#Mali : Diplomatie parlementaire : Le sauvetage du bateau Mali

Dans ce témoignage, Me Ibrahim Berthé, ancien vice-président de l’Assemblée nationale, explique comment la superbe force de frappe de la diplomatie parlementaire et de celle classique ont pu déjouer à Libreville (au Gabon), le complot de lugubre ligue de lobbyistes qui voulait l’adoption d’une résolution condamnant notre pays pour des prétendues exactions qu’aurait commises l’Armée malienne. C’est le premier jet. À suivre donc ….

Publié lundi 01 juillet 2024 à 17:13 , mis à jour jeudi 04 juillet 2024 à 03:29
#Mali :  Diplomatie parlementaire : Le sauvetage du bateau Mali

Les députés d’alors Ibrahim Berthé et Assarid Ag Imbarcaoune à la réunion de l’Assemblée parlementaire UE-Afrique Caraïbe-Pacifique, tenue au Gabon

 

La diplomatie classique a ses règles, ses forces, ses faiblesses aussi, lorsqu’il s’agit de réguler les relations entre les États. C’est pourquoi, elle est secondée, voire renforcée assez souvent, par la diplomatie dite parlementaire qui, dans certaines circonstances, a une force de frappe superbe.

Dans la première législature de l’ère démocratique (1992 à 1997), notre Assemblée nationale a eu à mener des combats épiques tant à l’intérieur, surtout à l’extérieur de notre pays pour le  défendre et le sortir des griffes de ses adversaires souvent tenaces qui cherchaient à le déstabiliser.


La témérité, l’audace, le dévouement et l’esprit de sacrifice étaient chevillés au corps d’hommes et de femmes de qualité dans notre Parlement pour lesquels, au nom du Mali, il fallait être prêt à mener tous les combats. Et le président de notre institution, le Pr Ali Nouhoum Diallo, qui donnait le ton partout, était un leader si éclairé que ses prises de positions courageuses déroutaient ses interlocuteurs quels qu’ils soient. C’est ainsi que face aux lobbies pro rébellion, notre Parlement était de toutes les rencontres internationales pour détruire les plans machiavéliques savamment conçus contre le Mali, en cette décennie 1990 tourmentée dans le Sahel.

L’Assemblée paritaire UE-ACP (Union européenne-Afrique Caraïbe-Pacifique) qui regroupe les parlementaires européens et ceux des pays de cette zone  était une des institutions de la Convention dite de Lomé, organisation destinée à créer et à renforcer la coopération économique entre 77 pays du Sud et 12 pays du Nord  en vue d’un développement durable. C’est une structure unique au monde qui devrait permettre aux États du Sud d’amorcer la croissance par la vente préférentielle de leurs produits et qui bénéficiait aux États européens de trouver des débouchés à leurs machines-outils et leur savoir-faire. Deux fois par an, l’Assemblée paritaire se réunissait tantôt à Bruxelles, Strasbourg ou Luxembourg, tantôt dans un des pays du Sud. Cet organisme s’intéressait par ailleurs à la bonne gouvernance et au respect de la démocratie et des droits de l’Homme dans les pays ACP.

à cet égard, la crise sécuritaire que connaissait le Mali dès le mois juin 1990 du fait de la rébellion armée, menée par certains éléments de la communauté touareg au nord du pays a été exploitée par des mains visibles et invisibles dans les instances de l’Union européenne pour accuser notre pays de faire une guerre de génocide contre ses citoyens. Une totale aberration !  

Un nombre important de députés européens avaient entrepris une démarche singulière visant à mettre au pilori note pays, accusé de tous les péchés d’Israël sur de prétendues exactions que notre vaillante Armée aurait commises sur des populations habitants les régions du nord.

 

Lugubre ligue de lobbyistes-Malgré le Pacte nationale, signé à l’initiative des autorités maliennes de la Transition, le 12 avril 1991 et qui était censé mettre fin à la guerre que nous imposait injustement une infime minorité de la communauté touareg, les attaques contre nos soldats et de paisibles populations ont repris de plus belle deux ans après. La nation malienne croyait avoir fait d’énormes sacrifices en direction de ceux qui ont pris des armes contre notre pays en acceptont d’intégrer des centaines de frères et sœurs égarés dans les forces de défense et de sécurité en cette période de crise aiguë de l’emploi où les autres jeunes devraient subir  des concours d’accès à la fonction publique. Mais qui attisait ainsi le feu déjà presque éteint ?

Les ennemis de la paix avaient un autre agenda caché sur le Mali, à coup sûr, car à chaque fois que la partie gouvernementale manifestait sa bonne volonté de mettre en œuvre cet accord par la réalisation de projets divers de développement, c’est des brasiers que l’on allumait par ci, par là.

 «Le chercheur d’aiguille a le pied qui cache l’aiguille que l’on ne retrouvera point» dit un dicton. L’on a poussé l’hypocrisie et le cynisme jusqu’à montrer un soir sur un plateau de télévision en France, à une heure de grande écoute, un homme monté sur un chameau en clamant : «voilà la civilisation des hommes bleus que le Mali veut faire disparaître». Quelle perfidie ! Et le Mali était empêché de réagir en donnant la vraie version des faits sur ces mêmes médias qui diffusaient le mensonge, de façon éhontée.    Le gouvernement menait des efforts immenses pour rattraper ces fausses images, mais il y avait une lugubre ligue de lobbyistes qui nous assenait des coups à tout bout de champ. C’est ainsi que l’Assemblée nationale, l’incarnation de la nation tout entière par ses représentants élus dignement, devrait monter au créneau, dans toutes les instances internationales, pour contrer ces envahisseurs de tout acabit.

à Bruxelles, siège des institutions de l’Union européenne, le Parlement était devenu un nid de comploteurs de tous poils qui cherchaient à casser du Malien, car un ramassis de voyous de la rébellion, au dessein funeste, ont réussi à entrainer des députés européens de prendre des sanctions économiques et financières contre le Mali par le vote d’une résolution. On était en septembre 1994. Notre diplomatie avec  sa tête de proue, l’intrépide Ntji Laïco Traoré, notre ambassadeur dans la capitale de l’Europe a tout fait pour empêcher cette manœuvre nuisible de voir le jour. Mais peine perdue. Alors, il alerta les autorités maliennes sur le danger de cette dernière action nocive des ennemis de notre pays.

La session de l’Assemblé paritaire ACP-UE était prévue pour Libreville au Gabon en octobre. Notre Parlement a commencé les préparatifs de cette bataille. Moi, en tant que 2è vice-président, chargé des relations avec cette institution européenne, j’étais en mission aux USA. Les enjeux étaient de taille, j’ai décliné l’offre de me rendre en Écosse au congrès mondial des huissiers de justice dont j’étais le président. La patrie était en danger au pays des Bongo. Je rentrai vite. à la réunion du bureau, on constitua la délégation pour la campagne du Gabon. Le président était empêché pour la mission et il me désigna  naturellement pour le remplacer, et trois autres députés Assarid Ag Imbarcaouane de Gao, 3è vice-président, Amoro Diarra de Macina, Ansoumane Diallo de Goundam, tous de la majorité, ont complété la liste de ce bataillon spécial.

 

Prétendues exactions de l’Armée - à notre arrivée à Libreville, l’ambassadeur Siragata Traoré et son staff nous accueillirent le petit soir dans la chaleur humide en pays de forêt. Il est vrai que la veille à Abidjan, où l’on passa la nuit, notre peau de Sahéliens avait subi la moiteur de ce climat différent du nôtre. Après les formalités aéroportuaires l’on se dirigea vers le centre-ville.  Libreville, grand par la renommée, nous paraïssait curieusement comme un gros bourg avec quelques beaux immeubles de-ci de-là. On se dirigea vers la chancellerie de l’ambassade, car les problèmes liés à notre hébergement n’étaient pas totalement réglés. En effet, l’hôtel le moins cher était à  65.000 Fcfa, la nuitée. Par ailleurs, la plupart affichait complet, car Libreville accueillait près de cent délégations venues des quatre coins du monde. Et notre ambassadeur se démenait comme un beau diable pour nous trouver un gîte. Peine perdue.

-Mr le président, ça devient compliquer me dit-il avec beaucoup de gêne. On n’arrive pas à trouver un bon hôtel pour vous. Tout est cher par ici, surtout avec la conférence des parlementaires, il y a grande foule à Libreville. La nuit était déjà tombée, la fraîcheur forte de la forêt plus le long trajet en avion, vingt-quatre heures de voyage, nous pesait.

-Si cela ne dérangerait pas les personnalités que vous êtes, continua Excellence, à la résidence il y a de la place, une grande chambre qui peut contenir plusieurs personnes.

-Excellence, c’est une très bonne idée ! Rétorquai-je

-Eh les amis, je vous demande d’accepter la proposition de l’ambassadeur, balançai-je. On va chez nous, dans la maison du Mali !

-Eh président, pas d’objection clama Assarid !

Notre délégation fit mouvement vers un quartier situé en banlieue de la capitale. En effet, une grande chambre nous attendait à l’étage avec des matelas déposés à même sol, en style tombouctien. Après la douche, l’on invita même au dîner, nous quatre convives inattendus, mais envers lesquels  Excellence Siragata et sa sympathique épouse avaient été si prévenants.

-Excellence, ici c’est mieux qu’à l’hôtel ! Balança  Assarid, mi moqueur, mi plaisantin. On éclata tous de rire.

-Bon, les amis, je suggère que chacun prélève minimum 50.000 Fcfa pour notre épouse, Mme l’ambassadrice, afin qu’elle nous prévoit les mets bien préparés du pays tous les soirs, car nous passons déjà la journée au champ de bataille.

Et sans hésitation tout le monde adhéra à ma proposition. Nous n’avions même pas le choix, car nos maigres per diem n’étaient que 50.000 Fcfa par jour et par personne pour l’hôtel, la nourriture et le transport, insignifiants dans un Gabon où tout est cher. Après le souper et quelque temps de bavardage, nous tombions dans les bras de Morphée qui nous enveloppa dans son épaisse couverture puis nous transporta vers des cieux plus calmes. Nous nous réveillâmes assez tôt le lendemain matin. Après un petit déjeuner copieux, une colonne de trois véhicules nous attendait en bas, et vers huit heures l’on prit la direction du Palais de la nation, lieu de la conférence où des choses sérieuses devraient commencer pour nous. Notre ambassadeur à Bruxelles, l’intrépide Ntji Laïco vint à notre rencontre.

-Bonjour Messieurs les députés ! Bien dormi ?

On s’installa dans une partie dégagée de la salle de conférence.

-Mr le vice-président me dit-il, l’heure est grave. Imaginez que les députés européens sous la houlette de groupes de partis politiques ont déjà adopté une résolution pour condamner notre pays qui aurait commis un génocide sur les populations touareg en divers endroits au nord du Mali. Ils donnent des  dates avec heures «précises» sur ces prétendues exactions que l’Armée malienne aurait commises. J’ai tout fait pour les en dissuader en leur fournissant des éléments de réponse clairs, ils ne m’ont pas écouté. Selon eux, je ne suis qu’un porte-voix du président Alpha, du gouvernement malien. Alors, c’est à vous d’agir maintenant, vous êtes entre vous députés, je suis sûr que vous saurez les aborder et les convaincre mieux que moi et mon staff de Bruxelles. Ils vont soumettre la résolution à l’ensemble des parlementaires ACP-UE, si c’est adopté la conséquence serait dramatique pour notre pays. 

-Merci beaucoup Excellence pour l’information et le beau travail que vous avez déjà fait . Pourrions-nous avoir la dernière version de la fameuse résolution. Et puis quels sont les députés et groupes politiques meneurs de cette cabale contre le Mali.

- Ils s’agit essentiellement des Verts, du Parti populaire européen, des Libéraux, des Socialistes. Les têtes de proue sont les députés Raimondo Fasa, Mme Alvöete, Caccavale, Mme Jünker, etc. Voici copie de la  Résolution, déjà adoptée.

 

Réunion d’urgence de la Cedeao-à mon avis, il nous faut mener le combat dans deux directions,  répondis-je : un, demander une réunion d’urgence du groupe Cedeao sur la question et avoir ainsi le soutien de la sous-région ouest-africaine, deux, inviter les chefs de file de ces partis à un déjeuner de travail pour avoir une discussion franche avec eux. Le Mali a des arguments très valables que nous ferons valoir à nos collègues. Ainsi mieux édifiés, ils reculeront s’ils sont sincères.

C’est ainsi que un peu plus tard, je rencontrai le président du Parlement du Burkina Faso Dr Bognésan Yé, un voisin et un ami du Mali avec lequel je plaisantais souvent lors de nos rencontres.

-Mr le vice-président l’affaire est sérieuse. Où est le président, mon frère Ali N. Diallo ? Il aurait dû être là, me balança-t-il !

-Votre frère le Pr Ali N. Diallo est empêché, nous sommes-là pour le remplacer. La délégation malienne voudrait provoquer une réunion d’urgence des chefs de délégation de la Cedeao sur la question, et nous comptons sur vous, cher frère président.

-Pas de problème, le Burkina Faso soutiendra le Mali. Mais, il faut voir le président du Parlement du Ghana, pays qui a la présidence en exercice de la Cedeao…..


Me Ibrahim BERTHÉ

Ancien vice-président de l’Assemblée

nationale Médaillé d’or de l’Union internationale des huissiers

Chevalier de l’Ordre  national

Rédaction Lessor

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