Levée des sanctions de la Cedeao : Le ouf de soulagement

Les dirigeants ouest-africains qui étaient réunis hier dans la capitale ghanéenne, ont levé l’embargo économique et financier qui frappait notre pays depuis six mois. Une décision saluée par nos compatriotes

Publié lundi 04 juillet 2022 à 07:12
Levée des sanctions de la Cedeao :  Le ouf de soulagement

Les dirigeants ayant participé au sommet

 


Réunis hier à Accra au Ghana, les chefs d’état et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont levé les sanctions économiques et financières imposées à notre pays le 9 janvier dernier. «Sage décision», se réjouissent nombre de nos concitoyens sur les réseaux sociaux.


Les Maliens n’en espéraient pas moins de cet énième sommet qui s’est tenu après que les autorités de la Transition ont donné suffisamment de gages : publication du chronogramme des réformes politiques et institutionnelles et celui des élections, adoption d’une nouvelle loi électorale, mise en place de l’équipe en charge de l’adoption d’un nouvelle constitution... Ces actes ont certainement orienté la décision des dirigeants ouest-africains, qui ne demandaient plus que des «éléments complémentaires» concernant les chronogrammes proposés.

Ce sommet est aussi intervenu alors que les autorités de la Transition ont convaincu de leur intention de faire participer les acteurs politiques et de la société civile aux actions visant à conduire le pays vers l’ordre constitutionnel normal. L’inclusivité et la recherche du consensus ont été érigées en principes.


La classe politique et la société civile, dont une partie s’offusquait de l’absence de concertation, est désormais au parfum de ce qui est envisagé en matière de réformes (politiques et institutionnelles) et d’élections. Le succès de la réunion de relance du Cadre de concertation national, augure une réelle implication des uns et des autres pour la réussite des différents processus.

 

NORMALISATION-L’issue du sommet d’hier marque le début de la normalisation de nos rapports avec cette organisation qui aura tout tenté pour faire plier les autorités de la Transition. L’ancien président nigérian Goodluck Jonathan a fait de nombreux aller-retour à Bamako - son dernier séjour remonte aux 23 et 24 juin derniers - pour trouver un compromis. Les chefs d’état ont plusieurs fois évoqué le sujet et préconisé des solutions qui ne rencontraient pas l’adhésion des autorités maliennes et d’une bonne frange de nos concitoyens.

Agacés, ils avaient, lors du sommet du sommet du 9 janvier 2022, imposé des sanctions économiques et financières à notre pays. Ces sanctions avaient été maintenues à l’issue des sommets du 25 mars et du 4 juin. La reconduction des sanctions à l’issue du sommet du 4 juin dernier fut une vraie douche froide pour les Maliens.

L’entrée en scène du président togolais, Faure Gnassingbé, à la demande du Mali pour jouer les médiateurs, avait fait naître un certain espoir sur les rives du Djoliba. De nombreux observateurs avaient tablé sur une levée des sanctions. Mais patatras ! Les dirigeants ouest-africains ont jugé bon de repousser l’échéance à un mois plus tard, le temps d’obtenir plus de gages de la part de nos autorités.

Le rendez-vous manqué du 4 juin n’a pas empêché les autorités maliennes de continuer à travailler à convaincre de leur bonne foi. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a mené un travail diplomatique efficace pour faire comprendre à nos partenaires étrangers que l’intention des autorités maliennes n’est nullement d’isoler le pays.

De con côté, le président Faure Gnassingbé a poursuivi aussi son effort pour soutenir le dialogue avec la Cedeao et l’ensemble de la communauté internationale. Son «action discrète et efficace» a été saluée, il y a un mois, par le chef de la diplomatie malienne.

 

RÉSILIENCE ÉTONNANTE- La levée des sanctions intervient alors que notre économie et celles de nos voisins immédiats ont beaucoup souffert de l’interruption des relations économiques, financières et commerciales. Notre économie a plié mais n’a pas rompu. Le pays a affiché une résilience étonnante. L’état a continué à assurer son rôle régalien même si les restrictions budgétaires ont affecté les activités de nombre de services publics. Le pays n’a pas souffert de pénuries de produits de grande consommation dont les prix ont tout de même pris l’ascenseur.

Pourtant peu d’observateurs donnaient plus de 3 mois pour voir notre économie totalement sur les rotules du fait de ces sanctions que les autorités maliennes ont qualifiées d’illégales, illégitimes et inhumaines. Il reste à appliquer des mesures idoines pour faire redémarrer les pans de l’activité économique atteints par le marasme du fait de l’embargo. Ceci est un impératif pour les autorités car les citoyens attendent une baisse des prix de certains produits de grande consommation.

Les opérateurs économiques s’attendent à des facilités pour leur permettre de relancer leurs affaires. Beaucoup ont subi des pertes sèches du fait du blocage de leurs cargaisons de produits importés dans les ports de Dakar et d’Abidjan. La levée des sanctions est une très bonne nouvelle pour cette catégorie d’hommes d’affaires.

Issa DEMBELE

Lire aussi : #Mali : Changement climatique : Besoin d’infrastructures pour renforcer la résilience

En 2023, des températures mondiales record de l’ordre de 1.4 degré Celsius (au-dessus des moyennes préindustrielles) ont entraîné davantage de vagues de chaleur et d’inondations, mais aussi des sécheresses à grande échelle..

Lire aussi : #Mali : Perspectives macroéconomiques au sein de l’Uemoa : La BCEAO annonce une embellie

Le rapport de l’institution financière prévoit une réduction des déficits budgétaires qui passeraient de 3,8% du Produit intérieur brut (PIB) en 2024 à 3,0% du PIB en 2025, après les 5,4% de 2023.

Lire aussi : #Mali : Conduite de la Transition : Satisfecit de la communauté malienne au Sénégal

«On est hors du pays, mais on sait que les choses avancent dans le bon sens». C’est en ces termes que le président du Haut conseil des Maliens établis au Sénégal, Salia Coulibaly, a salué la dynamique en cours dans notre pays..

Lire aussi : Mali-Sénégal : Des opportunités à exploiter

Le nouveau président sénégalais partage la même vision que les autorités de la Transition sur le principe d’une coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement avantageuse. En tout cas, le président du Conseil national de Transition (CNT), le colonel Malick Diaw, voit en lui un pana.

Lire aussi : #Mali : Destin fulgurant de Bassirou Diomaye Faye

De dauphin en prison à la tête de la magistrature suprême du Sénégal. Les choses sont allées très vite pour le 5è président du Sénégal qui, à dix jours du scrutin, était en prison où il a été choisi comme dauphin du populaire opposant politique Ousmane Sonko, alors privé de ses droi.

Lire aussi : #Mali :Sénégal : Le président Bassirou Diomaye Faye installé dans ses fonctions

Le président du Conseil national de Transition a pris part à cette cérémonie d’investiture. Le colonel Malick Diaw conduisait une forte délégation comprenant notamment le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop et celui chargé des Maliens éta.

Les articles de l'auteur

#Mali : Changement climatique : Besoin d’infrastructures pour renforcer la résilience

En 2023, des températures mondiales record de l’ordre de 1.4 degré Celsius (au-dessus des moyennes préindustrielles) ont entraîné davantage de vagues de chaleur et d’inondations, mais aussi des sécheresses à grande échelle..

Par Issa DEMBELE


Publié jeudi 18 avril 2024 à 09:29

#Mali : Perspectives macroéconomiques au sein de l’Uemoa : La BCEAO annonce une embellie

Le rapport de l’institution financière prévoit une réduction des déficits budgétaires qui passeraient de 3,8% du Produit intérieur brut (PIB) en 2024 à 3,0% du PIB en 2025, après les 5,4% de 2023.

Par Issa DEMBELE


Publié mercredi 17 avril 2024 à 07:39

#Mali : Conduite de la Transition : Satisfecit de la communauté malienne au Sénégal

«On est hors du pays, mais on sait que les choses avancent dans le bon sens». C’est en ces termes que le président du Haut conseil des Maliens établis au Sénégal, Salia Coulibaly, a salué la dynamique en cours dans notre pays..

Par Issa DEMBELE


Publié vendredi 05 avril 2024 à 08:58

Mali-Sénégal : Des opportunités à exploiter

Le nouveau président sénégalais partage la même vision que les autorités de la Transition sur le principe d’une coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement avantageuse. En tout cas, le président du Conseil national de Transition (CNT), le colonel Malick Diaw, voit en lui un panafricaniste.

Par Issa DEMBELE


Publié jeudi 04 avril 2024 à 09:25

#Mali : Destin fulgurant de Bassirou Diomaye Faye

De dauphin en prison à la tête de la magistrature suprême du Sénégal. Les choses sont allées très vite pour le 5è président du Sénégal qui, à dix jours du scrutin, était en prison où il a été choisi comme dauphin du populaire opposant politique Ousmane Sonko, alors privé de ses droits électoraux pour cinq ans..

Par Issa DEMBELE


Publié mercredi 03 avril 2024 à 09:13

#Mali :Sénégal : Le président Bassirou Diomaye Faye installé dans ses fonctions

Le président du Conseil national de Transition a pris part à cette cérémonie d’investiture. Le colonel Malick Diaw conduisait une forte délégation comprenant notamment le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop et celui chargé des Maliens établis à l’extérieur, Mossa Ag Attaher.

Par Issa DEMBELE


Publié mercredi 03 avril 2024 à 09:11

#Mali : Marché financier de l’Umoa : Le Mali cherche 80 milliards de Fcfa

Lancé début mars sur le marché financier de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) pour un montant de 80 milliards Fcfa, l’emprunt obligataire par appel public à l’épargne «état du Mali 6.50% 2024-2034» sera en principe clôturé ce 29 mars. La souscription pourra, en effet, être prolongée ou déplacée à la discrétion de l’Émetteur, après avis de l’Autorité des marchés financiers de l’Umoa..

Par Issa DEMBELE


Publié vendredi 29 mars 2024 à 08:33

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner