#Mali : Terrorisme et sécurité : La nécessaire implication collective

Le Mali, le Burkina et le Niger ont uni leurs forces à travers l’AES pour mieux éradiquer le terrorisme. Les premiers résultats sont encourageants et donnent de l’espoir aux populations du Sahel, qui n’aspirent qu’à vivre en paix et en toute souveraineté

Publié mardi 01 octobre 2024 à 16:45
#Mali : Terrorisme et sécurité : La nécessaire implication collective

 Les dirigeants de l'AES lors de leur 1er sommet à Niamey (Niger), le 6 juillet 2024

 

«Parler à froid du terrorisme paraît parfois inadéquat tant celui-ci est identifié justement à l’inattendu et au tragique» Volton et Wieviorka, Terrorisme à la Une, Au Vif du Sujet. Gallimard 1987 P. 100. Le Mali a connu, mardi 17 septembre 2024, une série d’attaques terroristes qui ont visé des centres névralgiques du dispositif sécuritaire du pays. Le message est-il passé 5/5 et reçu dans les mêmes proportions par les destinateurs et les destinataires ?

Dominique Volton, Michel Wieviorka et Brigitte L. Nacos ainsi que de nombreux sociologues de différents pays ont cogité sur les rapports entre le  terrorisme et la presse dans des ouvrages de référence pour les universitaires qui travaillent sur le phénomène. Les deux premiers, Volton et Wieviorka, dans leur livre cité ci-dessus, ont analysé le jeu naturel et favori des médias qui consiste à toujours chercher le sensationnel et la surenchère à laquelle ils se livrent. Ce qui les a amenés à considérer les médias comme des «pousse-au-crime» et des «complices objectifs plus que des témoins impartiaux» du terrorisme.

La professeure Brigitte L. Nacos de l’Université de Columbia, dans son livre Media and Terrorism, abonde dans le même sens. Selon elle, les terroristes sont à la recherche de la publicité. Les médias, quant à eux, en perpétuelle chasse au sensationnel. Les premiers conscients de leur utilité pour les seconds leur livrent de  la matière en produisant de la violence, du sang, du sinistre, des massacres, de la désolation à chacun de leur passage.

Toutes choses qui ne peuvent les laisser indifférents. Car «plus l’acte est violent, plus la couverture médiatique sera forte». Et donc une certaine concurrence entre les médias. Concurrence qui conduit à la spéculation, au mensonge, au bâclage des précautions élémentaires que tout journaliste doit prendre pour s’assurer de la véracité de ce qu’il publiera et éviter ainsi le mensonge tel que décrit si bien par Roland Jacquard dans son livre La Guerre du Mensonge, Histoire secrète de la désinformation éd. Plon, 1986.

Nous ne ferons pas ici la revue de la littérature sur le terrorisme. Même si notre manière d’aborder le sujet le laisse croire. Nous nous contenterons d’analyser certains aspects de «l’attaque complexe», pour reprendre les termes du chef d’état-major général des Armées qui s’est rendu sur le terrain peu de temps après que la «situation (soit) sous contrôle» des Forces armées maliennes et de sécurité. Ensuite, nous tenterons d’expliquer selon notre propre compréhension et nos observations ce qui a pu faciliter la pénétration des terroristes jusqu’à deux centres d’importance du système sécuritaire malien.

 

CONTEXTE ET OBJECTIFS- Le Mali a commémoré, il y a plus d’une semaine, la journée du 22 septembre 1960 qui rappelle aux descendants de nos héros épiques, historiques et contemporains, l’accession à la souveraineté nationale et internationale de cette terre de vieilles cultures. Le jour est, chaque année, attendu avec impatience et par les citoyens et par les autorités du pays.


Les premiers le marquent, la plupart du temps, par des réjouissances populaires qui culminent par un défilé militaire qu’on regarde avec fierté et envie de faire partie des hommes et femmes qui acceptent volontairement de se donner en sacrifice ultime pour l’honneur et la dignité de leurs enfants et proches. À sa veille, la retraite au flambeau (de plus en plus rare pour diverses raisons) mobilise la jeunesse et des milliers de curieux sur l’ensemble du territoire national.

Les seconds en profitent pour faire le bilan de l’année qui vient de s’écouler et pour se projeter dans le futur proche. C’est un jour spécial, où toutes les attentions sont braquées vers les autorités, qu’il faut entacher de sang et de larmes en faisant porter le deuil à plusieurs familles habituellement sereines et résilientes dans un contexte difficile mais prometteur.

En clair, l’attaque du 17 septembre 2024 à Bamako est non seulement terroriste, mais aussi fait partie d’une propagande, si l’on lui applique la définition de Jacques Ellul pour qui la propagande politique est «l’ensemble des méthodes utilisées par un groupe organisé en vue de faire participer activement ou passivement à son action, une masse d’individus psychologiquement unifiées par des manipulations psychologiques et encadrés dans une organisation». Jacques Ellul, Propagandes, 1990, p.75

 

FAIRE RÊVER L’AFRIQUE- Par ailleurs, les festivités du premier anniversaire de la Confédération des États du Sahel (AES) ont débuté le 16 septembre et se sont poursuivies aux jours suivants. La fête de la Confédération est celle de l’espoir d’un lendemain meilleur pour les quelque 70 millions de citoyens des trois pays. Elle l’est également pour des milliers de panafricanistes de tout le contient qui voient en la Confédération la réalisation d’une prophétie faite par les pères des indépendances africaines.

Bref, dans les pays de l’AES, on rêve de faire rêver l’Afrique. De donner une nouvelle vue de celle-là. De la replacer dans la position qu’elle mérite dans le monde avec ses richesses minières, ses diversités culturelles. Sa géographie particulière, son histoire entachée de douleurs, mais aussi de luttes héroïques qui ont conduit à une certaine pseudo-indépendance politique à partir des années 1960.

Les terroristes, à l’affût de la moindre faille et de la moindre distraction, ne peuvent rêver de mieux pour se rappeler aux populations de l’AES peu de temps après le massacre de Barsalogho (Burkina), le 24 août 2024.

Détourner l’attention des communautés nationales des trois pays de ce qui se profile comme le plus grand et le plus concret des projets panafricanistes de l’heure est très sûrement visé. En effet, ces derniers temps, les médias nationaux et internationaux ainsi que les réseaux socio-numériques sont tous braqués sur les deux événements qui constituent, à n’en pas doute et à juste raison, les plus dignes d’intérêt pour les journalistes. Non seulement des trois pays mais aussi ceux des médias internationaux, en particulier occidentaux, qui suivent et scrutent les faits et gestes des dirigeants de la Confédération.

Les terroristes se sont donc sentis sevrés de la publicité. Surtout que rien ne vient plus de Tinzawatène où, selon certaines sources, la grotte, dernier refuge des coalisés du mal, est verrouillée et surveillée comme du lait sur le feu par les forces des trois pays avec le Mali, le principal concerné en tête. En plus donc de s’attirer l’attention des médias, les forces du mal tenteraient ainsi de desserrer l’eau autour d’elles. Comment le faire ?

 

(Suite dans nos

 prochaines parutions)

Gamer A. DICKO

Rédaction Lessor

Lire aussi : Bamako: Les enseignants des écoles publiques reprennent les cours

Les enseignants des écoles publiques du District de Bamako reprennent le travail dès ce lundi 20 octobre 2025 aux heures habituelles des cours..

Lire aussi : 3è édition des journées Ouest-africaines de l'audit interne : les organisateurs remercient le Chef de l’Etat d’être le parrain

En marge de la 3è édition des journées Ouest-africaines de l'audit interne, tenues à Bamako les 16 et 17 octobre, le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta a reçu, ce vendredi 17 octobre, une délégation de l’Association des contrôleurs, inspecteurs et auditeurs .

Lire aussi : Contribution : À ceux qui veulent enterrer la transition malienne, qu’ils sachent : elle marche encore !

Certains rapports occidentaux tentent désespérément de faire croire que le Mali serait une « république en ruine », une «transition sans cap», un pays «sous tutelle russe» condamné à l’isolement. Ce récit, souvent répété, ignore la logique interne d’un processus souverain qui.

Lire aussi : Ouélessébougou : Élaboration de livrets pédagogiques des classes de la 1ère et 2ème années

Lancé depuis le mois de septembre, par la Direction nationale de la pédagogie (DNP) avec l’appui technique et financier du Projet d’amélioration de la qualité et des résultats de l’éducation pour tous au Mali (Miqra), l’atelier d’élaboration et de validation des livrets pédagogique.

Lire aussi : Mopti : La solidarité agissante du gouverneur

Dans le cadre des activités de la 30è édition du Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, le gouverneur de la Région de Mopti, le Général de brigade Daouda Dembélé a respecté la tradition en rendant visite, mercredi 15 octobre, aux deux personnes les plus âgées de la Co.

Lire aussi : Gao : Des mesures strictes contre l’exploitation illicite du site minier de N’Tahaka

Suite à la recrudescence de l’insécurité dans la Région de Gao, des mesures strictes ont été prises concernant les activités illicites sur le site minier de N’tahaka, situé à une cinquantaine de kilomètres de la Commune urbaine de Gao..

Les articles de l'auteur

L'UNASAM dénonce les collectes de fonds frauduleuses au nom des supporters

Le vice-président de l’UNASAM, Cheickna Demba Dans un communiqué datée u 15 octobre dont copie a été déposée à notre Rédaction, l'Union nationale des associations de supporters des Aigles du Mali (UNASAM), alerte l'opinion publique et les partenaires du sport malien sur des pratiques qu'elle qualifie d'usurpation et de recherche de fonds à des fins personnelles dans la perspective de la phase finale de la CAN, Maroc 2025..

Par Rédaction Lessor


Publié vendredi 17 octobre 2025 à 12:50

Ouélessébougou : Élaboration de livrets pédagogiques des classes de la 1ère et 2ème années

Lancé depuis le mois de septembre, par la Direction nationale de la pédagogie (DNP) avec l’appui technique et financier du Projet d’amélioration de la qualité et des résultats de l’éducation pour tous au Mali (Miqra), l’atelier d’élaboration et de validation des livrets pédagogiques destinés aux premières classes du fondamental s’est bouclé, lundi dernier, dans la salle de réunion du Centre féminin de formation et d’appui au développement rural (CFADR) de Ouélessébougou..

Par Rédaction Lessor


Publié vendredi 17 octobre 2025 à 12:45

Communiqué du conseil des ministres du 15 octobre 2025

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 15 octobre 2025, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du Général d’Armée Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 16 octobre 2025 à 13:47

Compléments alimentaires : Pas sans risque

À l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation célébrée aujourd’hui, nous nous sommes intéressés au commerce de ces produits, présentés comme miraculeux. Pourtant leur prise prolongée, sans l’avis d’un professionnel de santé, est déconseillée.

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 16 octobre 2025 à 13:38

Youwarou : Une forte riposte contre l’épidémie de diphtérie à Kormou

L’épidémie de diphtérie a été déclarée au début d’octobre à Kormou, Commune de Dongo (Cercle de Youwarou). La campagne de riposte contre cette maladie s’est déroulée du lundi 6 octobre au vendredi 10 octobre. Les résultats de cette campagne indiquent que sur une population cible de 12.774 enfants de 0 à 15 ans, 13.338 ont été vaccinés soit un taux de couverture vaccinale de 104, 81%..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 16 octobre 2025 à 13:31

Mois de la solidarité : Le préfet de Kati rend visite aux aînés

Remise d’un don composé de cola, natte, matelas, couverture, moustiquaire, sac de riz et d’une enveloppe symboliqueDans le cadre du Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, le préfet du Cercle de Kati, Harouna Diarra, s’est rendu, mardi dernier au domicile de Mme Sega Soucko à Kati Farada..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 16 octobre 2025 à 13:30

Fonds de soutien patriotique : Plus de 142 milliards de FCFA mobilisés au 30 septembre 2025

Le Fonds de soutien patriotique (FSP) poursuit sa dynamique de mobilisation nationale. Selon les chiffres publiés par le Comité de gestion, le vendredi 10 octobre, les recettes cumulées du FSP ont atteint 142.603.529.418 Fcfa au 30 septembre 2025, confirmant la forte adhésion des Burkinabè à cet instrument de solidarité nationale..

Par Rédaction Lessor


Publié mercredi 15 octobre 2025 à 08:37

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner