#Mali : Traversée de la route : Une épreuve périlleuse pour les élèves

Selon le rapport de l’atelier de validation des statistiques de la circulation routière, au titre de l’année 2022, les accidents de la circulation représentent la deuxième cause de décès des enfants de 5 à 14 ans. Plus de 310 enfants de moins de 16 ans, généralement des piétons, ont été admis au services d’accueil des urgences du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Gabriel Touré

Publié lundi 15 janvier 2024 à 07:16
#Mali : Traversée de la route : Une épreuve périlleuse pour les élèves

Ces écolières visiblement inquiètes traversent une route

«C’est comme traverser un océan de voitures, je vis dans la peur constante d’être renversée mais je n’ai pas le choix. C’est le seul chemin pour rentrer à la maison, je dois juste être prudente». Écolière à l’école Mamadou Konaté sis au Quartier du fleuve, une fille de 10 ans partage en ces termes ses expériences et son sentiment sur la traversée des routes. Ses yeux expriment une maturité déconcertante.

Dès que les lueurs de l’aube éclairent les quartiers de Bamako, c’est une épreuve périlleuse qui commence pour les écoliers. Ceux-ci, en petits groupes ou souvent accompagnés par des parents, sont contraints de traverser à pied les voies bitumées pour rallier leurs établissements. C’est un théâtre risqué où se jouent des vies innocentes, celles des écoliers qui courent le risque de se faire renverser par des engins motorisés.

En la matière, les statistiques sur les accidents impliquant les enfants font froid dans le dos. En effet, par an, les routes comme une bande de criminels causent des dégâts humains importants parmi lesquels les enfants. Selon le rapport de l’atelier de validation des statistiques d’accidents de la circulation routière, au titre de l’année 2022, les accidents de la circulation sont la seconde cause de décès des enfants de 5 à 14 ans.


Le document indique que plus de 27% des cas d’accidents sont dus à l’excès de vitesse, ayant causé 37% des blessés graves et 31% des tués enregistrés. Dans le rapport, Pr Almeimoune Abdoul Maïga du Centre hospitalier universitaire (CHU) Gabriel Touré, précise que 18.000 patients ont été admis au service d’accueil des urgences de son hôpital, dont 59% étaient des victimes d’accidents de la route. Parmi ces patients, souligne-t-il, il y a 315 enfants de moins de 16 ans, généralement des piétons.

À l’approche des écoles, un ballet singulier se dévoile. Des élèves courageux cherchent à franchir les routes tumultueuses. L’école communautaire de Sébénikoro en Commune IV du District de Bamako est située en face de la route non loin d’un échangeur pour piétons. Son directeur, Yehiha Sory Keïta livre un témoignage empreint d’émotion. «Nos élèves naviguent dans un labyrinthe urbain. Même avec l’ajout d’un passage piéton, leur détermination peut parfois conduire à des tragédies. Nous avons plaidé pour des ralentisseurs, mais la route reste un défi quotidien», confie-t-il, avec des paroles portant le poids des inquiétudes pour la sécurité des enfants. Le visage visiblement marqué par la résilience, Mariam guide un groupe d’écoliers à travers des rues frénétiques de Sébénikoro.


Elle raconte avec émotion les obstacles qu’elle rencontre quotidiennement. «J’accompagne chaque jour les enfants. On emprunte le passage piéton (échangeur), mais je vois chaque fois d’autres enfants traverser la voie bitumée. Je fais de mon mieux pour les aider à traverser, mais c’est difficile de gérer les deux tâches», affirme la dame les yeux rivés sur la route dangereuse. Au même moment, un motocycliste en passant par la voie bitumée de Sébénikoro serpente entre les écoliers. Il soulève des questions sur la responsabilité partagée. «L’éducation des enfants est cruciale. Ils doivent apprendre à traverser correctement la route. C’est un effort commun qui implique tout le monde», argumente-t-il, ajoutant une dimension complexe aux propos des autres interlocuteurs.

INTOLÉRANCE DES USAGERS- Les Forces de l’ordre ont également un grand rôle à jouer dans ce processus. Au carrefour de Torokorobougou en Commune V de Bamako, un policier qui a voulu garder l’anonymat, assure la régulation du trafic chaotique. «Notre présence est vitale ici. Nous faisons de notre mieux pour garantir la sécurité des enfants, mais c’est un défi constant. Puisque, je ne sais pas où les Maliens ont la tête lorsqu’ils conduisent le matin. Les conducteurs doivent prendre conscience de la fragilité des vies en uniformes scolaires», déclare le policier, faisant signe à une file de voitures de ralentir.

La directrice du Groupe scolaire de Torokorobougou situé près de la voix bitumée, Mme Sounfoumtera Fatoumata Boré, s’exprime avec fermeté sur les mesures prises pour sécuriser le chemin des écoliers. «Nous organisons des activités de sensibilisation à l’endroit des élèves chaque matin aux heures de descente et de montée du drapeau. Chaque jour, il y a un vieil homme qui régule volontairement la circulation. Il le fait depuis des années. Il y a également des policiers qui sont là pour la même cause», affirme-t-elle.

Selon l’enseignante, malgré leurs efforts, il y a toujours des surprises. Elle rappelle que le 20 décembre courant, un motocycliste a heurté une fillette qui fréquente la 4è année. Heureusement, le choc a été moins grave. Il est impératif de changer les mentalités pour créer un environnement plus sûr autour des écoles, plaide la pédagogue. Soulignant l’importance d’une collaboration communautaire.  Dans certains endroits, réguler la circulation n’est pas facile.

Oumou Diarra, vendeuse de pain non loin de l’école fondamentale de Kalaban-coro, conçoit difficilement l’intolérance de certains usagers envers les élèves voulant traverser la route. «J’ai vu des enfants victimes d’accidents. Mais, je pense que les parents aussi doivent faire accompagner leurs enfants à l’école», conseille la vendeuse qui se donne la tâche d’aider les enfants à traverser la route afin d’éviter les accidents. Ces témoignages révèlent une réalité troublante. À chaque coin de rue, l’éducation des enfants se heurte à un défi bien plus grand que les épreuves des enseignants. La sécurité des écoliers devient un cri d’alarme, une nécessité pressante qui appelle à l’action collective pour que chaque aube ne soit pas synonyme de danger sur la route de l’apprentissage.

Aminata DJIBO

Rédaction Lessor

Lire aussi : Bamako: Les enseignants des écoles publiques reprennent les cours

Les enseignants des écoles publiques du District de Bamako reprennent le travail dès ce lundi 20 octobre 2025 aux heures habituelles des cours..

Lire aussi : 3è édition des journées Ouest-africaines de l'audit interne : les organisateurs remercient le Chef de l’Etat d’être le parrain

En marge de la 3è édition des journées Ouest-africaines de l'audit interne, tenues à Bamako les 16 et 17 octobre, le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta a reçu, ce vendredi 17 octobre, une délégation de l’Association des contrôleurs, inspecteurs et auditeurs .

Lire aussi : Contribution : À ceux qui veulent enterrer la transition malienne, qu’ils sachent : elle marche encore !

Certains rapports occidentaux tentent désespérément de faire croire que le Mali serait une « république en ruine », une «transition sans cap», un pays «sous tutelle russe» condamné à l’isolement. Ce récit, souvent répété, ignore la logique interne d’un processus souverain qui.

Lire aussi : Ouélessébougou : Élaboration de livrets pédagogiques des classes de la 1ère et 2ème années

Lancé depuis le mois de septembre, par la Direction nationale de la pédagogie (DNP) avec l’appui technique et financier du Projet d’amélioration de la qualité et des résultats de l’éducation pour tous au Mali (Miqra), l’atelier d’élaboration et de validation des livrets pédagogique.

Lire aussi : Mopti : La solidarité agissante du gouverneur

Dans le cadre des activités de la 30è édition du Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, le gouverneur de la Région de Mopti, le Général de brigade Daouda Dembélé a respecté la tradition en rendant visite, mercredi 15 octobre, aux deux personnes les plus âgées de la Co.

Lire aussi : Gao : Des mesures strictes contre l’exploitation illicite du site minier de N’Tahaka

Suite à la recrudescence de l’insécurité dans la Région de Gao, des mesures strictes ont été prises concernant les activités illicites sur le site minier de N’tahaka, situé à une cinquantaine de kilomètres de la Commune urbaine de Gao..

Les articles de l'auteur

L'UNASAM dénonce les collectes de fonds frauduleuses au nom des supporters

Le vice-président de l’UNASAM, Cheickna Demba Dans un communiqué datée u 15 octobre dont copie a été déposée à notre Rédaction, l'Union nationale des associations de supporters des Aigles du Mali (UNASAM), alerte l'opinion publique et les partenaires du sport malien sur des pratiques qu'elle qualifie d'usurpation et de recherche de fonds à des fins personnelles dans la perspective de la phase finale de la CAN, Maroc 2025..

Par Rédaction Lessor


Publié vendredi 17 octobre 2025 à 12:50

Ouélessébougou : Élaboration de livrets pédagogiques des classes de la 1ère et 2ème années

Lancé depuis le mois de septembre, par la Direction nationale de la pédagogie (DNP) avec l’appui technique et financier du Projet d’amélioration de la qualité et des résultats de l’éducation pour tous au Mali (Miqra), l’atelier d’élaboration et de validation des livrets pédagogiques destinés aux premières classes du fondamental s’est bouclé, lundi dernier, dans la salle de réunion du Centre féminin de formation et d’appui au développement rural (CFADR) de Ouélessébougou..

Par Rédaction Lessor


Publié vendredi 17 octobre 2025 à 12:45

Communiqué du conseil des ministres du 15 octobre 2025

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 15 octobre 2025, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du Général d’Armée Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 16 octobre 2025 à 13:47

Compléments alimentaires : Pas sans risque

À l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation célébrée aujourd’hui, nous nous sommes intéressés au commerce de ces produits, présentés comme miraculeux. Pourtant leur prise prolongée, sans l’avis d’un professionnel de santé, est déconseillée.

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 16 octobre 2025 à 13:38

Youwarou : Une forte riposte contre l’épidémie de diphtérie à Kormou

L’épidémie de diphtérie a été déclarée au début d’octobre à Kormou, Commune de Dongo (Cercle de Youwarou). La campagne de riposte contre cette maladie s’est déroulée du lundi 6 octobre au vendredi 10 octobre. Les résultats de cette campagne indiquent que sur une population cible de 12.774 enfants de 0 à 15 ans, 13.338 ont été vaccinés soit un taux de couverture vaccinale de 104, 81%..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 16 octobre 2025 à 13:31

Mois de la solidarité : Le préfet de Kati rend visite aux aînés

Remise d’un don composé de cola, natte, matelas, couverture, moustiquaire, sac de riz et d’une enveloppe symboliqueDans le cadre du Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, le préfet du Cercle de Kati, Harouna Diarra, s’est rendu, mardi dernier au domicile de Mme Sega Soucko à Kati Farada..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 16 octobre 2025 à 13:30

Fonds de soutien patriotique : Plus de 142 milliards de FCFA mobilisés au 30 septembre 2025

Le Fonds de soutien patriotique (FSP) poursuit sa dynamique de mobilisation nationale. Selon les chiffres publiés par le Comité de gestion, le vendredi 10 octobre, les recettes cumulées du FSP ont atteint 142.603.529.418 Fcfa au 30 septembre 2025, confirmant la forte adhésion des Burkinabè à cet instrument de solidarité nationale..

Par Rédaction Lessor


Publié mercredi 15 octobre 2025 à 08:37

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner