
Toute personne détenue pour cause de consommation de ce produit sera punie d’un à 10 jours de prison et payera une amende allant de 300 à 10.000 Fcfa.
La Réquisition n°001/2.DOCS-CR
du 11 février 2022, interdisant la vente et la consommation de chicha sur toute
l’étendue du territoire national est entrée en vigueur. L’annonce de la décision
avait été unanimement saluée ou presque par nos compatriotes qui s’indignaient
de voir des jeunes (garçons et filles) se livrer à une consommation outrancière
de la pipe à eau.
Certains s’interrogeaient sur les capacités des autorités
compétentes à appliquer la mesure, après le délai accordé aux importateurs,
distributeurs et consommateurs de la chicha pour se conformer à la décision.
L’Office central des stupéfiants (OCS) a sonné la fin de la recréation. Une
unité de cette structure, en collaboration avec d’autres services techniques
compétents, a réalisé une descente sur des clubs de chicha. Cette patrouille a été
menée par le lieutenant-colonel Siliman Sangaré, chef de renseignements et des
opérations par intérim à l’OCS et ses éléments.
Au total, une cinquantaine de
personnes se sont retrouvées en taule et un important lot de matériels saisi.
Il faut souligner que depuis la publication du communiqué interministériel du
15 août 2022, les commentaires et les avis sur la mesure d’interdiction
divergeaient sur les réseaux sociaux. Les puritains qui développent une
aversion pour la chicha ont bien accueilli la décision. Ils estiment qu’un relâchement
dans cette lutte représenterait une victoire pour les acteurs frappés par la
mesure. Ceux pour qui la chicha reste un gagne-pain s’accommodent mal de
l’interdiction et n’apprécient guère de vivre une telle situation. En tout cas,
le sujet fait le buzz sur les réseaux sociaux, particulièrement sur Tik-Tok.
Il est admis par tous que
la consommation de chicha a pris de l’ampleur dans notre société
depuis une dizaine d’années. Le produit qui nuit gravement à la santé est surtout consommé par
la frange juvénile. La chicha, elle-même, est fabriquée à base de tabac :
nicotine et goudron mélangés aux fruits avec de l’arôme parfumé. Une autre préoccupation
reste l’utilisation faite par les drogués qui s’exhibent dans la rue avec la
chicha et prennent leurs doses.
Dans les grains, bars,
restaurants et night clubs, on fume la chicha. Les jeunes filles ont développé
une addiction au phénomène. Ce qui justifie en partie leur engouement pour les
boîtes de nuit, resto ou chicha-clubs. Beaucoup d’entre elles pensent que le
club ou le restaurant qui ne dispose pas de chicha est démodé. Dans la lutte
contre le phénomène, les unités de répression de l’OCS ont repéré de
nombreux lieux de consommation à Bamako et dans les capitales régionales.
Le phénomène
de la chicha est une toxicomanie presque banalisée qui entraine une
consommation précoce d’autres drogues par les jeunes. Pourquoi ? Parce
qu’en plus du tabagisme lié à sa consommation, la chicha permet de dissimuler
la consommation de divers produits dérivés du cannabis tels que le haschich, le
Kusch et des médicaments détournés de leur usage qui sont utilisés à la place
du tabamel des chicha.
Dorénavant, toute personne détenue pour cause de consommation de ce produit sera punie d’un à 10 jours de prison et payera une amende allant de 300 à 10.000 Fcfa. Les sentinelles pour le respect de la mesure d’interdiction sont : les ministères chargés de la Sécurité, de la Justice, de la Santé, de l’Industrie et du Commerce, de l’économie et de la Jeunesse.
TOXICOMANIE DÉGUISÉE ET
BANALISÉE- Le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, en
collaboration avec l’OCS en sa qualité de service central de lutte contre les
stupéfiants sur toute l’étendue du territoire national, a pris l’initiative de
l’interdiction de la chicha, qui à l’origine était du tabac. Aujourd’hui, c’est
un moyen de consommation de drogues comme le haschich, le Kusch, le crack et d’autres
médicaments détournés de leur usage pharmaceutique, a expliqué le chargé
de communication de l’OCS, Ousmane
Diakité.
«En effet, par réquisition,
nous avons saisi le Laboratoire national de santé pour analyser quelques échantillons
de produits de tabac utilisés dans la chicha. Les résultats ont prouvé la présence
de produits stupéfiants dans tous les échantillons examinés. Face à ce phénomène de toxicomanie déguisée
et banalisée, nous avons saisi le ministre de la Sécurité et de la Protection
civile en vue d’interdire l’usage de la
chicha au Mali», ajoute-t-il. Et de souligner qu’à partir de mi- février 2023,
les services de répression et ceux de l’OCS procéderont à l’application
rigoureuse des dispositions de l’arrêté, en saisissant tout appareil et
accessoire de chicha découvert et tout appareil saisi sera détruit par les
moyens appropriés.
La chicha est devenue un gagne-pain pour certains jeunes propriétaires
de boutiques de vente de chicha et
accessoires ainsi que les chicha clubs, notamment à Bamako. Grâce à la mesure, certains se sont
reconvertis. M.S, âgé de 24 ans,
titulaire d’une licence en finance et comptabilité, était propriétaire d’une
boutique de chicha dans un quartier de la Commune III à Bamako. Selon lui, la
mesure a impacté son business. Mais il admet qu’elle va surtout protéger les
enfants.
«Je soutiens l’état dans la
lutte contre la délinquance financière et la consommation
des mauvais produits, même si je gagnais beaucoup d’argent dans la vente
d’accessoires de la chicha surtout pendant le week-end. J’avais de
nombreux clients, particulièrement les
filles. J’aimerais aussi attirer l’attention sur le fait que le charbon utilisé
pour la chicha a une autre utilité. Il était utilisé bien avant
la chicha au Mali, car il était utilisé par les femmes pour encenser les
chambres.
En tant que jeune entrepreneur,
j’ai reconverti ma boutique en
alimentation et elle marche bien pour le moment. Cette reconversion n’a pas été difficile», affirme M.S. Il s’est
réjoui de la mesure qui renforce l’éducation et la surveillance des jeunes
filles, incriminées comme étant de grandes fumeuses de chicha. «Les filles sont devenues très accros
à la chicha. Cela peut provoquer des problèmes sur leur santé reproductive. Les
enfants aussi doivent être surveillés à tout moment», fait-il savoir.
PAS DE BRAS DE FER- Beaucoup pensent que
l’interdiction peut pousser à mettre au point d’autres stratégies de
consommation, notamment à la maison. Pour éviter cette situation, il faut des
contrôles assidus, sinon les grins
seront délocalisés dans les chambres, estiment-ils. La répression contre
la vente et la consommation de la chicha a bel et bien commencé. Il y a
quelques jours, les unités de l’Office central des stupéfiants et la police ont
fait des descentes à Bamako, Sikasso et dans d’autres villes pour traquer les
contrevenants.
Le président de l’Association
des promoteurs et distributeurs de chicha au Mali, Mamadou Diawara, appelle à
une analyse plus poussée du problème puisque l’interdiction boostera le chômage.
Et il n’est pas évident que les gens renoncent. Il estime qu’on aurait dû
essayer d’autres alternatives parce que c’est difficile de priver un fumeur de
son désir.
Pour lui, il faut du temps. Il appelle à la responsabilité des adultes responsables et des opérateurs économiques. Les clubs de chicha sont environ 200 à Bamako et environ 3.000 jeunes vivent de la chicha. Imaginez, l’impact de la mesure en termes chômage dans des boites de nuit, boutiques, bars et restaurants. La chicha est beaucoup plus rentable pour ces lieux de loisir. Mais le président de l’Association des promoteurs et distributeurs de chicha, tient à préciser qu’il n’y aura pas de bras de fer avec les autorités. Une décision sage.
Abdramane DIOMA
La 5è édition de la Journée nationale de l’art martial au féminin, s’est déroulée le samedi 28 septembre au Pavillon des sports du stade Modibo Keïta..
Le ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration, Alhamdou AG Ilyène a reçu le Collectif des comités syndicaux des structures du secteur du numérique, le vendredi 27 septembre dans la salle de conférence du département..
La 5è édition du Tournoi shou bo vacance s’est achevée mercredi 18 septembre dernier dans la salle de spectacle de l’Institut français du Mali (IFM)..
La Fédération malienne de karaté et disciplines associées (FM Karaté & DA) a organisé la 28è édition du championnat national, couplée à la Coupe du Mali, le samedi 14 septembre, au Pavillon des sports du stade Modibo Keïta. Environ 150 athlètes, issus de sept Ligues régionales (Kayes, K.
La 1ère édition du tournoi de basket-ball 3X3 fusionné à break dance (un style de danse, caractérisé par ses mouvements de corps saccadés, son aspect acrobatique et ses figures au sol) se déroulera du 14 septembre au 29 septembre sur le terrain de l’AS Fasokanu, à Magnanbougou..
La Fédération malienne de judo et ji jutsu a organisé une session de formation du 26 au 31 août au stade du 26 Mars. Le stage était réservé aux arbitres et entre dans le cadre du programme de développement de la discipline élaboré par l’instance dirigeante du judo national..