Le
mois d’avril est considéré comme le début de la période de soudure pastorale
dans notre pays. Cette période est particulièrement éprouvante pour le bétail
du fait de la rareté des pâturages, laquelle est consécutive à la pression
exercée sur les ressources pastorales en raison du nombre de plus en plus
croissant des troupeaux et de la transhumance interne et externe. Cette période
est vécue avec beaucoup d’angoisse pour les propriétaires de troupeaux.
Dans
la Région de Gao cette année, la situation est particulièrement critique. à la
situation d’insécurité presque permanente due à la présence des groupes armés
ennemis, s’ajoute actuellement une calamité due à la mortalité des animaux.
Cette année est considérée comme exceptionnelle à cause de l’apparition d’une
maladie qui est en train de décimer à petit feu le cheptel local.
Les cadavres
d’animaux morts à la suite de cette maladie sont visibles un peu partout. La
raison est due à une insuffisance de pâturages qui a entraîné une «sous-alimentation»
du bétail qui se nourrit exclusivement de fourrages. à cause de cette situation
alimentaire désastreuse du bétail, les animaux souffrent de la maladie de
cachexie. Selon les spécialistes de la médecine vétérinaire, la cachexie résulte
d’un grave affaiblissement de l’organisme avec notamment une perte de poids et
une atrophie musculaire liées à une dénutrition très importante.
Le
directeur régional des productions et industries animales (DRPIA) de la Région
de Gao, Aboubacar Habba Maïga, explique que les mouvements des troupeaux sont
perturbés par les attaques et enlèvements de bétail par les groupes armés. Ce
qui limite les déplacements des animaux dans toutes les zones pastorales. En
cette période de soudure, les principales sources d’abreuvement du bétail sont
les puits, les mares permanentes et le fleuve Niger.
Actuellement, les animaux
sont concentrés dans le Gourma et le long de la Vallée notamment dans les
Communes de Gounzourèye, N’Tillit, Gabéro et Ouatagouna. On observe également
des départs forcés de troupeaux de Tessit vers Anchawadj sous la pression des
groupes armés. Le directeur régional exhorte les autorités et les partenaires à
apporter une assistance alimentaire et de l’aliment-bétail aux pasteurs et aux
agropasteurs les plus vulnérables dans toutes les zones en déficit de pâturages.
D’ores
et déjà, le président de l’Association des réseaux des médiateurs pour la prévention
et la gestion des conflits pastoraux, Mahamadou Sidibé, a salué l’appui
technique et financier de l’organisation néerlandaise de développement (SNV).
Cette dernière a fourni l’aliment bétail, les intrants vétérinaires. Elle a été
sollicitée pour le ramassage des cadavres d’animaux et pour apporter un appui
aux pasteurs et aux agropasteurs dont les animaux ont été enlevés par les
hommes armés. L’ONG appuie aussi l’approvisionnement de la banque d’aliment bétail
en produits. Il faut noter que le sac d’aliment bétail de 40 kg coûte
actuellement 12.500 Fcfa.
Le
président de la Chambre régionale d’agriculture de Gao, Nouhou Chaïbou Touré,
confirme que les ménages sont menacés par une insécurité alimentaire, car la
population vit des revenus générés par le commerce du bétail.
Abondant
dans le même sens, le maire de la Commune rurale de Gabero et membre des
organisations professionnelles des éleveurs de Gao, Abdoulaye Balobo Dicko, a
expliqué qu’il faut s’attendre au pire si rien n’est fait.
Il ajoute que
l’ampleur de la situation ne doit pas être minimisée parce que toute l’économie
des régions du Nord du pays est basée sur l’exploitation des produits de l’élevage,
a-t-il soutenu. L’édile de Gabero recommande, à défaut d’une distribution
gratuite d’aliment-bétail, la subvention de ce produit pour sauver la vie des
milliers de têtes d’animaux et préserver l’économie de leurs propriétaires.
Le
conseiller aux affaires économiques et financières du gouverneur de la Région
de Gao, Alhader Amadou Bella, salue les initiatives de certains partenaires. Il
cite en exemple le bureau régional du Programme alimentaire mondial qui a acheté
10 tonnes d’aliment-bétail pour les éleveurs de la localité de Tessit.
Les
populations sont assaillies par les soucis d’insécurité qui pourrissent leur
quotidien. Comme si cela ne suffisait pas, c’est la cachexie qui affecte les économies
familiales anéantissant tout espoir de résilience des ménages. Des actions
d’urgence sont demandées pour alléger la souffrance de ces dernières et du bétail
qui est confronté plus que jamais à cette calamité climatique doublée d’insécurité.
La détresse des populations à l’évidence est grande et leur regard ne peut être tourné que vers les autorités pour leur trouver une bouée de sauvetage. Surtout que la fête de Tabaski «frappe» à la porte.
Abdrahamane TOURE / AMAP - Gao
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