
Pour les mélomanes
qui ont vécu les glorieuses années des orchestres nationaux dont les airs,
parfois teintés d’un nationalisme inoxydable, étaient consommés sans modération,
rien ne résiste au temps. Qui mieux que le poète français Alphonse de Lamartine
pour nous le rappeler dans ses méditations poétiques : «L’homme n’a point de
rive, le temps n’a point de port, il coule et nous passons».
Les orchestres
nationaux n’ont plus le vent en poupe et doivent se réinventer pour exister.
Ainsi, après 14 longues années «d’hibernation musicale», le Badema
National refait surface avec un nouvel opus fédérateur et réconciliateur, titré
: «Danaya» ou la confiance en bambara. L’album est chanté en cinq langues
Nationales à savoir le bambara, le fulfulde, le dogoso, le songhoy et le
mamara. Les 10 morceaux emblématiques contenus dans cette œuvre musicale évoquent
les problèmes de notre société.
Le Badema national
entame ainsi sa mue et apporte à sa façon une nouvelle dynamique dans la
refondation d’un Mali nouveau (Mali Kura). L’album a été officiellement
lancé le 20 septembre dernier au Palais
de la culture Amadou Hampaté Ba par le ministre de l’Artisanat, de la Culture,
de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, en présence
d’Abdoulaye Diombana, le directeur général de ce temple artistique, où
l’orchestre répète ses gammes.
Le ministre Guindo a
clairement témoigné de l’engagement des autorités, à travers son département à
faire renaître de leurs cendres tel le Phénix les troupes nationales (Ballet
National, Ensemble instrumental national, Théâtre National et le Badema
National). La sortie de ce nouvel album entre dans la redynamisation des différents
secteurs de la culture, inscrite dans la mise en œuvre de la politique
culturelle de notre pays. Il a aussi invité la population à consommer la
production nationale.
Le directeur général
du Palais de la culture, en charge de la gestion administrative de l’orchestre,
a simplement exprimé sa satisfaction de vivre le réveil du Badema National qui
a traversé des péripéties. Pour ce féru de la musique malienne, c’est le
nouveau départ des formations nationales avec la mise sur le marché de ce
nouvel album composé de titres comme «An ka ben», «Badema», «Corona», «Dana», «Djon
ka kodon», «Nayongolou», «Nisondja», «Temproko», «Tiero» et «Artiste».
Selon lui, tous ces morceaux sont instructifs et passent des messages forts pour espérer d’un Mali debout. L’album Danaya est produit par le Palais de la culture sur financement du budget national. Malgré la crise dans notre pays, depuis un certain temps, cet orchestre continue de porter le flambeau de l’expression de notre identité culturelle et dans la continuité.
VOLONTÉ POLITIQUE-
L’orchestre veut encore marquer les esprits comme du temps des grands : le
maestro Boncana Maïga, l’homme à la voix inimitable Kassé Mady Diabaté, Harouna
Barry et autres. L’ancien orchestre «Las Maravillas Del Mali», créé en 1969 par
une vague des jeunes Maliens après leur cursus universitaire à Cuba a épousé la
musique cubaine avec des sonorités qui accrochent dans le souci de créer une
symbiose entre la musique malienne et celle du pays de Fidel Castro.
La création
de ce groupe emblématique par des jeunes musiciens au talent exceptionnel a été
soutenue par une volonté politique, boostant la promotion de la musique
malienne et l’épanouissement de ces jeunes musiciens d’alors, promis à une
belle carrière musicale. C’était la belle époque de la tendance afro (la coupe
de cheveux emblématique des Noirs américains) et des pattes d’éléphant (des
pantalons au bas élargi) qui faisaient fureur dans les milieux des jeunes
branchés.
Après quelques années
de succès, la formation musicale «Las Maravillas Del Mali» devient l’Orchestre
national et prend le nom de Badema National en 1976 sous la houlette de Khalifa
Traoré, premier directeur artistique. Avec lui, l’orchestre séduit avec des
morceaux comme «Rendez-vous ce soir» qui a fait tabac dans les espaces de
divertissement et lors des grands événements nationaux et internationaux comme
la Biennale artistique et culturelle.
Les belles notes musicales des jeunes
fraichement arrivés de Cuba comme Boncana Maïga, Dramane Coulibaly, Alou Traoré
et autres, ont rapidement conquis le public, mais aussi les autorités. Leur vision était de fusionner les deux
genres musicaux, celui du pays d’accueil et celui du pays d’origine, avec une
touche mandingue. Ils étaient considérés à l’époque comme des précurseurs de ce
genre musical importé de Cuba qui les a bercés pendant 7 longues années de
formation. Ainsi, l’orchestre Badema National devient porte-drapeau de notre
pays aux grands événements et compétions artistiques à l’échelle planétaire.
Et depuis, les
anciens sociétaires de cet orchestre sont devenus des stars. Certains poursuivent
leur parcours dans la musique, d’autres se sont orientés vers les écoles de
formation pour enseigner la musique en vue de préparer la relève. Après avoir pris le
nom de Badema National, l’orchestre s’est heurté à des difficultés du fait
certainement de cette transition. Il fallait donner un nouveau souffle à
l’orchestre pour qu’il retrouve ses lettres de noblesse. Ainsi, Harouna Barry
rejoindra l’orchestre comme directeur artistique. Ce fut une impulsion nouvelle
avec la sortie de l’hymne de la Can 2002 qui a connu un succès considérable
dans le monde sportif, mais aussi dans le milieu populaire.
Des morceaux comme Maliba, Nama, Fongnana
Kouma et Can 2002 ont meublé le répertoire musical de l’orchestre en lui
offrant une place de choix dans le panthéon de la musique malienne. Avec des
artistes chanteurs compositeurs de talent comme Kassé Mady, le Badema a été un
orchestre dédié à la sensibilisation, à l’éducation et à l’information à
travers des chansons comme l’immigration des jeunes, l’appel à la cohésion et
l’incitation au travail bienfait pour ne citer que ceux-ci.
Le Badema National traversera ensuite une zone de turbulence avec la perte de certains de ses musiciens. Ce qui a relativement rendu l’orchestre improductif pendant plus d’une décennie. Présentement, le Badema est composé de 16 musiciens au service de la nation. Fonctionnaires, stagiaires et bénévoles, confondus.
Amadou SOW
Notre pays n’entend pas rater le train de l’évolution technique dans ce domaine qui sera sans doute à l’origine de nombreux bouleversements dans un avenir proche.
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