
La session ordinaire d’octobre 2025 du Conseil national de transition (CNT) s’est ouverte le lundi 6 octobre au Centre international de Conférence de Bamako (CICB). À cette occasion, le président du CNT, le Général Malick Diaw, a dénoncé les manœuvres extérieures visant à affaiblir le Mali : «Ayant tout essayé contre le Mali, ils veulent nous asphyxier économiquement et financièrement en s’attaquant aux camions de transport et aux citernes. Mais grâce à la résistance et au patriotisme de notre peuple, nous vaincrons ce terrorisme économique.»
Derrière cette déclaration se profile une guerre d’un nouveau genre : la
«guerre informationnelle», un conflit insidieux qui se joue sur les
plans économique, politique et
médiatique.
Ce conflit, bien que localisé au Mali, s’étend à l’ensemble de l’Alliance
des États du Sahel (AES) et, plus largement, à toute l’Afrique sur fond de visée
géopolitique qui permet à certains États occidentaux, notamment
la France, de manipuler l’information.
In fine, ce processus ambitionne d’installer un climat de psychose au sein de
la population, vise à éroder l’image des dirigeants de l’AES et de provoquer
une fracture sociale. Ces pathétiques manœuvres ne prospéreront guère pour peu que les Aésiens
continuent de comprendre la volonté de la France de recoloniser le sahel.
L’élan historique et populaire impulsé pour la véritable souveraineté
du sahel ne doit en aucun cas s’essouffler. Au-delà du rôle des dirigeants,
c’est de la survie collective
des populations de l’AES qui est en jeu. Sans conteste, chaque citoyen doit
prendre conscience de son rôle de soldat déterminé à réussir sa mission ou à
périr pour la cause commune.
Contexte géopolitique et instrumentalisation de l’information
Depuis l’échec des tentatives d’isolement du Mali, du
Burkina Faso et du Niger — notamment après les changements politiques
intervenus dans ces pays —certains sponsors étatiques du terrorisme
international, multiplient les actions de déstabilisation. Se voyant perdre leur influence stratégique dans le
Sahel, ils recourent désormais à la manipulation de masse, un processus décrit
par Sergueï Tchakhotine comme «le viol des foules par la propagande politique».
Leur objectif est de dresser le
peuple contre ses dirigeants en instaurant un climat de crise permanente,
servant leurs intérêts
économiques et géopolitiques. Cette stratégie s’inscrit dans la continuité d’un
terrorisme fomenté depuis les indépendances, destiné à légitimer une présence étrangère permanente sous prétexte
d’assistance.
Information, arme stratégique du XXIe siècle
Jamais depuis les deux Guerres
mondiales (1914-1918 ; 1939-1945) le monde n’a été aussi vulnérable qu’en ce XXIe siècle, où l’accès massif à
l’information, via les technologies numériques et les réseaux sociaux, a redéfini les règles du jeu.
Aujourd’hui, la guerre n’est plus seulement militaire : elle est aussi
médiatique et psychologique. D’où le règne de la tyrannie informationnelle. En
dissolvant le corps diplomatique, la France, à travers Emmanuel Macron, l’un des présidents
les plus contestés de l’histoire de ce pays, avait sans doute sous-estimé la
volonté des peuples du sahel à s’offrir un nouvel avenir.
Comme le soulignait Pierre
Schaeffer, «la communication,
c’est la guerre». Ainsi, les
États doivent désormais traiter l’information comme une arme stratégique de
haute valeur ajoutée, au même titre que les équipements militaires. Le général Assimi
Goïta a lui-même évoqué en juin 2024, lors de sa visite
à Sikasso, 3ème région
administrative du Mali, le concept de «terrorisme informationnel», aux côtés du
«terrorisme économique» et du «terrorisme avec violence armé».
Du succès militaire à l’offensive informationnelle
Le Mali, sous la transition menée par le Général Goïta, a remporté d’importantes
victoires militaires. La reconquête de Kidal en novembre 2023, par exemple,
symbolise la reprise en main de territoires échappant à l’État depuis des
années. Cette avancée a permis le retour de l’administration
dans ces zones sensibles et permis un travail en profondeur sur le processus de
pacification à travers l’adoption de la
Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Une stratégie nationale qui
privilégie les solutions endogènes pour la résolution durable
des conflits à l’abri de toute menée
géopolitique.
Face à ces succès militaires, les opposants au processus de transition
ont ouvert un nouveau front : la désinformation, destinée à émouvoir et
manipuler les masses. Cette stratégie repose sur une redoutable
efficacité émotionnelle : images
sorties de leur contexte, fausses rumeurs de pénurie de carburant, ou mise en
scène de camions incendiés, malgré la présence d’escortes militaires.
Une guerre contre l’économie malienne
Depuis le retrait définitif des pays de l’AES de la CEDEAO en
janvier 2025, les attaques informationnelles d’envergures se sont intensifiées.
L’objectif est de saper l’économie aésienne qui s’est jusqu’ici montré assez
résiliente face aux multiples adversités géopolitiques. Il s’agit aussi pour les sponsors étatiques du
terrorisme de chercher à provoquer un soulèvement populaire, et ainsi empêcher
l’organisation du prochain sommet de l’AES, repoussé à décembre 2025.
L’exemple le plus marquant reste celui de
la prétendue crise du carburant.
Des groupes armés appuyés par des ennemis du Mali tentent d’empêcher les
camions-citernes d’entrer sur le territoire malien afin de ravitailler les
stations-services, simulant ainsi un «blocus économique» déguisé. Une telle
stratégie vise à asphyxier
l’économie et à briser la dynamique d’unité régionale enclenchée par l’AES en
restreignant la liberté de mouvement et de commerce.
Les précédents et les complicités régionales
D’autres tentatives de déstabilisation ont été observées dans cet espace, notamment en 2024, à
travers des ONG étrangères, organisait la transhumance de troupeaux maliens
vers un pays voisin, a expliqué le président de la transition lors de sa visite
à Sikasso. L’objectif caché était d’affaiblir un secteur
vital pour le Mali. Rappelons que l’élevage
représente 80% du revenu des populations rurales du Nord et près de 18 % dans
le Sud.
À
cela s’ajoute la crise diplomatique avec l’Algérie après la destruction d’un
drone malien à Tinzaoutène en avril 2025, suivie d’accusations infondées de violation d’espace
aérien. Comment ne pas s’étendre sur ce malheureux cas de l’Algérie, un État
qui doit sa souveraineté actuelle au sacrifice du Mali pour l’avoir aidé activement
à combattre le colon français, pour lui avoir cédé une partie de son territoire pour servir
d’espace de coordination et de refuge. Rappelons-nous également que le
président Modibo Kéïta avait joué les premiers rôles pour la signature d’un
accord de paix entre l’Algérie et le Maroc sous l’égide du Négus,
l’empereur Ailé Sélassié
d’Éthiopie. Visiblement l’Algérie est saisie d’amnésie historique ou même tente
de faire du révisionnisme.
En plus de l’exploitation permanente et éhontée des
ressources maliennes aux abords de ses frontières, l’Algérie n’a de
cesse contribué à
la transplantation de populations maliennes en leur offrant abris et
nationalité factice dans l’espoir d’en faire des relais pour renforcer leur
influence sur le territoire malien. Comme si cela ne suffisait pas, l’Algérie
héberge, entraine, oriente et appuie activement les terroristes contre le
Mali et le sahel. Tout en refusant d’admettre
la réalité de cette situation, l’Algérie se complait dans l’imposture.
Rappelons aussi l’arrestation de plusieurs officiers maliens,
impliquant des ressortissants étrangers
en août 2025, a donné lieu à une vague de désinformation contre le Mali
destinée à brouiller la perception de la réalité.
Maîtriser la guerre de l’opinion
Aujourd’hui, celui qui maîtrise l’information maîtrise
la conquête de l’opinion publique. La désinformation, loin d’être une simple nuisance,
est devenue une véritable arme de conquête politique, comme l’ont démontré
certains épisodes électoraux à l’échelle mondiale. La guerre informationnelle
est une bataille stratégique où ni les manipulateurs ni les vérificateurs de faits (fact-checkers) n’ont
véritablement intérêt à faire cesser les fake news, car tous tirent profit du
chaos informationnel.
Face à cette nouvelle forme de guerre, chaque État doit repenser sa
stratégie de communication. L’enjeu est de taille : il ne s’agit plus
seulement d’informer, mais de défendre sa souveraineté par l’information. Le
Mali, au cœur de ce bras de fer, incarne un laboratoire d’expérimentation géopolitique
où la survie d’une nation passe aussi par la maîtrise du récit.
Baddou SYLLAH Chercheur indépendant Bamako
Rédaction Lessor
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