![#Mali : La presse exprime ses préoccupations](https://admin.journalessor.ml/assets/img/posts/1709280201.jpg)
Premier
à prendre la parole, le président de la Maison de la presse a indiqué que la
page 2023 a été celle de grands défis politiques, sécuritaires, économiques,
sociaux, sanitaires, comme l’attestent les reportages, interviews, dossiers,
documentaires et autres comptes rendus très abondants dans les colonnes, sur
les antennes et sur le petit écran. Bandiougou Danté n’a pas passé sous silence
le recul de la liberté de la presse dans notre pays qui est passé du 111è rang
en 2022 au 113è en 2023 dans le classement annuel de Reporter sans frontière
(RSF). Un recul lié à la situation sécuritaire. En effet, deux journalistes ont
été enlevés dans le Centre depuis 2020 et un autre dans la Région de Ségou.
Parlant
de l’aide à la presse, le patron de la Maison de la presse a confié que
celle-ci semble s’éloigner de plus en plus, alors qu’elle permettait à bien des
égards aux bénéficiaires de faire face un tant soit peu aux charges inhérentes
à la production et la diffusion de l’information. «Nous ne sommes pas contre le
pouvoir, mais nous sommes un contre-pouvoir.
La démocratie ne saurait être sans
une presse forte, une presse à la vitalité établie», a-t-il déclaré. Et de
révéler que le paysage médiatique malien est resté dynamique en 2023 avec plus
de 450 radios, 40 télévisions, 150 tabloïdes et 60 journaux en ligne. Par
ailleurs, il a évoqué les chantiers importants de 2024, en mettant l’accent sur
l’achèvement du processus de relecture des textes législatifs et réglementaires
qui régissent le secteur de la presse.
Le
président du Comité national de l’égal accès aux médias d’État a d’abord
souligné le rôle joué par sa structure lors de la campagne référendaire.
Abdoulaye Sidibé a ensuite, en vertu de l’article 7 de la loi de création de
son comité, réitéré son appel aux autorités de se pencher particulièrement sur
les cas de l’Office de radios et télévision du Mali (ORTM) et de l’Agence
malienne de presse et de publicité (Amap) pour les échéances électorales à
venir. «Parmi toutes les structures intervenant dans les élections, elles sont
les seules qui ne sont pas inscrites sur le budget des élections.
Elles sont de
ce fait obligées de travailler sur leur budget ordinaire, ce qui exacerbe leurs
tensions de trésorerie qu’elles ont du mal à surmonter», a-t-il déploré. Quant
au président de la Haute autorité de la communication, Gaoussou Coulibaly, il a
apprécié le professionnalisme des médias nationaux dans la couverture de
certains actes majeurs dans la vie de nos États.
En
réponse, le président de la Transition a déclaré que la liberté de la presse
est un acquis que nul ne pourrait mettre en cause au Mali dans la mesure où le
rôle des médias contribue à la construction d’une société juste et équitable.
Cependant, a-t-il estimé, les professionnels des médias se doivent en
permanence de garder à l’esprit le contexte sociopolitique, économique et
géopolitique dans lequel baigne notre pays. Selon lui, c’est à prix que
l’exercice de leur profession connaitra ses lettres de noblesse.
Parlant
du soutien financier nécessaire pour garantir le bon fonctionnement des médias
d’État (ORTM et Amap) lors des échéances électorales à venir, le président de
la Transition a indiqué que le gouvernement examinera attentivement les
propositions. «Toutefois, il est indispensable de conduire une évaluation de
ces structures afin de mieux cerner les difficultés qui les affectent. Cette
évaluation aura l’avantage d’améliorer les moyens humains et matériels ainsi
que le système de gestion afin de prévenir toute rechute, par l’adoption de
solutions durables», a-t-il déclaré.
Avant d’ajouter que c’est avec une grande compassion qu’il a noté les cas de violences exercés sur les journalistes dans l’exercice de leur fonction. Relativement à la demande d’aide de la presse auprès du gouvernement, le chef de l’Etat a annoncé la mise en place d’une commission de réflexion avec les associations faîtières de la presse afin de trouver un dénouement dans le respect des principes de transparence et de bonne gouvernance.
Amadou GUEGUERE
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