Ce mardi 22 octobre, la circulation à Bamako surprend par sa fluidité. De Kalaban-Coura à Sabalibougou, en passant par Daoudabougou et le pont Fahd, les embouteillages habituels des heures de pointe ont disparu. La cause ? Une pénurie de carburant qui paralyse automobilistes et motocyclistes, contraints de s’aligner dans de longues files d’attente aux stations-service.
À Kalaban-Coura, une station d’essence est prise d’assaut. Parmi la foule, Oumou Dia, comptable d’une trentaine d’années, vêtue d’une robe rose et jaune avec un foulard sur la tête et son bébé sur le dos, attend depuis 7 heures du matin pour remplir le réservoir de sa moto. À 8h50, après près de deux heures d’attente sans être ravitaillée, elle reste patiente. «Il faut coûte que coûte faire le plein», affirme-t-elle, bien qu’en retard pour son travail. Cette situation ne la décourage pas : «Notre pays surmontera cette épreuve. Ce n’est pas la fin du monde, c’est Dieu qui a voulu que nous traversions ces moments difficiles». Confiante en les dirigeants maliens, Oumou Dia appelle la population à rester sereine.
À Bamako-Coura, Ousmane Traoré, chef d’entreprise, affronte la crise avec pragmatisme. Grâce aux panneaux solaires installés dans son entreprise et à un groupe électrogène, il limite les perturbations. «À part les retards des employés, nous gérons plutôt bien la situation», explique-t-il. Pour lui, cette épreuve est temporaire : «Aucun pays n’a connu le bonheur sans traverser des moments difficiles». Il en appelle à l’unité nationale et à la patience pour surmonter la crise.
Dans la cour de l’hôpital Gabriel Touré, Saran Touré, employée de ménage, balai à la main droite et seau à la gauche, raconte ses difficultés à rejoindre son lieu de travail. D’ordinaire, elle arrive à 4 heures du matin en auto-stop ou en Sotrama. Mais avec la pénurie, elle patiente des heures pour trouver un véhicule, les transports étant rares. «Ces derniers jours, j’arrive en retard à cause de la crise», confie-t-elle. Déterminée, elle ajoute : «Le manque de carburant ne m’empêchera pas de venir travailler, même si je dois marcher. Si chacun reste chez soi, cela aggravera la situation et fera le jeu de l’ennemi.» Saran prie pour que les autorités trouvent la force de gérer la crise et appelle la population au calme.
Assis sur sa moto face à la chaussée, Oumar Doumbia, conducteur de moto-taxi, attend des clients. Il raconte avoir cherché du carburant dès 6 heures du matin, mais ce n’est qu’à 11 heures qu’il a pu obtenir de l’essence, sans toutefois remplir son réservoir. «À ce rythme, les prix des transports vont augmenter, et nous ne pourrons pas faire beaucoup de courses», déplore-t-il. Pour lui, «seul Dieu peut aider notre pays à sortir de cette situation, qui n’est bonne ni pour les autorités ni pour la population».
Au Quartier du Fleuve, à 11 heures, une autre station-service est bondée. Dans la file des motocyclistes, Sidy Gouanlé, commerçant vêtu d’un jean de couleur noir et d’une chemise bleue, transpire en tenant sa moto. «Cette situation est difficile, mais ce sont les épreuves de la vie», déclare-t-il. Selon lui, les autorités font de leur mieux pour gérer la crise. «La population doit les soutenir, car elles se battent pour notre bien-être», ajoute-t-il. Il exhorte les Maliens à rester forts et soudés : «C’est le moment de montrer notre patriotisme.»
Devant une autre station-service, Moussa Touré, fonctionnaire vêtu d’un boubou marron, attend dans sa voiture depuis plus de deux heures. Visiblement découragé, il confie : «Ma journée est perdue, car j’ai dû laisser mon travail pour chercher du carburant». Pourtant, il insiste sur l’importance de continuer à travailler : «Si tout s’arrête, cela nuira à l’économie du pays, ce qui est encore pire.» Pour réduire la pression sur les stations-service, il propose d’utiliser les transports en commun et de laisser les voitures à la maison.
Moussa va plus loin, critiquant l’escorte militaire des camions-citernes, souvent ciblée par des attaques. «Les autorités devraient laisser les transporteurs négocier avec les groupes armés et trouver une solution politique», suggère-t-il, avant d’appeler la population à rester calme et disciplinée dans les stations-service. Comme lui, certains suggèrent de reprendre le télétravail en demandant aux personnels non nécessaires de travailler à distance afin de réduire la pression sur les hydrocarbures disponibles.
Notre pays ayant expérimenté avec succès ce mode de travail lors de la Covid-19. D’autres, eux, proposent de plafonner le nombre de litres qu’un usager peut avoir par jour en tenant compte des spécificités de chaque moyen de déplacement. Face à cette pénurie de carburant, les Bamakois démontrent une résilience remarquable. Entre patience, débrouillardise et foi en des jours meilleurs, ils affrontent la crise avec dignité. Les appels à l’unité, à la discipline et au soutien aux autorités résonnent comme un leitmotiv, témoignant de la force d’une population déterminée à surmonter cette épreuve.
Baya TRAORE
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