
Contrairement à de
nombreux pays, où le football et le basket-ball sont les sports les plus
populaires et les plus pratiqués, au Niger, la lutte traditionnelle est le
sport national et demeure un événement à la fois sportif et culturel. On s’en
est encore aperçu cette année, avec la 45è édition du Sabre national kokowa
Dosso, qui s’est déroulée du 20 au 29 décembre 2024.
Le championnat de lutte
traditionnelle au Niger est toujours suivi par tout le pays et ne passe jamais
inaperçu. «Nous n’avons pas de grands footballeurs comme Yves Bissouma au Mali
ou Bertrand Traoré au Burkina Faso. Ici, c’est la lutte notre sport roi»,
souligne Ismaël Ibro Sawani, un militaire nigérien rencontré à Dosso lors de la
45è édition du Sabre national kokowa.
«La lutte fait partie de notre culture, c’est
l’image du Niger», insiste-t-il, ajoutant que c’est la seule discipline qui ne
laisse aucun Nigérien indifférent. Plusieurs invités de marque ont assisté à la
finale de l’édition 2024 du Sabre national kokowa, dont le Premier ministre
nigérien, ministre de l’Économie et des Finances, Ali Mahaman Lamine Zeine qui
avait à ses côtés le Premier ministre, ministre de l'Administration
territoriale et de la Décentralisation du Mali, le Général de division
Abdoulaye Maïga et le Premier ministre du Burkina Faso, Rimtalba Jean Emmanuel
Ouédraogo. La finale a été remportée par Abba Ibrahim de Niamey devant le
sextuple champion, Kadri Abdou dit Issaka Issaka de Dosso.
La récompense est énorme :
12 millions de Fcfa, un sabre et un cheval contre 7 millions de Fcfa pour le
vice-champion, sans compter les cadeaux des admirateurs et des entreprises
publiques et privées. Dans la foulée, les deux finalistes ont été reçus au
Palais de la présidence par le président du Conseil national pour la sauvegarde
de la patrie (CNSP), chef de l'État du Niger, le Général de brigade
Abdourahamane Tiani.
La lutte traditionnelle a
de tout temps occupé une place de premier rang dans la vie sociale au Niger.
Elle fait partie des patrimoines immatériels enracinés dans la culture
nigérienne. C’est par cette appartenance au patrimoine culturel du pays qu’elle
se différencie des autres disciplines sportives, venues d’ailleurs.
Le
président de la Fédération nigérienne de lutte traditionnelle (Fenilutte),
Moussa Oufana explique que depuis les temps immémoriaux, le Nigérien pratique
la lutte. «Les autorités du Conseil militaire suprême (CMS) en 1975, à leur
tête le colonel Seyni Kountché ont organisé le premier championnat à Tahoua.
Cette année, nous sommes au 45è Sabre national. Un évènement hors norme qui
rassemble les dignes fils et filles autour de cette activité unique en son
genre.
La Lutte reste le seul sport qui unit les esprits et les cœurs des
Nigériens», explique le dirigeant sportif. Et de renchérir que la lutte est
ancrée dans toute la sphère sociale du Niger, du plus petit hameau aux régions,
en passant par le village, les cantons, les communes, les départements, les
Nigériens pratiquent quotidiennement la lutte «qui reste le seul sport
d’unification, de brassage culturel au Niger». Pour le premier responsable de
la Fenilutte, l’avenir de la lutte au Niger sera la professionnalisation du
lutteur. «Un métier qui nourrira son pratiquant. En Afrique, la lutte peut
permettre aux peuples de s’unir et de consolider les liens séculaires», a conclu
Moussa Oufana.
VECTEUR DE SOLIDARITE,
D’UNION NATIONALE- Le sélectionneur national de lutte Mamane Ibrahim rappelle
que les lutteurs nigériens ont remporté plusieurs titres africains, notamment
le premier Championnat d’Afrique, organisé en 1995 au Niger, la 12è édition du
Tournoi de lutte africaine de la Communauté économique des États de l'Afrique
de l'Ouest (TOLAC) 2023 à Niamey (4 médailles d’or et 1 médaille d’argent)
devant le Sénégal (2 médailles d’or et 1 médaille d’argent) et la Gambie (1
médaille d’or et 1 médaille d’or et une médaille d’argent).
Le technicien
développe que la différence entre la lutte nigérienne et les autres formes de
lutte se situe à plusieurs niveaux. «Par exemple, au Sénégal, il y a plusieurs
formes de lutte, notamment la lutte avec frappe, mais il n’y a pas de frappe
dans notre lutte. La différence entre la lutte gréco-romaine et la nôtre se
situe au niveau de l’habillement et de certaines chutes», ajoute le technicien,
soutenant que la lutte gréco-romaine et la lutte libre (une autre forme de
lutte) se font dans un petit cercle et sur le tapis, alors que celle du Niger
se pratique uniquement sur le sable. «Une autre particularité de la lutte
nigérienne est l’arène, la surface dans laquelle la lutte se pratique.
Au
Niger, le terrain de lutte est d’un rayon de 11 à 20 mètres alors que dans les
autres formes de lutte, le rayon est plus petit», explique notre interlocuteur,
poursuivant que dans la lutte nigérienne, il y a un trio arbitral alors que
dans d’autres formes de lutte, il n’y a qu’un seul arbitre. «Au Niger, nous
avons la spécificité d’avoir un code de la lutte et la Confédération africaine
des luttes associées et plusieurs pays se sont inspirés du code du Niger»,
confie Mamane Ibrahim. Pour lui, la lutte traditionnelle est ancrée dans les
traditions nigériennes et c’est la seule discipline qui dispose de sites de
compétition dans les 8 régions et les 36 départements du pays.
«Cela veut dire
qu’au Niger, la lutte domine tous les autres sports, en quelque sorte, elle est
le sport roi». Et de conclure : «Juste avant la finale du championnat de lutte,
j’ai échangé avec les lutteurs en tant qu’entraîneur national et je leur disais
que le Nigérien peut se glorifier en faisant la pratique de la lutte
traditionnelle». Pour notre confrère Ousmane
Keïta, la lutte traditionnelle au Niger est vectrice de solidarité, d’union
nationale et de cohésion sociale et c’est le seul sport dans lequel tous les
Nigériens se retrouvent.
«Du simple cireur de chaussures au plus haut niveau de
l’État, souligne notre confrère de Niger Inter Hebdo et L’Autre Républicain,
tout le monde suit le Sabre national. C’est ça qui fait la beauté de la lutte
traditionnelle au Niger». Selon lui, la plupart des lutteurs nigériens, dont
Abdou Kadri «Issaka Issaka», pratiquent également d’autres disciplines, comme
le sambo, le judo, la marche, la pétanque et même le football.
Pour le secrétaire général
de la Fédération malienne des luttes associées Modibo Sangho, la lutte est plus
développée au Niger qu’au Mali et il n’y a pas une grande différence entre la
lutte nigérienne et celle pratiquée dans notre pays, à savoir la lutte
traditionnelle africaine. Les interdits sont notamment l’étranglement, le
crachat sur l’adversaire, le jet de sable dans les yeux de l’adversaire,
l’attaque des parties intimes. Modibo Sangho explique qu’un lutteur est
considéré battu si sa tête, son dos et l’un des deux côtés touchent le sol.
De
même, si le combattant se met sur les fesses ou se retrouve avec deux genoux et
un bras sur le sol, il perd le combat. «Au Mali, le championnat se joue par
équipe et non en individuel dans toutes les catégories : 66kg, 76kg, 86kg,
-100kg et 120kg et l’équipe championne reçoit une enveloppe de 500.000 Fcfa
pour les cinq lutteurs. Le temps de combat est de deux fois trois minutes»,
détaille le secrétaire général de la Fédération malienne des luttes associées.
Or, au Niger, le championnat est individuel et ouvert à toutes les catégories.
C’est comme un open dans lequel toutes les catégories sont mélangées. Autre
différence avec la lutte traditionnelle malienne, le championnat du Niger est
organisé directement par l’état avec un budget qui s’élève à des centaines de
millions de Fcfa.
Ladji Madiheri DIABY
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