Sikasso et Bamako : L’escroc mis au cachot

Polygame et père de plusieurs enfants entendait vivre continuellement du faux. Il a fini par être rattrapé par les actes qu’il posait.

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Publié lundi 12 septembre 2022 à 07:42
Sikasso et Bamako : L’escroc mis au cachot

Il est quadragénaire et en dépit de cet âge relativement avancé, il a horreur de travailler pour gagner sa vie. Apparemment, ce qui semble lui plaire par-dessus tout, c’est d’obtenir tout ce dont il a besoin sans grands efforts.

« Tu gagneras ta vie à la sueur de ton front », est-il clairement dit dans les livres saints. Cette assertion divine s’adresse aux personnes humaines. Bizarrement, le héros de cette histoire feint d’ignorer la maxime sus citée alors qu’il aspire à vivre dans le bonheur matériel  à l’abri du besoin. 

O.S alias «Baoussou » est le nom du jeune escroc qui semble ignorer la théorie selon la quelle « l’homme  doit vivre à la sueur de son front ».

Probablement, c’est à cause de cette ignorance que ce jeune homme s’est laissé gagner par la paresse au profit de l’appât du gain facile. Une conduite désastreuse qui l’a mené tout droit à la case prison. Cela est connu de tout son entourage, Baoussou veut bien vivre sans travailler. Pour les plus logiques, c’est la seule raison qui fait qu’il est obligé d’escroquer les bons citoyens pour se faire de l’argent et satisfaire à ses besoins. Et avec toutes les conséquences qui en découlent.

Selon nos sources, la quarantaine est un polygame et père de 11 enfants. Il serait également un repris de justice pour des faits similaires. Après avoir longtemps escroquer les gens son arrestation est à mettre au compte des hommes de la commissaire divisionnaire Ouassa Keïta en charge du commissariat de police du 14e arrondissement.


Cette officière de police et ses éléments rompus à la tache ont mis le grappin sur le redoutable escroc et un de ses complices, la semaine dernière. Il s’agit de O.S alias « Baoussou » et B.B dit « Bah ». Tous âgés d’une quarantaine d’années, ces individus peu recommandables s’étaient spécialisés dans l’escroquerie et l’abus de confiance à Sikasso aussi bien que dans le District de Bamako et ses environs.

Selon la police, B.S dit « Baoussou » est un illettré mais très intelligent. On peut dire sans risque de se tromper que c’est un As de l’escroquerie. à Sikasso, zone d’agriculture par excellence, il évoluait dans le domaine des produits agricoles.

Comme Bamako est en chantier, il écumait le domaine du ciment. Ses cibles à Bamako étaient les quincailleries. Les mêmes sources affirment que Baoussou et ses complices ont escroqué plus d’une vingtaine de quincailleries de la ville et environs.

Le décompte provisoire du préjudice qu’ils ont causé fait état de plus de 50 millions de francs Fcfa au total. Ses victimes avoisineraient la centaine de 2021 à nos jours. Dans la pratique, c’est un escroc qui prospectait d’abord les produits ailleurs pour ensuite se présenter aux potentielles victimes comme grossiste ou revendeur de ces marchandises pouvant intéresser ceux-ci.

C’était toujours à moindre prix. L’individu s’arrangeait à chaque fois que ses victimes lui versent un acompte avant de disparaître. Le plus souvent, il parvenait à rouler les deux en même temps. Il a longtemps agi ainsi jusqu’à ce jour, où il est tombé à la suite d’une énième plainte le concernant.  

De multiples plaintes

 A la Brigade de recherches du 14ème arrondissement, le chef de cette Unité, le lieutenant Mamadou Kébé explique que tout est parti de la plainte de B.O, un commerçant de Louloni dans le Cercle de Sikasso à qui Baoussou avait escroqué la somme colossale de 11 millions de Fcfa dans l’achat de 45 tonnes d’engrains.

C’était en mars 2021, l’indélicat homme avait approché le vieil homme comme étant un transporteur d’engrains avant de lui vendre cash la quarantaine de tonnes d’engrains à la somme suscitée. Et c’était sur la base du document manifeste.

Une cargaison d’engrains qu’il avait frauduleusement acquis sur le dos d’une société de la place. Sachant l’arrivée des cargaisons à Sikasso, l’escroc avait rapproché nuitamment les chauffeurs de ces véhicules et les a proposés d’acheter tous les engrais.

Le chauffeur du premier camion lui a donné le contact d’un responsable de ladite société. Il a téléphoné ce dernier qui lui a fait savoir que ces engrais ne sont pas à vendre. Après le refus de ce responsable, l’arnaqueur a fait croire au chauffeur du second camion qui dormait que ce responsable de la société a accordé la vente des engrais. C’est ainsi qu'il les avait acquis avant de les revendre à B.O.

Après quelques mois, à sa grande surprise, le commerçant est interpellé par les forces de l’ordre pour avoir acheter des engrains appartenant à une société  de la place et non à Baoussou qui le lui a vendu. Face à la polémique, la victime B.O s’est engagée à payer plus de 16 millions comme frais, dommages et intérêts à la société. Et depuis la victime B.O a fini par porter plainte auprès du lieutenant de police Mamadou Kébé, chef de la Brigade des recherches du 14e arrondissement de Bamako.

A la suite, à la base de la réquisition de son numéro, les éléments de la divisionnaire Ouassa Keïta ont effectué deux missions sur Kadiolo suite à sa localisation. Mais sans succès. Comme si cela ne suffisait pas, l’escroc Baoussou continuait à faire des victimes dans la ville de Bamako et ses alentours.

Une fois dans la capitale, il avait jeté son dévolu sur les quincailleries de la place. Son mode opératoire consistait à prospecter ces établissements et les vendeurs grossistes de ciment pour leur proposer la vente de cargaisons de ciments. Ensuite, il interceptait les camions de 50 à 60 tonnes remplis de ciments en provenance du Sénégal ou de la Côte d’Ivoire et proposait aux propriétaires de ces véhicules d’acheter toute la cargaison.

Mais avant, Baoussou s’assurait toujours de contacter une quincaillerie lui proposant ce même camion de ciments à un prix défiant toute concurrence. Le reste était simple. Alors, il conduisait le camion à ladite quincaillerie, et demandait de décharger tout le contenu avec le décompte du nombre de tonnage dans le magasin en assurant qu’il paiera les frais inhérents au déchargement qui peut prendre souvent la journée.

En outre, il rassurait les propriétaires de la cargaison en affirmant rester sur place dans le magasin pour régler les factures avec le propriétaire grossiste du ciment.

L’adresse de la quincaillerie étant désormais connue et l’acheteur étant sur place, il n’y avait donc pas de problème aux yeux du vrai propriétaire de la cargaison. Et de l’autre côté, le gérant de la quincaillerie est rassuré parce que la marchandise est effectivement livrée. En vérité, Baousou se faisait passer à la fois, selon qu’il soit en face de l’un ou de l’autre,  pour le vendeur grossiste du ciment et pour le gérant de la quincaillerie.


Les deux personnages sont alors convaincus qu’ils sont en train de faire une bonne affaire. Ensuite, il profitait de cette situation pour demander au quincailler  un acompte de 2 à 3 millions de Fcfa, selon le chargement. Une fois cet argent encaissé, Baousou disparaissait laissant les deux victimes avec leurs problèmes et l’affaire finissait très généralement au commissariat de police ou à la gendarmerie. Très souvent, ça aboutissait à un règlement à l’amiable. Plusieurs quincailleries ont ainsi fait les frais de sa combine.


Sa dernière victime était Y.C qui a finalement porté plainte contre lui au niveau du 14e arrondissement pour les mêmes infractions à la date du 30 août dernier. Selon nos sources, l’escroc Baoussou avait arnaqué ce dernier avec une cargaison de 45 tonnes de ciments. Après les déclarations de cette victime, les hommes de la divisionnaire Ouassa Keïta ont constaté que c’était le même mode opératoire qutlisé à Sikasso.

Mieux, il ressort que l’escroc utilisait le même numéro pour commettre ses actes d’escroquerie. Ainsi, une stratégie a été mise en place par le lieutenant de police Mamadou Kébé et éléments qui a abouti à l’interpellation de Baoussou l’escroc hors pair et de son acolyte B.B dit « Bah », à Sirakoro Meguetana, dans la Commune rurale de Kalaban-coro. Ils sont interpellés, puis conduits au commissariat pour des audition.

Dès l’annonce de leur arrestation, les éléments du 14e arrondissement n’ont cessé d’enregistrer des plaintes. Selon nos sources, le commissariat a reçu le même jour 5 soi-transmis et une vingtaine de plaintes contre le nommé B.S alias « Baoussou » et ses complices pour abus de confiance et escroquerie. Interrogé sommairement, l’arnaqueur hors-pair et son complice ont reconnu les faits qui leur sont reprochés.


Selon les mêmes policiers, l’escroc Baoussou a construit une villa d’une valeur de 20 millions Fcfa avec son butin à Yirimadjo-Bakorobabougou en Commune VI du District de Bamako. Après la clôture des enquêtes,  le duo escroc a été déféré devant le procureur de la République près le tribunal de grande Instance de la Commune IV du District de Bamako pour répondre aux infractions «abus de confiance et escroquerie ».

Yaya DIAKITE

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