
Les électeurs ne se bousculent pas aux portillons des Commissions administratives
Mercredi
22 janvier, il est environ 11 heures 30. Nous sommes à la mairie de
Magnambougou en Commune VI du District de Bamako où la révision annuelle des
listes électorales (Rale) de 2024 prolongée se déroule. Ici, l’affluence est
morose. Les usagers arrivent au compte-goutte.
Les membres de la commission administrative, autour d’une longue table
rectangulaire, sont en train de remplir les listes de transfert des électeurs.
«Ces listes ne sont valables que si elles sont signées par tous les membres de
la commission», s’empresse de confier un agent. Ces membres au nombre de 38
sont issus de l’administration et des partis politiques. Ibrahim Dicko, un
usager, procède au transfert de son bureau de vote de Sabalibougou (Commune V)
à Banankabougou (Commune VI). à la demande de l’agent, il présente la photo de
sa carte biométrique dans son smartphone.
Après
l’inscription de son prénom, nom et nouveau centre de vote sur trois
exemplaires de la liste de transfert, le jeune homme d’une trentaine d’années
signe ces documents. «J’ai fait ce
transfert pour être proche de mon centre de vote», déclare celui qui a déménagé
à Banankabougou depuis 2022. L’autre raison de son acte civique est de participer
aux votes lors des prochaines élections dans notre pays. «Le vote est très
important puisqu’il nous permet d’élire des gens qui peuvent répondre à nos
aspirations. C’est pour cette raison qu’on vote», explique notre interlocuteur.
Il faut dire que tous les habitants de la cité des trois caïmans n’ont pas la même perception qu’Ibrahim Dicko. D’où l’absence d’engouement autour du processus au niveau des Commune VI, V et III du District de Bamako, où notre équipe de reportage s’est rendue en ce mercredi. Cela, malgré l’initiative du gouvernement de proroger la Rale jusqu’au 28 février prochain sur toute l’étendue du territoire national ainsi que dans les missions diplomatiques et consulaires du Mali.
20 À
30 PERSONNES PAR JOUR- Il convient de rappeler que l’opération, qui commence
d’ordinaire le 1er octobre, prend fin le 31 décembre chaque année. Pour
certains membres des commissions administratives, cette prorogation n’a pas
atteint les effets escomptés. «Il fallait plutôt organiser une opération spéciale
après la période normale», pense un agent.
En effet,
il ressort des statistiques des différents sites qu’il y a moins d’affluence
qu’avant la prorogation. Si actuellement, la mairie de Magnambougou enregistre
20 à 30 personnes par jour pour le transfert, elle recevait une
cinquantaine avant la prorogation. «Souvent, on peut faire des semaines sans
que personne ne vienne pour la radiation», se désole Souleymane Mallé, membre
de la commission de la localité. Même constat au niveau des Communes V et III
où il y a moins d’affluence qu’auparavant, selon les responsables des
commissions.
En ce mercredi, les membres de la Commission de la Commune V
tournent les pouces. à notre passage sur ce site aux environs de midi, aucun
usager n’était visible. D’après le
président de la commission, le site enregistre une à deux personnes par jour
pour la radiation et le transfert. «Avant la prorogation, c’était vraiment
animé. On pouvait avoir 20 à 30 radiations par jour », signale-t-il.
De son
côté, le président de la commission de la Commune III, Sory Sidibé dira que
malgré la prorogation, les gens ne viennent pas radier leurs parents décédés.
Alors que cela est important pour le nettoyage du fichier, selon lui.
« Nous ne pouvons pas nous permettre d’enlever les gens. Il faut que les
parents se présentent avec les actes dûment établis », explique-t-il.
En
ce jour, cette commission a enregistré entre 300 et 400 transferts depuis le
début de l’opération. Cependant, pour la radiation, elle a eu 80 radiations sur
la base des registres de décès. «On a été obligé de travailler avec ces
documents pour faire la radiation. Sinon, depuis que l’opération a commencé,
personne n’est venue faire la radiation», indique Sory Sidibé. Avant de
signaler le non-paiement de leurs «perdiems».
Les
commissions invitent les partis politiques à mobiliser leurs partisans qui sont
nouveaux majeurs à venir s’inscrire afin d’avoir un fichier propre. Signalant
un manque de communication autour de l’opération, elles demandent au
gouvernement de redoubler d’ardeur pour sensibiliser les jeunes à venir
s’inscrire sur la liste électorale.
Les commissions procèdent à plusieurs
actions. Il s’agit, entre autres, de l’inscription des citoyens en âge de voter
sur la liste électorale, disposant d’un Numéro d’identification nationale
(Nina), de ceux figurant dans la base de données biométriques de l’état civil
avec leurs photos et empreintes digitales, qui rempliront dans l’année en
cours, les conditions d’âge pour être électeurs.
Mais aussi des citoyens en âge de voter
figurant dans la base de données biométriques de l’état civil n’ayant pas leurs
photos et leurs empreintes digitales, enrôlés à la diligence du ministère
chargé de l’Administration territoriale, sur présentation du récépissé
d’enrôlement ou de la fiche descriptive individuelle.
Il
convient de préciser que la radiation concerne les électeurs décédés, ceux
inscrits indûment ou par erreur lors de la précédente révision, même si leur
inscription n’a fait l’objet d’aucune réclamation. S’y ajoutent les électeurs
condamnés à une peine entrainant l’incapacité électorale et de ceux auxquels
les tribunaux ont interdit le droit de voter, en application de la loi.
Le transfert porte sur les cas de changement de résidence d’électeurs à l’intérieur d’une même commune, ambassade ou consulat, d’une commune, ambassade ou consulat à une autre, des déplacés, des réfugies maliens de retour dans les communes de leur choix.
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Le politologue Mamadou Samaké explique les raisons de la Faible du manque d’engouement
Expliquant les raisons du manque d’engouement autour de l’opération de révision annuelle des listes électorales (Rale), l’enseignant-chercheur à l’université Kurukanfuga de Bamako (ex-Faculté des sciences administratives et politiques de Bamako), Pr Mamadou Samaké, a imputé la situation à deux aspects. Le premier est relatif à la faible capacité de mobilisation des partis politiques.
D’après l’universitaire, normalement, ce sont les formations politiques qui doivent inciter leurs militants, nouveaux majeurs à aller s’inscrire sur les listes électorales. Il expliquera ensuite que c’est à partir de la révision des listes électorales qu’on détermine le corps électoral, c’est-à-dire ceux qui sont habilités à aller voter. « Donc, un parti qui veut gagner les élections, c’est à partir de ce moment qu’il faut mobiliser les militants à s’enregistrer sur les listes électorales », estime-t-il.
Le second aspect que l’enseignant-chercheur évoque a trait à l’incivisme des citoyens. Pour lui, on n’a pas compris que la carte d’électeur peut être un moyen de sanction. « Si un pouvoir ne travaille pas ou ne remplit pas le programme qu’il a soumis aux citoyens, normalement, c’est à partir des élections qu’il faut le sanctionner », signale le politologue. Et de poursuivre : « …si vous n’êtes pas inscrit sur la liste électorale, il est évident que vous ne pourrez pas voter ».
Pour renverser la tendance, le spécialiste conseille de sortir de l’inscription automatique. D’après Pr Mamadou Samaké, la révision se fait actuellement sur la base de cahier de recensement. « Dès lors que tu as 18 ans, automatiquement, ton nom est inscrit sur la liste électorale.
Ce qui fait qu’aujourd’hui la liste est artificiellement gonflée», déclare-t-il.
Notre interlocuteur indique que rares sont ceux qui vont déclarer les décès au niveau de l’état civil dans notre pays, sauf ceux qui ont des problèmes d’héritage. Alors que les personnes décédées doivent être normalement radiées de la liste électorale. «Mais, ce n’est pas toujours le cas», déplore Pr Mamadou Samaké qui ajoute à cela, la non-fiabilité de l’état civil.
Il rappelle que les élections de 1997 ont été annulées, car la liste électorale n’était pas fiable, selon l’argument de la Cour constitutionnelle d’alors. Et depuis cette date, souligne le politologue, les partis politiques se sont toujours plaints de la non-fiabilité de la liste électorale. « Donc, cette opération de mise à jour consiste à radier ceux qui sont déjà morts et à transférer ceux qui ont changé de résidence.
Malheureusement, les gens changent de résidence sans le déclarer », soutient l’enseignant-chercheur. Avant de signaler que l’objectif de la révision annuelle des listes électorales est d’avoir un fichier propre afin d’éviter la fraude électorale.
Bembablin DOUMBIA
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