#Mali : Le film Furu : Une facette du mariage forcé

La génération dorée du cinéma malien est en train de passer le témoin à une jeune génération de cinéastes aussi talentueux comme Fatou Cissé qui a de qui tenir (son père, le célèbre cinéaste Souleymane Cissé). Elle a projeté, jeudi dernier dans une salle archicomble du Ciné Magic (ex-Babemba), l’avant-première de son nouveau film intitulé : «Furu».

Publié dimanche 10 novembre 2024 à 21:05
#Mali : Le film Furu : Une facette du mariage forcé

 Fatou Cissé, cinéaste

C’était en présence de la conseillère technique au ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme,  Diarha Sanogo dite Bougouniérie, et de plusieurs figures emblématiques du 7è art dans notre pays, notamment Souleymane Cissé.

L’engouement des cinéphiles en disait long sur la préférence de nos compatriotes pour les productions cinématographiques au plan national. Et nombre d’entre eux espèrent y voir définitivement le grand retour du cinéma malien. La réalisatrice était la star du jour. Les cinéphiles se bousculaient aux portillons pour poser avec elle sous l’affiche du film. Celui-ci traite de la problématique du mariage forcé dans notre société.  

Le mariage ou «Furu» en bamanakan restitue une triste réalité dans notre pays, c’est-à-dire le mariage forcé.

Dans le film, l’héroïne n’est autre que Tou, l’actrice principale qui contracte une grossesse avec son amoureux se trouvant dans l’incapacité de faire face à ses besoins. Ainsi, son père décide d’accorder sa main à son intime ami, Dra, pour préserver l’honneur de sa famille, et éviter l’humiliation. Malgré l’opposition de sa propre famille à ce projet de mariage, Dra accepte la proposition de prendre Tou comme épouse pour sauver l’honneur de la famille de son ami.

Malheureusement, le mariage finit en drame social. Tou qui n’éprouvait aucune passion pour son conjoint (l’ami de son père) le tue à la suite d’un différend et fuguera avec son petit copain. Le chef de village convoque ensuite son père et décide de lancer un avis de recherche contre celle qui a commis le maricide (meurtre de son époux) en vue de rendre justice.


L’autre adolescente, Ami, ruera aussi dans les brancards contre le mariage forcé. Elle est aussi harcelée par des jeunes prétendants au village. Selon la réalisatrice, l’histoire de ce long-métrage de 67 minutes est inspirée d’un fait réel. Le film a été produit par Les films Cissé et tourné dans un village malien.

Après le film documentaire : «Hommage d’une fille à son père», Fatou Cissé réalise ce long-métrage. Pour elle, l’objet de ce film est de sensibiliser les parents aux conséquences du mariage forcé et d’attirer également l’attention des décideurs sur la nécessité de lutter contre les Violences basées sur le genre (VBG). Le film est exclusivement fait avec des acteurs maliens qui sont passés pour la plupart par une école de cinéma ou d’art comme l’actrice principale.

Pour la réalisatrice, il était nécessaire de mette en lumière le désarroi moral et le mal être des filles dans les villages et dans les villes. «À travers cette double histoire et autour du thème du mariage forcé, je voulais montrer l’emprise que les parents ont encore sur leurs filles, mais aussi la souffrance qu’endurent des jeunes filles qui subissent à longueur de journée le harcèlement des garçons parce qu’elles ne sont pas mariées», a expliqué la cinéaste, visiblement heureuse de faire salle comble. C’est une alerte aux parents qui continuent de violenter leurs filles, explique Fatou Cissé à qui veut l’entendre.

Fatoumata Maiga, étudiante à la Faculté du droit privée, traduit son ressenti avec une dose d’émotion. «C’est un film qui m’a fait pleurer et je pense qu’elle mérite une large diffusion sur le petit écran pour sensibiliser nos parents aux conséquences du mariage forcé pour les filles et les familles». L’étudiante estime que les temps ont changé et invite les parents à accepter cette mutation de la société.

Au-delà du thème qui garde toute sa valeur pédagogique et d’actualité, c’est un défi pour notre société. L’œuvre de la cinéaste met aussi en valeur nos accoutrements traditionnels et la beauté de la nature sauvage dans nos villages. 

Amadou SOW

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