La ministre Oumou Sall Seck dans Mali Kura Taasira : «12.000 emplois ont été créés au premier trimestre 2025»

Au cours de l’interview, la ministre de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle a détaillé les réformes, projets et programmes engagés par son département pour créer des emplois et assurer la formation professionnelle au Mali. Elle a également annoncé l’organisation d’un salon de l’entrepreneuriat par les pays membres de la Confédération des États du Sahel (AES)

Publié mardi 22 juillet 2025 à 07:37
La ministre Oumou Sall Seck dans Mali Kura Taasira : «12.000 emplois ont été créés au premier trimestre 2025»

C’est au Centre de formation professionnelle de Sénou que la ministre de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mme Oumou Sall Seck, s’est prêtée aux questions des journalistes dans le cadre de l’émission Mali Kura Taasira 3. À l’instar des 18 autres centres de formation professionnelle que compte notre pays, celui de Sénou accueille régulièrement des apprenants. Près de 500 jeunes y sont actuellement en formation dans 13 filières de métier, notamment le carrelage, la plomberie, la peinture d’habitation, la photovoltaïque.


Les centres de formation professionnelle permettent à nos jeunes d’être compétitifs dans ces domaines sus cités, où les ressortissants des pays de la sous-région sont aujourd’hui les plus sollicités au Mali. Mme Oumou Sall Seck a assuré que son département est à pied d’œuvre pour faire face à ce défi, avec notamment un programme de formation de 40 formateurs qui a été initié en collaboration avec les partenaires à travers le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (Fafpa). «Le problème n’est pas résolu, mais beaucoup a été fait. Et c’est pour cette raison qu’aujourd’hui, nous mettons l’accent sur la formation de qualité et dans ces domaines pour avoir les compétences qu’il faut. Il ne faut plus que le Mali aille chercher ses compétences en dehors de ses frontières», a-t-elle insisté.

Parlant de l’état des centres de formation professionnelle, la ministre a indiqué que le gouvernement de Transition a décidé de réhabiliter les six centres les plus délabrés et qui n’avaient pas le matériel adéquat pour répondre aux exigences d’une formation de qualité. Il s’agit des centres de Fana, Badoujoliba, Dioïla, Kimparana, Yanfolila. Au-delà de la réhabilitation, il s’agit aussi, plus globalement, du renforcement en équipement des centres existants, et de la construction de centres modernes dans d’autres régions du pays. «Les Politiques nationales de la formation (2009) et de l’emploi (2014) ont été évaluées et des nouvelles politiques sont élaborées pour répondre aux exigences du terrain et des jeunes», a informé Mme Oumou Sall Seck.

Ces centres ont des impacts sur le chômage. «Au premier trimestre 2025, au moins 12.000 emplois ont été créés. Ce chiffre est vérifiable auprès de l’Observatoire national de la formation professionnelle et de l’emploi (Onef)», a informé la ministre, précisant que «les données du deuxième trimestre seront disponibles à la fin du deuxième trimestre». Poursuivant, elle a fait savoir que des projets et programmes sont en cours là où même on ne dispose pas de centres de formation professionnelle. «Le Président de la Transition nous a instruit d’élaborer un programme à impact rapide. Ce programme à impact rapide dont le coup est à peu près 6 milliards de Fcfa s’étend sur les 19 régions.

Nous sommes en collaboration sur ce programme en tirant des leçons de tous les autres programmes, en collaboration avec des banques, la BMS et la BNDA. C’est ouvert à d’autres partenaires», a expliqué l’interviewée. Et d’ajouter que le programme touchera des citoyens de 15 ans à 50 ans, avec au moins 50% femmes.

Aussi, le Projet de formation d’insertion et d’appui à l’entrepreneuriat des jeunes ruraux (Fier II) d’un coût de 59 milliards de Fcfa est en cours de réalisation et touchera 60.000 jeunes, surtout dans les zones rurales. Il y a également le projet de Centre de formation professionnelle, d’éducation pour les enfants en situation de précarité, une initiative personnelle du Président de la Transition qui est en train d’être finalisée. Il coûtera au budget national à peu près 7 milliards de Fcfa. S’y ajoute le projet de l’emploi et de l’insertion de 40.000 jeunes qui a été lancé.

 

300.000 demandeurs- La formation professionnelle a un rôle central. Aujourd’hui sur le marché du travail, on note au moins 300.000 demandeurs d’emploi par an et seulement 50.000 emplois sont créés par an. Des explications de la ministre, pour réduire ce fossé, son département est en train de booster le secteur de formation professionnelle.

Cela en construisant des centres de formation, en élaborant et finançant des projets pour pouvoir donner une alternative aux jeunes. La réalisation et la réhabilitation des centres de formation, participent à récupérer les jeunes diplômés sans emplois qui peuvent contribuer à l’économie nationale à partir d’une formation. Des kits d’insertion sont distribués à la plus part de ces jeunes.


Parlant des jeunes qui ont perdu leurs emplois suite au départ de certains partenaires et la suspension des activités de certaines ONG, Mme Oumou Sall Seck a expliqué : «Nous ne sommes plus dans la vision, mais dans l’action. Les autorités de la Transition, dès que la situation s’est présentée, ont tenu à accompagner ces jeunes, qui se sont organisés en association, à travers notre département. Nous avons reçu des instructions pour pouvoir alléger déjà les encours qu’ils avaient au niveau de deux banques de la place, la BNDA et la BDM».

Selon elle, par ces jeunes, il y a avait beaucoup de fonctionnaires qui avaient pris des disponibilités. Ceux-ci ont donc rejoint leurs postes. D’autres, qui se sont retrouvés en chômage, ont eu des emplois. «Le gouvernement de Transition a décidé de continuer à les accompagner pour apaiser leurs peines. Et ces jeunes aussi ont accès comme tout autre jeune du Mali, à tous ces projets qui existent», a assuré la ministre chargée de l’Emploi.

Selon la ministre, le gouvernement a pu convaincre les banques à ne vraiment pas appliquer la réglementation en vigueur en termes de remboursement de crédit. Au niveau de la Banque nationale de développement agricole (BNDA), il y avait un peu plus de 800 millions de Fcfa d’encours, sur lesquels, à la date de février, plus de 612 millions de Fcfa ont été remboursés. Et au niveau de la Banque développement du Mali (BDM.SA), les encours dépassaient les 3 milliards de Fcfa sur lesquels, 1,9 milliard de Fcfa a été remboursé.

 

LE CHÈQUE PRÉSIDENTIEL- Évoquant les difficultés, la ministre a souligné le manque d’expérience comme l’un des critères qui bloquent l’accès à l’emploi. Raison pour laquelle, le gouvernement du Mali, depuis des années, a une politique d’accompagnement en stage de formation professionnelle, mais aussi en stage de qualification. Et pour la formation professionnelle, en janvier 2025, le Chef de l’État a remis un chèque géant de 1,3 milliard de Fcfa aux jeunes du 13è contingent après avoir terminé leur stage. Et un mois après, le 14è contingent a été lancé pour un montant de plus de 900 millions de Fcfa. À la date du 2 mai 2025, les 2.500 jeunes avaient rejoint leurs postes respectifs de stage.

Les personnes en situation de handicap et les migrants de retour, sont dans des priorités pour les autorités. «Nos projets prennent en compte les personnes vivant avec un handicap. Elles sont concernées par l’opération de permis de conduire à Bamako, Gao et Tombouctou. Le Centre de formation professionnel de Sénou a formé 40 jeunes migrants de retour et une formation de 350 jeunes sera lancée au niveau de l’atelier école de Kayes», a-t-elle indiqué.

Dans le domaine de l’entrepreneuriat, une Stratégie nationale avec son plan d’action a été élaboré et coûtera un peu plus de 20 milliards de Fcfa. Pour partager toutes les opportunités que peut offrir cette stratégie, un salon international AES de l’entrepreneuriat sera organisé d’ici la fin de l’année. Par ailleurs, le département entend procéder à des réformes : la relecture du cadre organique des services techniques, la digitalisation, le repositionnement du projet de formation et de l’insertion des jeunes formés en langue arabe. Aussi, un accent sera mis sur la recherche et l’élaboration des référentiels. 

Babba COULIBALY

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