#Mali : Application de la nouvelle Constitution : Le gouvernement adopte une batterie de projets de textes

Des projets de loi organique fixant les attributions, l’organisation, les règles de fonctionnement ainsi que la procédure suivie devant la Cour suprême, déterminant les modalités de la destitution du président de la République, mais aussi relatif aux lois de finances.

Publié jeudi 25 juillet 2024 à 15:08
#Mali : Application de la nouvelle Constitution : Le gouvernement adopte une batterie de projets de textes

Et ceux déterminant les conditions et les modalités d’emploi des langues officielles du Mali et fixant le nombre des membres du gouvernement sont des textes portés par le gouvernement dans le cadre de l’application de la Loi fondamentale du 22 juillet 2023

 

Au cours de sa session ordinaire de mercredi dernier, au Palais de Koulouba, sous la présidence du chef de l’État, le colonel Assimi Goïta, le Conseil des ministres a adopté plusieurs projets de loi organique sur le plan des réformes politiques et institutionnelles. Ces textes vont dans le sens de la mise en application de la nouvelle Constitution de notre pays.

D’abord, faut-il retenir qu’au chapitre des mesures législatives et réglementaires, sur le rapport du ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation un projet de loi est adopté pour déterminer les différentes catégories d’autorités et de légitimités traditionnelles et précise les rôles et les modalités d’intervention de chaque catégorie.

Pour doter notre pays d’une justice indépendante, égale pour tous, facteur de sécurité juridique, de croissance économique et d’attraction des investisseurs, la Constitution du 22 juillet 2023 consacre une nouvelle architecture pour la Cour suprême qui prend en compte les attributions de la Haute Cour de justice après sa suppression.

Le projet de loi adopté en Conseil des ministres corrige les insuffisances constatées à travers, entre autres, le renforcement de l’autonomie budgétaire et de l’autonomie de gestion financière de la Cour suprême ;  le renforcement de l’indépendance au cours de la carrière; la prise en compte effective de l’unicité du corps des magistrats; l’introduction de la procédure de l’exception d’inconstitutionnalité en violation grave des droits et libertés, devant les juridictions dont la Cour suprême.

Il est également pris en compte  l’institution du pouvoir disciplinaire du président de la Cour suprême sur les juridictions du fond et les autres magistrats du siège de la Cour suprême; tout comme le renforcement des pouvoirs du président de ladite Cour en matière d’organisation de son institution, de même que la précision et le renforcement des pouvoirs de son bureau.  D’autres innovations ont trait à la démarcation des moyens de cassation devant la Section administrative des moyens d’annulation de décisions administratives et les cas de cassation sans renvoi; à la précision des moyens d’annulation devant la Section administrative, à l’allègement de la procédure administrative contentieuse devant la Section administrative ; ainsi qu’à l’encadrement du mandat des membres de la Cour suprême.

 

Juridiction supérieure des finances publiques- Un autre projet de loi entériné par le Conseil des ministres fixe désormais les règles d’organisation et de fonctionnement de la Cour constitutionnelle, ainsi que la procédure suivie devant elle. De plus, s’agissant de la Cour des comptes, le gouvernement a pris un projet de texte qui précise ses attributions, son organisation, ses règles de fonctionnement ainsi que la procédure suivie devant elle.

Le contrôle des comptes publics, gage du bon emploi des deniers publics est assuré par la Section des comptes de la Cour suprême. Selon le Conseil des ministres, un tel ancrage institutionnel ne permet pas à la juridiction supérieure des comptes d’accomplir efficacement ses missions et d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés. Ainsi, la nouvelle Loi fondamentale institut une Cour des comptes comme juridiction supérieure des finances publiques avec également des attributions de contrôle et de consultation. Ce projet de loi participe à la mise en cohérence du cadre institutionnel et des pratiques de l’organe juridictionnel chargé du contrôle des finances publiques avec les normes communautaires et internationales.

En outre, à propos de l’application de l’article 153 de la Constitution du 22 juillet 2023, un projet de loi permettant à tout justiciable de soulever l’exception d’inconstitutionnalité d’une loi à l’occasion d’une instance a aussi été adopté.

 

Destitution du président de la République- L’un des textes phares est consacré à l’article 73 de la Constitution du 22 juillet 2023 portant sur la responsabilité du président de la République qui peut être engagée pour des faits qualifiés de haute trahison. C’est-à-dire, qu’il peut désormais être destitué par le Parlement pour haute trahison. Conformément à la Loi fondamentale, il y a haute trahison, lorsque le président de la République viole son serment. Le projet de loi ainsi  adopté détermine la procédure de destitution pouvant être déclenchée lorsque celui-ci pose des actes manifestement incompatibles avec l’exercice de ses fonctions. De  même que lorsque l’acte porte atteinte à la dignité de sa fonction.

Sur le rapport du ministre de l’Économie et des Finances, le Conseil des ministres a adopté un projet de loi organique relatif aux lois de finances. Conformément à la nouvelle Constitution, un projet de loi doit permettre prochainement de prendre en compte certaines insuffisances relevées dans la loi n°2013-028 du 11 juillet 2013 et d’apporter des innovations. Ces nouveautés sont relatives, entre autres, à la prise en compte de manière explicite des Autorités administratives indépendantes; à l’harmonisation de certaines dispositions de la nomenclature budgétaire de l’État ; à l’extension des dotations à l’ensemble des Institutions constitutionnelles; à l’autorisation des mouvements de crédits opérés par les présidents des Institutions constitutionnelles et les responsables des Autorités administratives indépendantes par un arrêté du ministre chargé des Finances.

S’y ajoutent l’extension du pouvoir d’ordonnateur principal du ministre chargé des Finances aux recettes des budgets annexes, la prise en compte de la Cour des comptes, tout comme l’harmonisation des dispositions relatives aux responsabilités du contrôleur financier avec celle de l’ordonnateur et  du comptable public.

Sur le rapport du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Reformes politiques et institutionnelles, le Conseil des ministres a adopté  un projet de loi organique fixant le nombre des membres du gouvernement. Le projet de loi, adopté, en application des dispositions constitutionnelles fixe le nombre des membres du gouvernement à trente (30) au maximum. Son adoption permet de prendre en compte une demande forte et récurrente pour la réduction du train de vie de l’État et la rationalisation de ses ressources. Par ailleurs, un projet de loi organique relatif au nombre, à l’éligibilité, aux inéligibilités, aux incompatibilités, à la délégation de vote et au remplacement des membres du Parlement a été adopté.

La Constitution du 22 juillet 2023 prévoit un Parlement comprenant deux Chambres : l’Assemblée nationale et le Senat. Le projet de loi organique est adopté en application de l’article 100 de ladite Constitution qui stipule : «une loi organique fixe, pour chacune des deux chambres, le nombre des membres, les conditions d’éligibilité, le régime des inéligibilités et des incompatibilités. Elle détermine également les conditions dans lesquelles il est procédé à leur remplacement en cas de vacance de siège».

 

Avantages alloués aux députés- Le projet de loi, adopté, apporte de nombreuses innovations relatives, notamment à la fixation du nombre de députés et de sénateurs; à la définition des critères pour être candidat à l’élection sénatoriale; à la réorganisation des inéligibilités; à l’encadrement de la procédure de démission en cas d’incompatibilités. Mais aussi à l’extension des incompatibilités aux fonctions conférées et rémunérées par un État ou une organisation internationale étrangère; à l’institution d’un système de remplacement pour réduire autant que possible les élections

partielles. Un projet de loi organique fixant les indemnités et les autres avantages alloués aux députés et aux sénateurs est également validé par les ministres. Idem pour un projet de loi organique fixant l’organisation, les règles de fonctionnement et de

désignation des membres du Conseil économique, social, environnemental et culturel ainsi que les conditions de destitution et de remplacement du président.

Quitus a été donné à un projet de loi électorale. La Constitution du 22 juillet 2023 apporte de nombreuses innovations qui impactent fondamentalement le système de gouvernance électorale de notre pays parmi lesquelles la création du Sénat comme seconde chambre du Parlement ; la participation des Maliens établis à l’extérieur aux élections législatives; la possibilité de recourir au scrutin mixte pour les élections législatives; l’allongement du délai entre les deux tours lors de l’élection du président de la République. à celles-ci, s’ajoute la nécessité de prendre en compte la réforme administrative et territoriale qui octroie un statut particulier au District de Bamako, avec des Arrondissements en lieu

et place des Communes.

Le projet de loi est adopté en vue de prendre en compte ces innovations et de corriger un certain nombre d’insuffisances.

Oumar DIAKITE

Lire aussi : Information à la télévision : Le coup de gueule des sourds

Ces personnes atteintes de surdité et ceux qui défendent leurs droits dénoncent la non application des textes. Certains estiment que la télévision nationale doit avoir des interprètes en langue des signes à l’instar de beaucoup d’autres pays de la sous-région.

Lire aussi : Projet Aspire : Beaucoup de réalisations

Le tout premier comité de pilotage national du projet : Action pour le renforcement des partenariats pour l’inclusion, la résilience et l’éducation (Aspire) s’est réuni, vendredi dernier dans un hôtel de Bamako..

Lire aussi : Fonds de solidarité nationale : Un clin d’œil aux personnes vulnérables

Le Fonds de solidarité nationale (FSN) a lancé, vendredi dernier à son siège, huit microprojets en faveur des associations des personnes vulnérables..

Lire aussi : Obsèques de Hamet Niang : une pluie d’hommages

Le ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes, Mahamadou Koné et le gouverneur de la Région de Kayes, le Général de brigade Moussa Soumaré, ont exprimé la reconnaissance de la Nation à l’endroit de l’illustre disparu.

Lire aussi : Colonel Yaya Traoré, DG de l’Anac : «La desserte domestique est assurée»

Comme chaque année, le Mali, à l’instar des autres nations, a célébré hier la Journée internationale de l’aviation civile. Dans cette interview, le directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile, le Colonel Yaya Traoré, revient sur le sens de cet événement.

Lire aussi : Protection des végétaux : Notre pays renforce ses capacités phytosanitaires

L’atelier de validation de la Stratégie nationale de renforcement des capacités phytosanitaires du Mali a pris fin vendredi dernier, consacrant un processus participatif ayant mobilisé l’ensemble des acteurs du secteur agricole..

Les articles de l'auteur

Axe Bougouni-Bamako : Vigoureuse riposte des FAMa suite aux tirs de terroristes contre un convoi de citernes

L'état major général des armées, dans un communiqué datant de ce samedi 6 décembre, informe l’opinion qu'une escorte des Forces armées maliennes (FAMa) de convoi de citernes a essuyé aujourd'hui des tirs des terroristes sur l’axe Bougouni-Bamako..

Par Oumar DIAKITE


Publié samedi 06 décembre 2025 à 19:47

2è Conférence mondiale sur l’exploitation des données pour améliorer la mesure de la corruption : Le Mali expose ses réalisations

Notre pays a participé à la 2è Conférence mondiale sur l’exploitation des données pour améliorer la mesure de la corruption qui s’est tenue du 2 au 4 décembre au siège des Nations unies à New-York. La délégation malienne était conduite par le secrétaire général du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Dr Boubacar Sidiki Diarrah..

Par Oumar DIAKITE


Publié vendredi 05 décembre 2025 à 10:32

CNT : Adoption de la première partie du projet de loi de finances pour l'exercice 2026

Les membres du Conseil national de Transition (CNT), à l'unanimité, ont procédé, ce jeudi 4 décembre, à l'adoption de la première partie du projet de loi portant loi de finances pour l'exercice 2026.

Par Oumar DIAKITE


Publié jeudi 04 décembre 2025 à 15:34

Rumeurs de crise d’hydrocarbures : Le CECOGEC met en garde contre les spéculations

Le Centre de coordination et de gestion des crises (CECOGEC) porte à la connaissance des population que des personnes mal intentionnées diffusent sur les réseaux sociaux de fausses informations sur une « prétendue pénurie qui commence à refaire surface dans plusieurs stations et des files d'attente sont déjà observées »..

Par Oumar DIAKITE


Publié jeudi 04 décembre 2025 à 14:15

Journée nationale de l’État du Qatar : Hommage aux fondateurs et célébration de la coopération bilatérale

À l’occasion de la célébration de la Journée nationale de l’État du Qatar, l’ambassade de ce pays ami a organisé, mardi dernier, une réception dans un hôtel de Bamako en présence du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Seydou Coulibaly, de plusieurs diplomates et invités..

Par Oumar DIAKITE


Publié jeudi 04 décembre 2025 à 10:40

Stabilisation et résilience des communautés : L’EMP-ABB et le PNUD lancent un projet pour les déplacés de la Région de Bandiagara

L’École de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye (EMP-ABB) a signé une convention de partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) au Mali dans le cadre de la mise en œuvre du projet «stabilisation comme réponse multisectorielle aux femmes et aux jeunes déplacés dans le Centre du Mali (Bandiagara)»..

Par Oumar DIAKITE


Publié mardi 02 décembre 2025 à 10:11

Université kurukanfuga de Bamako : La diaspora renforce les compétences des enseignants

Dans le cadre de son programme Tokten, le ministère des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine a tenu les jeudi et vendredi derniers à la Faculté de droit public (FDPu), un atelier de renforcement des capacités des ressources humaines des cinq laboratoires de l’université Kurukanfuga de Bamako sur le thème : «maîtriser la recherche appliquée pour l’innovation scientifique et technologique»..

Par Oumar DIAKITE


Publié mardi 02 décembre 2025 à 09:57

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner