Malnutrition et insécurité alimentaire : La stratégie et les réponses

Des recommandations pertinentes IPC de l’année dernière continuent d’être mises en œuvre pour soulager de nombreuses personnes dans une situation de malnutrition et d’insécurité alimentaire. L’État et ses partenaires s’y attèlent dans une action coordonnée

Publié jeudi 12 octobre 2023 à 05:37
Malnutrition et insécurité alimentaire : La stratégie et les réponses

Les principales cibles de la malnutrition sont les enfants de moins de 5 ans et les femmes en âge de procréation (photo Unicef)

 

La vérité des chiffres est implacable. Au total un peu plus de 1,2 million de personnes sont actuellement en insécurité alimentaire et de façon globale dans notre pays. C’est ce qui ressort des résultats d’une enquête menée par l’Alliance des journalistes maliens pour la nutrition et la sécurité alimentaire (AJMNSA) auprès du Système d’alerte précoce (Sap) de la sous-direction nutrition (SDN) au niveau du Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA) et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

Cette enquête entre dans le cadre du suivi et de la mise en œuvre des recommandations de la classification intégrée des phases (IPC) 2022. D’après le coordinateur national du Sap, Moussa Koïta, le Mali a connu exceptionnellement cette année la phase 5, considérée comme critique. À le croire, il y a à peu près 2.000  personnes à Ménaka dans cette phase. Il explique aussi que la guerre favorise l’insécurité alimentaire et nutritionnelle des populations. La crise que traverse le Mali a occasionné le déplacement des milliers de personnes.

Cet état de fait a entravé la mise en œuvre de certaines activités pouvant contribuer à la réduction des cas de malnutrition du fait de l’inaccessibilité aux services de l’État et aux communautés par les partenaires pour dérouler des programmes de prévention. Il ressort des statistiques fournies par des spécialistes qu’avant la crise, notre pays avait réduit la prévalence de la malnutrition aigüe et chronique de 46% dans certaines localités à 25 voire 20%. La malnutrition aigüe aussi était descendue en dessus de 10%.

Dr Soumaïla Diarra du Sap explique lui-aussi que la malnutrition dans beaucoup de localités est liée à plusieurs autres facteurs, notamment l’insécurité alimentaire, les mauvaises pratiques de consommation d’aliment, d’hygiène/Wash (accès à l’eau, l’assainissement). Pour lui, les principales cibles de la malnutrition sont les enfants de moins de 5 ans et les femmes en âge de procréation. Des spécialistes s’accordent à reconnaitre que les localités les plus affectées par l’insécurité alimentaire se situent sur la bande du fleuve.

 

Distribution alimentaire gratuite- Pour lutter contre cette malnutrition et l’insécurité alimentaire, les acteurs avaient fait des recommandations. Le sous-directeur de la nutrition à la direction générale de la santé et de l’hygiène publique (DGSHP), Dr Mahamadou Samaké, rappelle quelques-unes de ces recommandations. Il s’agissait de renforcer la couverture et la qualité de la prise en charge de la malnutrition aigüe, d’assurer le plaidoyer pour accroitre le financement domestique de la nutrition.

Mais aussi de renforcer le dispositif d’assistance alimentaire d’urgence pour les populations en phase 3, en intégrant des programmes de protection adéquate qui prennent en compte les besoins essentiels des enfants de moins de 5 ans, des femmes enceintes et allaitantes. La mise en œuvre d’une autre recommandation devait renforcer la réponse multisectorielle liée à la fourniture des services sociaux de base de qualité (EHA, alimentation, santé, protection sociale, etc.)

Amadou Dembélé, commissaire adjoint au Commissariat à la sécurité alimentaire indique que sur une prévision de plus de 1,8 personne de la phase 3 et 4 identifiées par le Sap en novembre 2021, en tenant compte de l’insuffisance des ressources financières, un peu plus de 1,1 million de personnes ont bénéficié d’une distribution alimentaire gratuite (DAG). De plus, plus de 2 millions de personnes ont bénéficié d’un complément fourni par les partenaires techniques et financiers à travers les membres du Cluster sécurité alimentaire (Agences UN, Pam, FAO et une quarantaine d’ONG internationales et nationales).

D’autres efforts ont été accomplis par l’État et les partenaires pour circonscrire le phénomène. L’Unicef contribue à l’élaboration des politiques, de la législation, à la planification et la mobilisation des fonds. Ces financements des partenaires contribuent à la mise en œuvre des programmes et projets à haut impact en matière de nutrition dont l’allaitement maternel et la diversification alimentaire. Dr Sylvestre Tapsoba, chef de la section nutrition à l’Unicef, souligne que son organisation appuie aussi le système de santé en termes de renforcement de capacité des agents de santé afin de promouvoir et encourager l’allaitement maternel par les mamans.

Fatoumata NAPHO

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