
En ce mois de mars, le soleil rayonne dans le ciel. Filets à
la main, quelques pêcheurs prennent le large avec l’espoir de capturer des
poissons. Pendant ce temps, les maraîchers sont en pleine activité le long du
fleuve Niger à Ségou.
Le maraîchage qui consiste à cultiver des légumes et des
fruits est pratiqué depuis de nombreuses années le long des berges du fleuve
Niger à Ségou et un peu partout dans le pays. Les produits maraîchers :
betterave, carotte, chou, poivron, salade, concombre, oignon sont utilisés dans
la préparation de nombreux mets. Ils occupent une place de choix dans
l’alimentation des ménages et contribuent à alimenter les revenus de nombreux ménages
pendant la saison sèche.
Chauffeur dans une entreprise publique de la place, Boubacar
Coulibaly arbore un tee-shirt blanc. Il cultive essentiellement de la tomate,
de la salade au bord du fleuve Niger. «Cela fait plus de 10 ans que je pratique
le maraîchage. Ce lopin de terre, je l’ai hérité de mon grand-père. Depuis
l’indépendance et la construction du Quartier administratif de Ségou, ce
potager comme bien d’autres existent», dit-il.
Les fruits et légumes cultivés par Boubacar Coulibaly sont
destinés à la consommation familiale. «Le reste de la production est distribué
gratuitement aux autres membres de la famille qui sont dans le besoin. Souvent,
elle est vendue sur le marché. Ce que j’aime le plus cultiver, c’est la salade.
Généralement, la récolte se fait en 70 jours et la famille a de quoi manger»,
explique le chef de famille.
Un peu plus loin, nous rencontrons Ibrahima Traoré. Daba en
main, il procède avec l’aide de son frère au désherbage afin d’avoir une bonne
récolte. «Cette parcelle de maraîchage
est comme notre entreprise. Elle nous permet de manger, de nous soigner et de
nous vêtir. Nous parvenons à construire notre vie et à subvenir à nos besoins
fondamentaux», nous confie Ibrahima Traoré, le sourire aux lèvres.
Bon nombre de maraîchers travaillent toujours la terre avec
des moyens rudimentaires. Ibrahima Traoré estime que l’arrosage des plantes au
quotidien est un exercice pénible qui met son corps à rude épreuve. Notre
interlocuteur qui dispose d’un arrosoir en métal et d’une motopompe installée
au bord du fleuve, ambitionne d’installer un système goutte-à-goutte pour
atteindre un rendement élevé. En attendant, Ibrahima Traoré a rangé son rêve au
fond d’un tiroir par manque de moyens et continue à travailler avec les moyens
du bord.
Créée en 1922 par l’administration coloniale, la ferme
de Soninkoura est une zone de maraîchage par excellence. Ici, des champs s’étirent
à perte de vue. Un régal pour les yeux comme pour le ventre. Assis sur une
natte placée à l’ombre d’un grand arbre, Dramane Samaké observe attentivement
son champ peuplé de carottes, de salades et de choux.
Âgé de 39 ans, ce polygame et père de deux enfants a les
mains dans la terre depuis qu’il est tout petit. Ses planches de salades riches
en vitamines sont cédées entre 750 Fcfa et 1.000 Fcfa. «Actuellement, les marchés
sont inondés de plusieurs fruits et légumes. Nous sommes obligés de brader nos
productions de peur qu’elles ne pourrissent», déplore Dramane Samaké.
Si la saison des pluies est appréciée par les agriculteurs,
elle demeure une source d’inquiétude pour certains maraîchers qui exercent le
long du fleuve. «Comme chaque année à cette période, nous sommes
contraints d’abandonner impuissants nos champs à cause de la montée des eaux»,
explique Dramane Samaké. Il ajoute que la pénurie de matériels et de main d’œuvre,
le vieillissement du sol, le rétrécissement du fleuve sont autant de facteurs
qui menacent l’émergence du maraîchage dans notre pays.
Ce jeune cultivateur propose comme solution d’ériger des
murs pour contrer la montée des eaux, afin que les maraîchers puissent cultiver
pendant la saison des pluies et que les habitats des pêcheurs ne soient pas
inondés. Vêtu d’une chemise et d’un pantalon noir, le bonnet gris
vissé sur la tête, Moussa Mallé et les membres de sa famille sont en pleine récolte
de carottes qui seront vendues sur le marché de Ségou pour faire face aux dépenses.
Moussa Mallé qui a 10 ans d’expérience trouve son compte dans le maraîchage.
Il
reste néanmoins préoccupé par l’appauvrissement du sol. «La plupart des
agriculteurs et maraîchers sont pressés de gagner de l’argent. C’est la raison
qui explique l’utilisation massive des engrais chimiques qui agissent
rapidement sur les plantes, mais par contre ils détruisent nos sols. Nous
sommes en grande partie responsables de cette catastrophe environnementale»,
reconnaît-il.
À Ségou, la présence des femmes dans ce secteur se développe
au fil des années. Kadia Traoré en est la parfaite illustration. Cette
habitante de Ségou-Coura vit de la culture maraîchère et fait pousser de
l’oignon, du piment, le haricot grâce aux eaux du fleuve. «Le maraîchage demeure notre activité principale. Chaque
femme vivant en ce lieu dispose d’une parcelle pour cultiver. Pendant la saison
des pluies, nos parcelles sont englouties par les eaux. C’est pendant la décrue
que les activités de maraîchage reprennent avec plus d’intensité à Ségou-Coura»,
précise Kadia Traoré. Ses clients de la capitale et de la Région de Ségou
viennent acheter en gros des fruits et légumes.
Toutefois, la quiétude de ces femmes maraîchères est perturbée par les rongeurs qui ont un appétit vorace des oignons et des piments. «Ils nuisent fortement à notre activité économique et anéantissent nos espoirs d’une récolte satisfaisante», révèle Kadia Traoré, avant de solliciter l’appui des autorités afin qu’elles puissent tirer le meilleur profit de leur labeur et assurer une alimentation saine et durable à la population.
Mamadou SY
Amap-Ségou
Rédaction Lessor
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