Les affaires tournent au ralenti dans presque tous les magazins visités par notre équipe de reportage
Nous sommes en plein cœur du Grand marché de Bamako, aujourd’hui défiguré par des édifices qui culminent souvent à une dizaine de mètres de hauteur voire plus et qui dominent dans l’espace l’Institut national des arts (INA), la Maison des artisans, la Grande Mosquée de Bamako, l’Assemblée nationale du Mali et la Maison des anciens combattants du Mali. Les artisans, installés auprès de toutes ces bâtisses inscrites sur la liste du patrimoine national, fonctionnent au ralenti. Certains se tournent les pouces en attendant d’éventuels clients surtout que les touristes (la clientèle de prédilection des artisans) se font rares ces derniers temps dans notre pays.
Au niveau du grand portail de la Maison des artisans, on aperçoit des «grins» de jeunes plongés dans des discussions passionnées sur l’amélioration de la fourniture d’électricité pendant le mois béni du Ramadan. Dans chaque ruelle des environs, les artisans ont casé leurs objets d’art dans les ateliers ou échoppes. Ici divers secteurs de l’artisanat se côtoient. Le marché est actuellement timide parce que les clients ne se bousculent pas aux portillons.
Malheureusement, ce n’est plus le même engouement d’avant le début du mois de Ramadan. Bien que les rues grouillent de monde, les vendeurs ambulants de produits importés d’ailleurs, les artisans sont confrontés à une période de mévente. Ils tentent de prendre la chose avec philosophie et justifient la situation par le fait que les chefs et autres soutiens de famille sont bien plus préoccupés par les dépenses liées au mois sacré. Un mois de grande consommation de denrées alimentaires comme les céréales, le lait et autres aliments, mais aussi l’huile et le sucre.
Ousmane Sow, orfèvre de son état, explique les raisons de la morosité du marché. Pendant le Ramadan, on constate qu’il y a moins de mariages ou baptêmes. Les femmes, qui représentent une partie essentielle de notre clientèle, n’affluent pas le mois de Ramadan. «Au-delà même du Ramadan, l’artisanat ne marche plus depuis le départ des touristes», précise le bijoutier.
Boubacar Dansonko, un autre artisan, il nous accueille à bras ouverts dans sa bijouterie. «L’artisanat est mort et le Ramadan rend encore la situation plus difficile. Chacun se débrouille pour trouver le pain quotidien», déclare Boubacar Dansoko. Et de dire que le temps de la conversion est arrivé pour eux les artisans. «On est contraint de se transformer en coxer aujourd’hui pour trouver la pitance», explique-t-il.
Il propose à 7.500 Fcf un bracelet surnommé «Madou Dakolo», en référence au richissime opérateur économique qui s’est éteint il y a quelque temps. Pour le maroquinier Bassidi Soumbounou, le Ramadan est une période de soudure pour les artisans. On peut passer toute une journée sans apercevoir la moindre trace d’un client, explique-t-il.
«Les Maliens ne consomment pas les produits locaux et nos clients ne viennent plus», se lamente Soumbounou. «Ce qui nous agasse aujourd’hui, c’est la situation des fonds pour les artisans et on ne comprend rien de ces prétendus soutiens», laisse entendre le maroquinier.
Le cordonnier Soumaïla Sylla abonde dans le même sens. Pour lui, les cordonniers accueillent quelques clients qui les sollicitent pour des réparations de chaussures et autres petits trucs. À le croire, il est impossible de vivre avec ces petits revenus qui ne peuvent même pas assurer le prix du carburant.
Une des rares clientes a accepté de verser ses impressions dans le débat. «Je suis venue laver mes bijoux et me taper un collier pour me rendre plus coquette parce que mon mari doit venir de la France pour fêter au village», dit-elle. À la question concernant la morosité du marché, elle répond ne peut avoir d’indicateur pour apprécier puisqu’elle vient de temps en temps juste pour laver ses bijoux. Mais elle reconnaît avoir constaté qu’il y a moins de clients dans l’atelier de son bijoutier.
Un autre artisan que nous désignons sous les initiales de MS (parce qu’il a requis l’anonymat) pense que ce n’est pas une question de période de jeûne, mais c’est plutôt lié à la situation globale du pays. Tant que le pays est en crise, l’artisanat en pâtira. Avec la nouvelle vision des autorités de la Transition de faire de 2025, une année de la culture, peut-on espérer voir l’artisanat malien reprendre un souffle nouveau ? Le «Projet culture 2025» lancé la semaine dernière par le ministre chargé de l’Artisanat et de la Culture, Mamou Daffé, se veut un espoir.
Amadou SOW
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