Réception et vérification des dossiers de candidature
Devant le Centre national des concours de la fonction publique (CNCFP), la foule s’étire ce lundi 10 novembre sur des dizaines de mètres. Les documents tenus contre la poitrine, les visages suant à grosses goûtes, des candidats attendent patiemment de déposer leurs dossiers de candidature. Chaque pas dans la file est un espoir vers un rêve : celui d’un emploi stable, d’un avenir assuré.
Sous le soleil déjà brûlant, les voix s’élèvent, les papiers bruissent, les vendeurs crient : «Eau fraîche ! Timbres ! Formulaires !» Parmi la foule, Aminata, 24 ans, diplômée en comptabilité. «C’est la première fois que je participe au concours», dit-elle, essuyant la sueur de son front. «J’ai préparé mon dossier toute la semaine. Mon père m’a accompagnée parce qu’il sait que c’est important pour moi», assure-t-elle. Ce dernier, assis sur un banc de fortune à l’ombre d’un arbre, la regarde avancer lentement. «Je suis venu pour la soutenir», confie-t-il. «Ce concours est une chance d’avoir un avenir stable. Quand je la vois suivre cette file, je me dis que le Mali a encore de l’espoir», souligne le chef de famille.
À quelques mètres, Oumar, diplômée en droit, relit sa demande d’emploi. «J’ai fini mes études depuis deux ans, mais je n’ai jamais eu de travail fixe. Ce concours, c’est ma meilleure chance», avoue le juriste accompagné de son ami Mahamadou qui complète son dossier à la hâte. «J’ai dû vendre mon téléphone pour payer les photocopies et les timbres, mais je ne regrette pas. Il faut investir dans son avenir», soutient-il. Dans un autre coin, deux jeunes femmes, visiblement stressées, dévissent. L’une d’entre elle, Fanta, 27 ans, diplômée en gestion, regarde sa montre. «J’ai quitté Kayes hier à 22 heures. Je suis arrivée ce matin à Bamako à 5 heures. Je n’ai pas dormi, mais je suis là», précise la Kayesienne. Sa voisine, Safiatou, sourit : «Ce n’est pas facile, mais quand on voit tout le monde ici, on se dit qu’on n’est pas seul. Même si je ne réussis pas, je recommencerai l’année prochaine.»
Sous un manguier, un groupe de candidats assis à même le sol révise encore des notions d’économie. Parmi eux, Moussa, un diplômé en administration publique. «On veut juste être utile à notre pays, avoir une place, travailler honnêtement», justifie-t-il. Une jeune fille à côté de lui, Khadidiatou, acquiesce : «On dit souvent que les jeunes ne veulent pas travailler, mais regarde autour de toi. On est des milliers ici, debout depuis l’aube, juste pour avoir une chance».
Le temps s’étire. Le soleil tape fort. Des vendeuses d’eau glacée sillonnent la foule, des sachets ruisselants à la main. Les candidats achètent, boivent, s’essuient le visage. Fatou, 22 ans, rigole entre deux gorgées. «On dirait qu’on passe un concours d’endurance avant même celui de l’État», rigole-t-elle. Un autre futur candidat indique : «Si on réussit à supporter cette chaleur, on est déjà prêt pour l’administration.» Les rires éclatent, puis chacun reprend son sérieux.
La fatigue se lit sur les visages. Certains s’asseyent à même le sol, d’autres s’abritent derrière des murs. Le père d’Aminata, lui, reste assis, patient, le regard fixé sur le portail. Quand enfin sa fille ressort, un large sourire éclaire son visage. «Ça y est, j’ai déposé !», s’exclame-t-elle. Son papa se lève, essuie son front et lui tend un sachet d’eau. «Dieu merci. Ce n’est qu’un début, ma fille, mais tu as fait ta part», soulage-t-il. Autour d’eux, la foule continue de bouger. Des candidats arrivent, d’autres s’en vont. Certains corrigent des erreurs sur leurs lettres. D’autres font la queue pour acheter des timbres manquants.
MARCHANDAGE- Vers 15 heures, les vendeurs commencent à ranger leurs affaires. Les candidats quittent les lieux par petits groupes, fatigués mais soulagés. Beaucoup parlent déjà du lendemain. D’autres, des épreuves à venir. Un jeune homme, dossier à la main, résume en une phrase ce que tous ressentent : «Même si je ne réussis pas cette année, j’aurai essayé. Et ça, c’est déjà une victoire.»
Sur le site, des commerces ont vu le jour. Les marchands d’eau fraîche, de friandises et de petits encas installent leurs affaires. Un vieux parapluie sert de parasol, un carton devient table, et un seau retourné tient lieu de siège. Chacun connaît sa place. «Je vends les timbres ici depuis sept ans», raconte Mariam, une femme installée juste à côté de la grille principale. «Quand les concours arrivent, c’est notre moment fort. Il y a des jours où je vends 500 timbres. Les jeunes viennent, souvent pressés, parfois perdus. Ils ne savent pas combien il leur faut pour le dossier, alors on les aide», commente-elle triant ses liasses de timbres par valeur : 250 et 500 Fcfa. À côté d’elle, un jeune homme l’aborde : «Maman, mets-moi deux timbres de 250 Fcfa».
Assise sur un banc, Kadidia, une future candidate, observe attentivement Ousmane écrire une lettre. Elle lui souffle quelques phrases qu’il reformule avec aisance. «J’ai fini mes études de gestion, mais je ne connais pas bien les tournures administratives. Sans eux, j’aurais perdu du temps», confie la gestionnaire de formation.
Sur le trottoir d’en face, un autre commerce attire l’attention : celui de l’eau fraîche. Des femmes, souvent jeunes, portent sur la tête des seaux remplis de sachets d’eau glacée. Les cris résonnent dans l’air chaud : «Eau fraîche ! Eau fraîche !» Leur voix se mélange aux klaxons des motos et aux murmures des candidats. Fatoumata, une vendeuse de 13 ans, les épaules tendues sous le poids du seau. «Je vends ici plus qu’ailleurs. Il fait chaud, les gens attendent longtemps, donc l’eau part vite. Je peux vendre deux seaux par jour», dit-elle.
Un vendeur d’ignames fait retentir le couvercle de sa marmite pour attirer l’attention. Plus loin, une autre vend des bonbons et des stylos. Des jeunes proposent des services de photocopie. D’autres vendent des enveloppes ou des chemises plastiques pour les dossiers. C’est tout un petit monde organisé, structuré autour des besoins des candidats. «On dit souvent que l’administration est lente», plaisante Ibrahim, un vendeur de fruits qui s’est installé près du portail. «Mais pour nous, elle est vivante. Chaque concours, chaque dépôt, c’est une nouvelle chance. Nous, on vit grâce à la fonction publique», rit le marchand des produits fruitiers chez qui un groupe de jeunes filles achète des tranches de pastèque et reste à papoter un moment à l’ombre.
Les concours de la fonction publique d’État attirent chaque année des milliers de candidats, mais autour de chaque dossier, il y a des histoires d’efforts, de sacrifices et de rêves familiaux. Dans les yeux de ces candidats, on lit la même lueur : celle de l’espérance.
Assitan KIMIRY
Rédaction Lessor
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