
semaine du mois de mai à Bamako. Ce sera l’occasion d’une première grande retrouvaille et la pose des jalons en vue d’une recherche scientifique
Dans
leur ouvrage collectif «L’Empire peul du Macina, 1818-1853» Amadou Hampaté Ba
et Jacques Daget nous donnent des informations de première main sur la
constitution de la Dina, le premier État théocratique sahélien fondé par Amadou
Hamadi Boubou dit Cheikou Amadou. Hampâté Ba et Dajet ont compulsé plusieurs
récits de la tradition orale dont les développements doivent retenir
l’attention des descendants de Chirfo, un nom qui agrège autour de lui
plusieurs générations et plusieurs peuples partis du Massina, notamment de
Ouroungouya dans l’actuel Téninkou.
Les
auteurs nous rapportent les prédictions d’un devin qui attirait l’attention des
populations sur le fait que lorsque monterait sur le trône un certain Ngourori,
ce serait le point final pour le pouvoir des Ardos dans le Massina.
Effectivement, quand vint le tour de Ardo Ngourori, il a été mis de côté au
profit d’un autre Ardo, son cousin. Il s’agissait en réalité d’un répit, car le
pouvoir sera conquis par Amadou Hamadi Boubou. Nous sommes en 1810.
Joseph
Ki Zerbo documente cette période de façon précise dans «Histoire de l’Afrique
noire, d’Hier à Demain» (Hatier, 2014, PP218-230). L’évènement qui va
précipiter le cours de l’histoire sera l’assassinat du fils du grand Ardo du
Massina par les élèves coraniques de Amadou Hamadi Boubou qui à l’époque
n’était qu’un marabout, mais un marabout au charisme certain.
Le contexte était
tel que dans le Massina du moment, ce grand Ardo, qui devait payer la dîme au
royaume bambara de Ségou, ne détenait pas la réalité du pouvoir, pouvoir entre
les mains d’illustres guerriers connus comme Guéladio Hambodédio et Ardo
Ngourori dont avaient parlé Hampâté Ba et Daget précédemment. Ces deux héros
étaient des animistes farouchement opposés à l’islam et à l’islamisation
naissante. Mais déjà, Amadou inspirait la crainte, et à Djenné où il avait fait
une partie de ses classes et dans tout le delta où son rigorisme devenait
perceptible. Pris de peur, le grand Ardo fit appel à Ségou dont l’armée sera
vaincue, de façon sanglante et cinglante, lors de la célèbre bataille de
Noukouma, un samedi de 1810.
Un
nouveau chef, cette fois-ci en la personne d’un guide religieux qui ne va pas
tarder à se faire connaître à partir de Hamdallahi sa capitale. Même vainqueur,
Amadou ne fit pas l’unanimité, en tout cas pas de sitôt. Ki Zerbo nous aide
beaucoup dans la compréhension des faits historiques en rappelant que
Hambodédio, Ardo du Kounari et N’Gourori, Ardo de Woro N’Guiya vont sonner la
résistance. Amadou en fin politique et en habile négociateur pût obtenir la
soumission et la conversion inattendue de Hambodédio à l’islam. Hambodédio
deviendra un conseiller de Amadou. L’installation de la capitale de la théocratie
à Hamdallahi viendrait de lui. Pendant ce temps, Ardo Ngourori sera trahi par
ses parents et ses soutiens. Affaibli, lui aussi se convertit à l’islam. Ki
Zerbo ne dit rien de ce qui est advenu de cet Ardo N’Gourori de Woro Nguiya.
Mais
on peut conjecturer que le Ardo ou en tout cas certains de ses proches n’ont
pas accepté le fait accompli de la victoire du marabout peul. Ce serait le
chemin de l’exil. C’est là où la généalogie entre en action car pour ce qui
concerne la lignée de Chirfo, aujourd’hui largement représentée dans le village
de Bazi Haoussa, toutes les branches remontent à Ardo Macina, qui
vraisemblablement serait Ardo Ngourori. Dans la connaissance qui a été
transmise de père en fils, on retient la filiation suivante : Chirfo qui est né
de Hamma, Hamma né de Gamma, Gamma né de Ounsoumana, Ounsoumana né de
Foundounka, Foundounka né de Ardo et Ardo qui est parti du Massina en direction
de l’est. Si cet Ardo est parti du Massina pour son opposition à l’islam, ses
descendants sont devenus musulmans dans leur migration. En six générations,
l’ancêtre Chirfo sur lequel se pose beaucoup d’interrogations a véritablement
essaimé. Des témoignages existent dans le récit historique, dans les familles
et la structure de la population aussi bien sur la boucle du Niger qu’au
Massina. Reste à faire la mise en cohérence dans une approche
multidisciplinaire.
Pr Ibrahim MAïGA
Maître de Conférences
Références bibliographies
L’Empire peul du Macina, A.H. Ba et J. Dajet, Mouton, 1962, 306 p
Histoire de l’Afrique noire, d’Hier à Demain, J.K.Zerbo, Hatier, 1994
Rédaction Lessor
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