Zoumana Diawara ici avec l’équipe des 15 ans
Il a simplement troqué son survêtement d'entraîneur à celui de formateur des
enfants, en créant un centre de football à Mamaribougou dans la Commune du
Mandé. Le centre qui porte le nom de la mère du technicien, feue Aminata
Djonsaba, a vu le jour le 1er novembre 2014, avant d'être affilié à la
Fédération malienne de football (Femafoot), le 8 décembre 2015. "J'ai
constaté qu'il n''y avait pas de centres de football à Mamaribougou et que les
enfants du quartier étaient obligés d'aller s'inscrire dans des écoles de foot
situées très loin de leur famille.
En tant que technicien, je me suis senti interpellé par cette situation, raison
pour laquelle j'ai décidé de créer le centre Djonsaba", explique Zoumana Diawara. Selon l'ancien joueur du Stade malien et de l'AS Mandé, l'annonce du
projet a été accueillie par les habitants de Mamaribougou, mais aussi les
autorités municipales de l'époque "qui m'ont promis un soutien matériel et
financier pour la bonne marche du centre". "De même, quelques bonnes
volontés du quartier ont annoncé leur aide et leur participation à la
cérémonie", ajoute Zamouna Diawara.
Ces
promesses donnent plus d'appétit au technicien qui décide d'organiser une
grande fête, en invitant de nombreuses personnalités à la cérémonie de
lancement du nouveau centre. Malheureusement pour lui, les promesses faites ça
et là, restent sans suite et Zamouna Diawara est obligé de revoir ses ambitions
à la baisse. La cérémonie de lancement aura quand même lieu à la date prévue
(1er novembre 2014), mais avec un budget et un format réduits.
"J'avais un peu d'argent à la
banque et nous avons pu organiser la cérémonie, malgré le faux fond de la
quasi-totalité des personnes que nous avions approchées", raconte le
technicien, en assurant qu'il était prêt à tous les sacrifices pour aller au
bout de son rêve. "Pour moi, c'était une question d'honneur et je n'ai pas
hésité un seul instant à vider mon compte pour faire face aux dépenses",
insiste Zoumana Diawara.
UN
CENTRE POUR LES CATÉGORIES DE BASE- Si le centre Djonsaba accueille des joueurs
âgés de 15 à 16 ans et participe souvent aux compétitions organisées par le
District IV, c'est surtout les catégories de base qui sont au centre du projet
de l'école. Cette catégorie est composée des tout petits (5-10 ans) et
constitue le plus gros contingent du centre. L'inscription et la cotisation
mensuelle sont fixées à 1.000 Fcfa par enfant et les pensionnaires de Djonsaba
veinnent pour la plupart de la Commune du Mandé, notamment des quartiers de
Mamaribougou, Kanadjiguila, Djicoroni-Coura, Samaya, Samanko, Ouezzindougou,
Séwé.
"En terme d'argent, le centre ne m'apporte rien, mais ma grande
satisfaction, c'est le soutien moral des familles des enfants. Presque toutes
les semaines, je reçois la visite de parents d'enfants qui viennent
m'encourager. C'est ça ma satisfaction", souligne le technicien qui
encadre les enfants avec son cadet Sambou Keïta. "C'est un jeune (Sambou
Keïta, ndlr) très courageux, il m'aide beaucoup dans mon travail et ne demande
rien en contre-partie", témoigne Zoumana Diawara.
Selon le technicien, le nombre de pensionnaires du centre augmente chaque année (une cinquantaine de mômes fréquentent aujourd'hui Djonsaba), mais le projet est confronté à un problème majeur : le manque de partenaires. "Nous avons de grandes ambitions pour la Commune du Mandé qui, à l'instar des autres communes, regorge de jeunes talents qui ne demandent qu'à être encadrés. Malhureusement, nous n'avons pas suffisamment de moyens pour aider les enfants comme nous le souhaitons", déplore le technicien qui lance un appel du pied à toutes les bonnes volontés du pays pour l'aider à aider les enfants qui sont l'avenir du pays.
Soulemane Bobo TOUNKARA
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