Minusma : Le gouvernement demande le retrait sans délai

Le chef de la diplomatie malienne l’a annoncé, vendredi devant le Conseil de sécurité, lors du débat sur le rapport trimestriel du secrétaire général de l’Onu. Cette décision est principalement motivée par le manque de résultats de la Mission onusienne après 10 ans de présence au Mali

Publié lundi 19 juin 2023 à 05:53
Minusma : Le gouvernement demande le retrait sans délai


                                                Le ministre Abdoulaye Diop lors de son intervention


Pour la première fois, le gouvernement a demandé le retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), présente depuis 2013.

Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, l’a fait officiellement le vendredi dernier à New-York au cours du débat public du Conseil de sécurité consacrée à l’examen du dernier rapport trimestriel du secrétaire général de l’Onu sur la situation au Mali.

Cette situation était prévisible car le gouvernement a demandé maintes fois en vain un mandat plus robuste pour la Minusma et son adaptation à la situation sécuritaire dans notre pays.

Le Mali n’a jamais été écouté. En lieu et place de ce que les autorités maliennes ont toujours réclamé, d’autres propositions ont été faites par le secrétaire général dans ses derniers rapports trimestriels ne répondant pas à la réalité du terrain.


C’est pourquoi, le gouvernement, n’ayant plus d’autre choix, a finalement demandé le retrait de la Mission onusienne à seulement une dizaine de jours de la réunion prévue sur un éventuel renouvellement de son mandat.

 

RÉTABLIR L’AUTORITÉ DE L’ÉTAT- Devant le Conseil de sécurité, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a, en effet, exprimé officiellement ce qu’une bonne partie des Maliens réclamait depuis des années.

Abdoulaye Diop a d’abord rappelé qu’en 2013, les fondements qui ont justifié la création de la Minusma étaient l’appui aux autorités maliennes pour stabiliser la situation dans les Régions du Nord, écarter les menaces et prendre activement des dispositions afin d’empêcher le retour d’éléments armés dans ces zones à travers le rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays.

Mais, après plusieurs années de déploiement des forces de la Mission sur le terrain, la situation sécuritaire qui concernait jadis le Nord s’est progressivement installée dans les autres régions du pays notamment le Centre.

Le ministre Diop dira que pour le gouvernement, la Mission n’a pas atteint son objectif fondamental. Et les options proposées par le secrétaire général dans son rapport sur l’examen interne de la Minusma ne répondent pas aux préoccupations et aux attentes maintes fois exprimées par le gouvernement et les populations maliennes.

«Ni les propositions du secrétaire général, encore moins le projet de résolution en cours de négociation par les membres de ce Conseil, n’apportent de réponse appropriée aux attentes des Maliens», a dénoncé le chef de la diplomatie malienne. Mieux, il dira que ce projet de résolution conforte la récusation de la France en tant que porte-plume tant son contenu est hostile au Mali.

D’après Abdoulaye Diop, la Minusma semble devenir une partie du problème en alimentant les tensions intercommunautaires exacerbées par des allégations d’une extrême gravité et qui sont fortement préjudiciables à la paix, à la réconciliation et à la cohésion nationale.

Il soutient que cette situation engendre un sentiment de méfiance des populations maliennes à l’égard de la Mission et une crise de confiance entre elle et les autorités maliennes. C’est pourquoi, le gouvernement demande le retrait sans délai de la Minusma, a insisté le ministre Diop.

 

MANDAT INADAPTÉ- Toutefois, il dira que le gouvernement est disposé à coopérer avec les Nations unies dans cette perspective. À la suite de cette demande de retrait officiellement exprimée par le chef de la diplomatie malienne devant le Conseil de sécurité, le gouvernement a, dans un communiqué publié le même jour, soutenu que cette décision responsable est la conclusion logique du bilan de la présence de la Minusma dans notre pays depuis juillet 2013.


Selon le gouvernement, après 10 ans de présence de la Mission le double constat qui s’impose est d’une part, le revirement total du mandat de la Mission qui a évolué de son objectif initial. Et d’autre part, le constat qu’il est impossible de maintenir la paix dans une situation où il n’y a pas de paix à maintenir.

Le gouvernement est formel : le mandat de la Minusma n’est pas adapté à la situation sécuritaire au Mali, qui aurait nécessité une force de lutte contre le terrorisme, dépassant la doctrine des missions de paix des Nations unies.

Par ailleurs, il déplore la perception par la Mission des mesures de contrôle de la rotation des contingents et la surveillance de l’espace aérien malien, comme étant des restrictions ou des entraves à la mise en œuvre de son mandat, alors que celles-ci visent à assurer la sécurité de tous. En outre, le gouvernement regrette l’instrumentalisation et la politisation de la question des droits de l’Homme, qui sapent les efforts de stabilisation et de refondation du Mali.

Pour les autorités maliennes, ces actions négatives violent les trois principes édictés par le chef de l’État guidant l’action publique dans notre pays à savoir le respect de la souveraineté du Mali, le respect de ses choix stratégiques et de partenariat opérés et la prise en compte des intérêts du peuple malien dans toutes les décisions. Le gouvernement rassure l’opinion nationale que les mesures sont prises pour atténuer l’impact de cette décision.

JOUG DES TERRORISTES- Au cours de la réunion à New-York, le vendredi dernier, les différentes interventions étaient focalisées sur l’évolution de la situation politique dans notre pays, la question des droits de l’Homme, les évènements de Moura, les entraves à la circulation des forces de la Mission, l’Accord pour la paix, le retour à l’ordre constitutionnel, etc.

En réponse, Abdoulaye Diop a rassuré que le gouvernement, dans le cadre d’une démarche inclusive et largement consensuelle, a pris des mesures fortes et irréversibles pour le retour à un ordre constitutionnel apaisé et sécurisé, dans les délais convenus.

Pour le cas spécifique de Moura, il dira qu’il était de notoriété publique que cette ville et ses villages environnants étaient assiégés par des organisations terroristes depuis de nombreuses années. Et pendant cette longue période, aucune force, pas même les forces internationales déployées, n’avait accès à cette localité, abandonnant les populations à leur triste sort.


Le ministre Diop a indiqué que sur la base de renseignements fiables et précis faisant état de la présence à Moura des principaux chefs terroristes pour collecter le fruit des rackets contre les populations, organiser et planifier des attaques d’envergure, les Forces de défense et de sécurité maliennes ont pris la décision de mener une opération d’opportunité aéroterrestre à la hauteur de cette menace afin de mettre un terme à la souffrance des populations.


D’après lui, les premières unités déployées par les moyens aériens tout comme les renforts ont subi des tirs, confirmant la présence terroriste. S’en sont suivis des affrontements autour et dans la ville de Moura, soldés par un bilan de 203 combattants terroristes neutralisés, une importante quantité d’armes et de minutions saisie, plus de 200 motos détruites et plusieurs présumés terroristes interpellés et mis à la disposition de la justice.

Aussi, 8 soldats sont tombés au cours de cette opération qui a permis de libérer les populations du joug des terroristes. Dans leurs interventions, les représentants de la Russie et de la Chine ont exprimé leur soutien au Mali. La Russie a promis qu’elle continuera de fournir son assistance globale à notre pays pour accroitre sa capacité à relever les défis sécuritaires. 

Dieudonné DIAMA

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