activités de la campagne intitulée : «16 jours d'activisme contre les Violences basées sur le genre (VBG)» battent leur plein. Dans ce cadre, une victime de violences psychologiques a accepté de se confier sous anonymat. L'habitante de la Commune I du District de Bamako dit avoir été abandonnée, il y a trois ans, par son mari après une épisiotomie..

Par Mohamed DIAWARA


Publié vendredi 05 décembre 2025 à 09:41

Audiovisuel : Les virtuoses qui font la fierté de l’Ortm

Mme Bintou Ouédraogo Dembélé et Mme Ouédraogo Rokia Traoré ont su tracer avec abnégation leur sillon dans le métier du son, essentiellement dominé par la gent masculine.

Par Mohamed DIAWARA


Publié vendredi 05 décembre 2025 à 09:39

Gestion de la crise des hydrocarbures : 41 pétroliers, responsables syndicaux et chauffeurs décorés

À tout seigneur, tout honneur ! Ainsi peut-on qualifier la décision du Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, d’attribuer des distinctions honorifiques aux opérateurs pétroliers, aux responsables syndicaux et chauffeurs blessés qui ont accompagné activement l’État dans la gestion de la crise des hydrocarbures. Les décrets d’attribution de ces décorations datent du 26 novembre 2025..

Par Mohamed DIAWARA


Publié mercredi 03 décembre 2025 à 09:34

Mali: L'opérateur économique El Hadj Hamed Niang tire sa révérence

L'opérateur économique et philanthrope Elhadj Hamed Niang est décédé le dimanche 30 novembre 2025 à Dakar dans la capitale sénégalaise.

Par Mohamed DIAWARA


Publié lundi 01 décembre 2025 à 12:15

Santé de la reproduction : Les femmes sourdes refusent la fatalité

Faisant partie de l’une des couches les plus vulnérables du pays, ces dames ont initié, entre elles, des activités d’échanges sur la santé de la reproduction pour favoriser un changement de comportement dans leur communauté.

Par Mohamed DIAWARA


Publié vendredi 28 novembre 2025 à 08:40

Régime d’assistance médicale : Le salut des démunis

L’Agence nationale d’assistance médicale (Anam) a organisé, hier au Centre international de conférences de Bamako (CICB), la 4è édition de sa Journée d’information et de sensibilisation sur le Régime d’assistance médicale (Ramed)..

Par Mohamed DIAWARA


Publié vendredi 28 novembre 2025 à 08:37

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner