Pluviométrie : La mélancolie des producteurs du Mandé

Les jours sans pluies en plein hivernage deviennent le casse-tête des producteurs qui vivent exclusivement de la terre. Ces derniers expriment leur inquiétude face à une situation qui les préoccupe au plus haut point

Publié mercredi 20 juillet 2022 à 05:33
Pluviométrie : La mélancolie des producteurs du Mandé

Le village de Djoulafoundo, dans la Commune rurale de Nouga, Cercle de Kangaba est situé à environ 4 km de la frontière guinéenne. Sa situation géographique le place dans la zone pré-guinéenne avec une pluviométrie abondante et régulière sur une longue durée pendant l’hivernage. Autrefois paradisiaque à cause de la verdure luxuriante, cette bourgade dont 95% de la population vit de l’agriculture connaît une sècheresse sans précédent. Plus d’un mois après le démarrage des pluies, les précipitations se font rares. C’est dans cette angoisse que se trouve Fabou Keïta, l’un des plus grands producteurs de maïs de la contrée

La présente saison est une année particulière pour lui. Depuis le début de l’hivernage, il n’a pas compté 10 jours de pluie. «Nos semis manquent d’eau, certains sont même en train de mourir déjà», s’inquiète notre paysan. Arrêté au beau milieu de son champ de 2 hectares, les mains à la hanche, le visage amer, il contemple les jeunes pieds de maïs qui poussent lamentablement dans un sol presque sec. Derrière lui, on aperçoit quelques troncs de karité qui ont été laissés dans le champ. Le jeune cultivateur vient chaque jour s’enquérir des nouvelles de son champ. Dans cette contrée du Mandé, la pluie est actuellement très sollicitée.


La population implore Dieu dans les prières à la mosquée pour qu’il pleuve. Pendant que la météo est de plus en plus clémente dans la capitale, notre paysan s’indigne du paradoxe. «Nous qui en avons le plus besoin, nous n’en recevons pas assez. à Bamako où les gens ne cultivent pas, il pleut abondamment», se lamente-t-il. «On a même peur de se rendre au champ pour ne pas le voir autrement. Mais on est obligé de venir s’assurer de son évolution», affirme-t-il. Selon lui, déjà à la mi-juillet, on se croirait au mois de mai. C’est vraiment déplorable, poursuit notre interlocuteur.

Déguémory Keita est un autre cultivateur de Djoulafondo. Au moment où nous le rencontrons dans son champ, il rentrait déjà à la maison. Trop fatigué, il tient un petit sac de graines de maïs dans la main. «Cette année est un gaspillage de semences, car on sème et ça ne germe pas», lance-t-il d’un air désespéré. «Maintenant, on est obligé de ressemer jusqu’à deux ou trois fois, faute de pluies. Quant il pleut une fois, la terre aspire toute cette humidité avant qu’une autre tombe», déplore le quadragénaire.

De son côté, houe à la main avec des graines d’arachide, Sata Magassouba se concentre sur la semence de son champ. Malgré l’absence d’humidité, elle prend le risque de semer son lopin de terre. «J’ai déjà une partie de mon champ sur laquelle les semis ont germé. J’achève le reste qui a pris un peu de retard. Mais s’il ne pleut pas, je risque de tout perdre cette année, s’inquiète-t-elle.

Mory, un Guinéen de la contrée de Siguiri, est venu faire ses courses à Dioulafoundo. Lui aussi, exprime ses inquiétudes et le calvaire de ses compatriotes qui partagent cette zone frontalière avec notre pays. «S’il ne pleut pas régulièrement, ça risque d’être une catastrophe. Depuis le début de la saison pluvieuse, la pluie se fait rare. Nous n’avons jamais fait 20 jours successifs sans relâcher les bœufs se reposer, et ça perturbe les labours», affirme-t-il.

Ces inquiétudes liées à la situation pluviométrique générale sur le territoire sont corroborées par les dernières données scientifiques sur l’état de notre climat. Il en ressort que les vagues de chaleur, les sécheresses et les incendies qu’on observe un peu partout dans le monde aujourd’hui, sont les signes avant-coureurs des conséquences fâcheuses du réchauffement climatique.


Dans son dernier rapport qui a été commenté dans nos colonnes, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévoit que le continent africain sera le plus touché par une augmentation de la température du globe. Or, au rythme où nous progressons, rien ne nous épargne de cette hypothèse. Ici, au Mali, ne sommes-nous pas déjà atteints ? Maintenant, il faut s’adapter pour survivre.

N’Famoro KEÏTA

Rédaction Lessor

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