
Le secrétaire général du ministère en charge de l’éducation, Kinane Ag Gadeda, lors d’une exposion de livres
L’éducation est l’art de former et de façonner un enfant en développant ses qualités physiques, morales et intellectuelles de façon à lui permettre d'affronter sa vie personnelle, sociale et professionnelle. L’article 10 de la Constitution du 22 juillet 2023 qui a donné naissance à la 4è République stipule que l’éducation et la formation constituent des droits reconnus. Ces droits seront difficilement respectés tant que le système éducatif dans lequel évoluent enseignants, élèves et étudiants sera confronté à de multiples difficultés.
Lors d’une séance de travail avec le ministre
de l’éducation nationale le 10 août dernier, le président de l’Office central
de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei), Moumini Guindo, a présenté
un document sur les subventions accordées par l’état aux établissements privés
de l’enseignement secondaire général, technique et professionnel entre 2014 et
2021. Il en ressort que l’état verse chaque année plusieurs dizaines de
milliards de Fcfa aux écoles privées. Ces fonds peuvent construire, équiper et
faire fonctionner environ 80 nouveaux lycées par an.
Par ailleurs, l’Oclei a vérifié
auprès du secrétariat général du gouvernement qu’environ un millier d’écoles
privées fonctionnent avec de présumés «faux arrêtés». Le président de l’Oclei a
invité le ministre Amadou Sy Savané à une réflexion commune sur la
redynamisation des cours d’éducation civique et morale et à intégrer l’aspect «lutte
contre la corruption et l’enrichissement illicite» dans les programmes
scolaires.
Ces révélations démontrent que la bonne gouvernance
et la bonne qualité de l’enseignement restent les deux principaux défis à
relever par l’école malienne, minée par d’énormes dysfonctionnements. Les
autorités de la Transition semblent décidées à apporter les solutions appropriées
à ces problèmes. C’est dans cette perspective que lors de sa visite à Kayes le
23 juillet 2023, le président de la Transition le colonel Assimi Goïta a annoncé
la tenue des états généraux de l’éducation en fin 2023. Cette grande rencontre
scolaire qui se profile à l’horizon est l’une des 517 recommandations des
Assises nationales de la refondation (ANR), tenues en fin décembre 2021 à
Bamako. Les états généraux de l’éducation seront une grande mobilisation
citoyenne visant à améliorer le système éducatif, mais aussi une grande
initiative citoyenne pour construire l’éducation de demain.
Le grand colloque sera organisé par le ministère de l’éducation nationale et réunira responsables scolaires, enseignants, élèves, étudiants, parents d’élèves, société civile, administration publique, collectivités, partenaires techniques et financiers (PTF). Les partenaires sont invités à faire le check-up du système éducatif et proposer des recommandations et des solutions afin que l’école malienne retrouve son lustre d’antan.
GESTION A PLUSIEURS NIVEAUX- Le secrétaire général
du ministère de l’éducation nationale, Kinane Ag Gadeda, invite tous les
acteurs de l’école à accorder leurs violons et à proposer des solutions au
gouvernement qui, à son tour, va s’atteler à les mettre œuvre. Le Programme décennal
de l’éducation (Prodec 2019-2028), qui a 4 ans de mise en œuvre, est censé être
la boussole du forum pour orienter notre système éducatif vers l’atteinte des
Objectifs de développement durable (ODD). L’amélioration de la qualité de
l’enseignement passe par une bonne formation des enseignants et l’amélioration
des circula de formation. Pour une bonne gouvernance de l’école, il convient de
revoir le mode de gestion.
Actuellement, c’est la cogestion entre les
collectivités décentralisées et le ministère de l’Education nationale. Aux
premières reviennent les recrutements, les mutations et les paiements des
salaires des enseignants. Quant au département en charge de l’éducation
nationale, il a pour rôle d’identifier les problèmes qui entravent la bonne
marche de l’école (suivi pédagogique des enseignants). Un cadre de
l’administration scolaire estime qu’il est préférable de confier la gestion pédagogique
et des ressources humaines (enseignants) au ministère de l’éducation nationale.
Pour notre interlocuteur, les états généraux de l’éducation seront le meilleur
espace pour remettre sur le tapis les problèmes qui minent notre système éducatif.
Il ajoute qu’à moins d’une volonté politique affichée avec des ressources
financières adéquates, il y a des risques que le prochain grand rendez-vous sur
l’éducation soit un forum de plus.
Quant au directeur du Centre d’animation pédagogique (Cap) de Bozola, Sékou Maré, il dénonce la méthode d’enseignement, le chevauchement, le non achèvement des programmes scolaires et la gestion de l’école à plusieurs niveaux comme des freins à l’épanouissement de notre système éducatif. Il se réjouit de l’annonce des états généraux de l’éducation par le président de la Transition qui ouvre la voie vers un avenir meilleur de l’école malienne.
Pour sa part, le secrétaire général de l’Amicale des sympathisants de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (Amsuneem), El Hadj Seydou Patrice Dembélé, pointe du doigt l’insuffisance d’enseignants, de moyens financiers, d’infrastructures, de places pour de nombreux nouveaux bacheliers, mais aussi les grèves intempestives des enseignants, des étudiants, ainsi que le non-respect du système : Licence-Master-Doctorat (LMD). Il déplore aussi le manque de plan de carrière pour les agents et les nominations politiques comme des dysfonctionnements dans nos écoles ou des goulots d’étranglement.
Le concours d’entrée à la Fonction publique
des enseignants formés à l’école normale supérieure (ENSUP) et aux Instituts de
formation des maitres (IFM) est pointé du doigt comme une autre anomalie par le
secrétaire général de l’Amsuneem. El Hadj Seydou Patrice Dembélé préconise la
suppression de ce concours. Estimant que toutes difficultés de l’école sont déjà
connues, il pense qu’au regard de la situation économique du pays, on peut
faire l’économie des états généraux de l’éducation et aller à l’application des
recommandations. Cela permettra, juge-t-il, d’économiser du temps, de l’énergie
et de l’argent.
Le détournement des subventions de l’état allouées
aux écoles privées, la double inscription et la perception des bourses par
certains étudiants font partie des difficultés de notre système éducatif, selon
Famakan Kamissoko, directeur d’école. Il trouve que les états généraux sur l’éducation
ne seront pas nécessaires et pourraient être une rencontre de plus. Le pédagogue
propose de combattre les mauvais comportements et le retour de l’examen du CEP,
du fouet à l’école, autrement dit le châtiment corporel. Il fustige aussi le
non recyclage des enseignants, la non préparation des leçons par les
enseignants, la circulation des armes et la violence dans l’espace scolaire et
universitaire.
Son collègue Moussa Cissé pense que la crise d’enseignants, de salles de classe et les effectifs pléthoriques entravent la qualité du système éducatif. Cet enseignant, qui trouve que les états généraux de l’éducation ne sont pas nécessaires, propose la mise en œuvre des conclusions des rencontres précédentes.
Le porte-parole des syndicats de l’éducation du 15 octobre 2016, Ousmane Almoudou, n’a pas souhaité se prononcer sur le prochain grand rendez-vous de l’école malienne. Il souligne que les syndicats n’ont pas encore reçu de notification concernant cet évènement.
Sidi WAGUE
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