Dr N’Golo Diarra : «Le dialogue avec les groupes terroristes est nécessaire»

Dans les lignes qui suivent, l’enseignant-chercheur à l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako parle de la nécessité du dialogue avec les chefs terroristes maliens à savoir Amadoun Kouffa et Iyad Agaly. Dr N’Golo Diarra revient aussi sur la création imminente de la Confédération des États du Sahel dont la réunion des ministres des Affaires étrangères a eu lieu récemment à Niamey au Niger

Publié mardi 28 mai 2024 à 16:52
Dr N’Golo Diarra : «Le dialogue avec les groupes terroristes est nécessaire»

L’Essor : Parmi les recommandations phares du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale, figure le dialogue avec les chefs terroristes à savoir Amadoun Kouffa et Iyad Agaly. Quelle appréciation faites-vous de cette recommandation ? 

Dr N’Golo Diarra : Si vous voyez que cela est ressorti dans ce dialogue, il faut reconnaître que c’est nécessaire. Depuis un certain temps, personnellement, j’avais demandé à la hiérarchie militaire de chercher à négocier avec les groupes islamistes qualifiés de groupes terroristes. C’est très important. Cependant, ce qu’il ne faut pas faire, c’est de négocier avec ceux qui veulent diviser le pays, les groupes armés séparatistes.

Mais pourquoi négocier avec les groupes armés islamistes ? Parce qu’il faut reconnaître qu’il y a depuis un certain temps, une tradition qui est là et qu’il y a plusieurs jeunes, enfants qui ont été enrôlés et embobinés dans cette histoire. On a fait en sorte qu’ils se retournent contre leur propre pays.


De ce fait, si on négocie avec leurs chefs, on pourra vraiment travailler, de façon pacifique, et arriver à les déradicaliser. Généralement, ce sont des Maliens, à un moment donné, qui ont été endoctrinés. Donc, il faut travailler à les faire revenir à la raison. Si on veut sauver des vies, il faut faire cela. Je pense qu’il faut faire la déradicalisation. J’avais aussi proposé que ceux qui sont au Sud et qui prêchent l’islam modéré, il faut les mettre en contact avec ceux qui ont les armes, leur dire de changer et trouver une solution, définir les contours d’un islam conforme aux enseignements du prophète Mohamed (paix et salut sur lui).

L’Essor : Quelle lecture faites-vous de la prochaine création de la Confédération des États du Sahel?

Dr N’Golo Diarra : C’est très capital. D’abord, il faut reconnaître que le Droit international accorde aux États de s’organiser, de faire face aux défis qui leur sont contemporains. C’est le chapitre 8 de l’Organisation des Nations unies notamment les articles 52, 53 et 54 de la Charte qui autorisent les États de s’organiser pour faire face à leurs défis. Le Droit international les autorise cela. Et ces trois États font face à une situation de sécurité qui n’était pas encore définie par le Droit international qui est la guerre mondiale contre le terrorisme. Donc, si ces États se donnent la main pour faire face à cette question d’insécurité, c’est une très bonne chose.

L’Essor : Quelle analyse faites-vous de l’évolution de la situation sécuritaire dans notre pays ?

Dr N’Golo Diarra : Au Mali, la situation sécuritaire n’est plus comme auparavant, parce que ce qui menaçait le Mali, c’était le conflit armé séparatiste. Les séparatistes avaient demandé 800.000 km2 avec Gao comme capitale et que ce territoire dorénavant serait l’Azawad. Aujourd’hui, vraiment, sur le plan sécuritaire, l’Armée est arrivée à faire face et à se débarrasser de ces éléments séparatistes qui sont hors du pays maintenant. Ce qui est d’ailleurs très bien.

Ce qui reste maintenant, c’est de faire face aux questions de terrorisme, de sensibiliser ces individus qui s’adonnent à cette pratique djihadiste pour les faire revenir à la raison. Il ne resterait que cela. Le dialogue quand même est enclenché parce qu’il y avait également le conflit armé inter et intracommunautaire qui a été envenimé par la manipulation des référents identitaires. Si les communautés arrivent à s’unir, à laisser les armes et vivre  ensemble, ce serait une très bonne chose pour le pays.

Propos recueillis par

Bembablin DOUMBIA

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