Alors que les
organisateurs de cette manifestation culturelle lancée l’année dernière par
l’Association panafricaine pour la restitution de la culture africaine (Apreca)
attendaient entre 200 à 300 personnes, ils se sont retrouvés avec près de 500
invités. Dès 20h, la salle a été prise d’assaut par les spectateurs et s’est
remplie en quelques minutes. Débordés, les initiateurs ont alors fait appel aux
pionniers et à d’autres bonnes volontés pour aller chercher des chaises ailleurs
qui seront distribuées entre «quelques chanceux».
Deux drapeaux géants aux couleurs nationales étaient déployés
des deux côtés de la salle et nombre de spectateurs arboraient fièrement la
tenue traditionnelle. L’animation était assurée par l’Ensemble instrumental
national avec comme morceau choisi, l’épopée glorieuse de l’Empire du Mandé,
notamment la proclamation de la première Constitution, la Charte du Mandé et la
déclaration des droits de l’Homme avant l’heure par le roi Soundiata Keïta.
Ce choix musical n’était pas fortuit, il cadrait
parfaitement avec le thème de la rencontre à savoir : «Qui suis-je» ?
«Ce thème est très interpellateur, parce que lorsqu’on ne sait pas d’où l’on
vient, on ne saura pas où l’on va», dira le parrain de la manifestation,
Mamadou Oumar Sidibé. «Être citoyen d’un pays, c’est disposer de la nationalité
du pays, mais c’est aussi et surtout avoir les marques indélébiles des
populations de ce pays.
Ces marques sont enfouies dans la culture, dans le
savoir-être et le savoir-faire des populations. Le partage sincère de ces
marques justifie certaines reconnaissances à des personnes étrangères qui reçoivent
le titre de citoyen d’honneur d’un pays ou d’une ville. La citoyenneté est
revendiquée par nombre de personnes, mais force est d’admettre que beaucoup de
gens demeurent étrangers à leurs communautés et à leurs valeurs».
«Ignorant l’histoire de leur pays, piétinant les valeurs de
Dambé, de Danaya et de Ladiriya, ces personnes, à l’image de Samba Diallo dans
l’Aventure ambigüe de Cheikh Hamidou Kane, continueront à errer en quête
d’identité jusqu’à la mort», a martelé celui qui préside aux destinées du parti
PRVM-Fasoko et de la plateforme «Anw Ko Fasoko». Pour Mamadou Oumar Sidibé, «la
Nuit de la jeunesse malienne, initiée par l’Association pour la restauration de
la culture africaine sous le leadership de Djéli Madani Diabaté, est une
question d’identité culturelle, voire nationale, sous bassement de tout développement».
Tout en saluant la décision des organisateurs de la manifestation de dédier l’édition
de cette année aux Forces armées maliennes (FAMa), Mamadou Oumar Sidibé
conclura : «Se connaitre est la première pierre angulaire de la citoyenneté et
de l’identité sociale. L’avenir d’un pays ne peut être radieuse que lorsque la
jeunesse de ce pays est culturellement bien formée et compétente».
La marraine de l’événement, Hariatou Harouna Cissé rendra hommage aux responsable d’APRECA et en exhortant la jeunesse malienne à croire en elle-même. «La jeunesse représente l’avenir du pays, participer à ce genre d’initiative me fait chaud au cœur et me donne beaucoup d’espoirs, quant à l’avenir de notre cher Mali», a dit Dr Hariatou Harouna Cissé, en promettant de continuer à cheminer avec APRECA. Comme Mamadou Oumar Sidibé, elle a exprimé sa fierté de voir les Forces armées maliennes (FAMa) monter en puissance et engranger des résultats éclatants contre les forces du mal.
Soulemane Bobo TOUNKARA
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