#Mali : Commission des questions politiques et institutionnelles : Tendance majoritaire pour une durée indéterminée de la Transition

La phase de plénière du Dialogue inter-Maliens est en cours au Centre international de conférences de Bamako (CICB). La commission II, chargée des questions politiques et institutionnelles, a présenté ses 64 recommandations afin d’y apporter d’éventuelles explications et faire des amendements, si nécessaire. Ce rapport a suscité un grand intérêt des participants, mais surtout un débat intéressant.

Publié jeudi 09 mai 2024 à 06:31
#Mali : Commission des questions politiques et institutionnelles : Tendance majoritaire pour une durée indéterminée de la Transition

Le président du Comité de pilotage du Dialogue inter-Maliens, l’ancien Premier ministre, Ousmane Issouffou Maïga, assurait la police des débats en présence du président de la Commission II, l’ancien ministre Abdrahamane Sylla. C’était à bâton rompu. D’entrée de jeu, Sidy Mohamed de Taoudéni a mis en cause la proposition de déterminer le nombre des députés et sénateurs au prorata de la population et par circonscription régionale au lieu des cercles, selon le dernier recensement. Pour lui, cela pourrait être une source de frustration susceptible d’entraver la paix dans certaines localités.

Bouréima Niangaly s’est opposé à la proposition d’exiger un minimum de niveau d’instruction pour les candidats aux fonctions électives. Son inquiétude se situe au niveau de la nature de l’instrument à utiliser (français, arabe, connaissances traditionnelles, entre autres) pour distinguer le niveau d’instruction des candidats aux fonctions électives. Pour le délégué de Bougouni, Boubou Cabeul, il faut revoir la composition du Conseil national de Transition (CNT), afin d’y représenter toutes les nouvelles régions.

Les délégués de la diaspora n’y  sont pas restés en marge des discussions. Loin s’en faut. Mme Coulibaly Ramata Maïga, venue de la France, a d’abord  demandé  la création d’un second consulat à Paris et d’une Maison des Maliens permettant à la 2è génération de se côtoyer pour perpétuer notre «Danbé» (dignité). Et de pointer un doigt accusateur sur les associations faitières des Maliens établis à l’extérieur. Selon elle, le Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME) et le Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM) n’œuvrent pas pour l’intérêt de nos compatriotes établis à l’extérieur.

Par contre, Mme Diallo Fatoumata Kéita, une déléguée venue du Gabon, n’est pas de cet avis. Après avoir reconnu les difficultés dans l’obtention des documents administratifs de notre pays à l’étranger, elle a balayé d’un revers de main l’inutilité publique du Haut conseil des Maliens de l’extérieur.  Selon elle, cette structure, créée à la faveur de la Conférence   nationale depuis 1991, intervient fréquemment au secours de notre diaspora.   

Durée indéterminée de la Transition- C’est avec un tonnerre d’applaudissements que les participants ont apprécié des interventions soutenant la prolongation de la Transition pour une durée indéterminée et la candidature du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, à la prochaine présidentielle. Le délégué de Tombouctou, après avoir apprécié l’interdiction d’immixtion des chefs religieux sur la scène politique, a indiqué que le chef de l’État doit continuer à diriger notre pays.

Selon Mahamane Traoré,  il ne faut pas donner de mandant à la Transition au risque de jeter le discrédit aux autorités au cas, où il sera pas possible de tenir la date fixée. «La Transition doit continuer tant que les conditions ne sont pas réunies sur l’ensemble du territoire national», a souhaité ce délégué de Tombouctou, tout comme plusieurs autres.

Pour sa part,  le délégué venu des États Unis d’Amérique a été, on ne peut clair. Selon le professeur Diola Bagayoko, 2 à 5 ans ne sont pas exagérés pour la durée de la Transition. Car, selon lui, c’est à partir de 2023 que notre pays a pu arracher son indépendance. En appui à ses propos, il a évoqué des accords secrets qui nous liaient à la France. «Il se trouve que beaucoup de Maliens ne savaient pas que le Mali n’était pas indépendant de 1960 à 2023. Au cas où quelqu’un ne sait pas, allez lire les 11 impositions françaises qui font partir du pacte pour la continuation de la colonisation», a-t-il soulevé, tout en détaillant quelques accords de ces impositions.

Faut-il retenir que dans son projet de résolutions, la commission II a recommandé la prise de mesures fortes pour affirmer la souveraineté nationale, assainir le climat politique et social, conduire des réformes nécessaires pour la consolidation de la démocratie, renforcer l’autorité de l’État pour une plus grande crédibilité des institutions et rétablir la confiance les acteurs.

Oumar DIAKITE

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