Vœux de Nouvel An : Le Président Goïta attentif aux préoccupations de la presse

Les conditions de vie et de travail des professionnels des médias, l’adaptation des textes du métier aux réalités, la lutte contre la désinformation sont, entre autres, sujets qui ont été abordés au cours de la rencontre

Publié lundi 03 février 2025 à 07:30
Vœux de Nouvel An : Le Président Goïta attentif aux préoccupations de la presse

  Le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, s’est prêté à la tradition républicaine, le vendredi dernier dans la salle de banquets du palais de Koulouba, en recevant les vœux de Nouvel An des organes de régulation et des faîtières des médias. L’évènement s’est déroulé en présence du Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga, accompagné des membres du gouvernement, du président du Conseil national de Transition (CNT), le Général de corps d’armée Malick Diaw et d’autres présidents d’Institutions de la République.

Avec à leur tête, les présidents de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, du Comité national de l’égal accès aux médias d’état (CNEAME), Abdoulaye Sidibé et de la Haute autorité de la communication (Hac), Gaoussou Coulibaly, les responsables de la presse nationale et autres organisations de médias ont massivement assisté à la cérémonie.

Du président de la Maison de la presse à celui de la Hac en passant par le patron du CNEAME, chacun a fait le diagnostic de la presse malienne en général et celui de sa structure en particulier. Un plaidoyer a aussi été fait en faveur des deux médias publics (Amap et ORTM) qui sont subventionnés par l’État.

 

AUCUN JOURNALISTE EN PRISON- Le témoignage du président de la Maison de la presse sur la liberté de la presse dans notre pays a retenu l’attention de l’assistance. «Au Mali, nous n’avons pas de journalistes en prison, contrairement aux pays donneurs de leçons, auteurs et complices de campagnes de dénigrement et de désinformation contre notre pays. Nous n’allons pas l’accepter», a-t-il déclaré. «Notre monde a franchi les frontières de la «cyber-planète» où l’information est le bien le plus précieux pour les «cybers citoyens» que nous sommes. Aujourd’hui, comme la santé, l’éducation, la sécurité, l’information est un bien public.


 Les armes atomique, chimique, biologique, radioactive peuvent être considérées comme persuasives. Mais l’arme de destruction massive s’appelle, pour nous, la Désinformation et nous professionnels de l’information sommes bien outillés pour la désamorcer, ce qui concourt à notre mission de service public. Les autorités nous offrent elles les moyens, tous les moyens de jouer notre partition ?  La réponse, conformément à notre vécu professionnel quotidien est Non!», a fait savoir Bandiougou Danté.


Abdoulaye Sidibé du CNEAME


Le président Danté a aussi évoqué l’épineuse question de l’aide à la presse. «Cette aide qui est une disposition légale, constitue un appui financier symbolique permettant aux organes médiatiques d’assurer la formation continue de leurs agents, l’achat d’intrants, le déplacement pour la collecte professionnelle des informations, les frais de tirage et d’électricité et occasionnellement le salaire minimum aux employés», a-t-il rappelé, avant de se référer aux médias d’état : «…la subvention accordée à l’Office de Radio et Télévision du Mali (ORTM) et à l’Agence malienne de presse et de publicité (Amap) qui n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des moyens pour l’accomplissement des missions confiées à nos deux organes publics».

Pour le président de la Maison de la presse, la relecture des textes va permettre une mise en cohérence de la pratique du métier avec ce qui a cours au niveau sous régional, africain et mondial. «En le faisant, nous avons procédé au nettoyage des écuries d’Augias, oui extirper de nos rangs l’ivraie, la gangrène, réaffirmer notre responsabilité sociale et notre engagement à plus de professionnalisme…», a-t-il soutenu Comme Bandiougou Danté, les présidents du CNEAME, Abdoulaye Sidibé et de la HAC, Gaoussou Coulibaly,  ont également porté à la connaissance du Chef de l’État, les difficultés qu’ont les acteurs des médias dans l’exercice de leur profession.  Dans le domaine de la régulation des médias, la HAC envisage de s’investir dans la surveillance des réseaux sociaux.

 

RÉFLEXION SUR L’AIDE À LA PRESSE- Dans ses éléments de réponse, le Général d’armée Assimi Goïta s’est d’abord réjoui du fait que la liberté de la presse soit un acquis que nul ne met en cause au Mali, dans la mesure où le rôle des médias est très important. Cependant, il dira que les professionnels des médias doivent en permanence garder à l’esprit le contexte sociopolitique, économique et géopolitique dans lequel vit notre pays, notre patrimoine commun à tous. Selon le Président de la Transition, il s’agit de nous donner une chance pour écrire une nouvelle page de notre histoire.


C’est pourquoi, il a exhorté la presse malienne à s’approprier davantage des enjeux du combat que mène la Transition pour libérer notre pays afin d’assurer un avenir meilleur pour les générations futures. Cela doit se faire conformément aux idéaux des pères fondateurs de notre Nation. «Donnons-nous donc une nouvelle chance pour écrire notre propre histoire sur la base de notre propre vision», a-t-il exhorté.

également, le Chef de l’État a invité les hommes de médias à se dresser contre les attaques arbitraires dirigées contre notre pays. Pour lui, cela est indispensable et notre grande Armée doit davantage bénéficier de l’appui de la presse malienne. Surtout à un moment où elle est engagée dans de multiples opérations de lutte contre le terrorisme et pour la stabilisation du territoire national.


Gaoussou Coulibaly de la Hac


S’agissant des cas de violences orchestrées contre les journalistes dans l’exercice de leur fonction, qui ne sont nullement l’œuvre de l’État, il rappellera que la liberté de la presse est un acquis inviolable dans notre pays. Et les journalistes doivent bénéficier de la protection de la loi, de leur intégrité physique. Le Général d’armée Assimi Goïta a encouragé les associations de presse à s’assurer de l’assistance de la justice nécessaire pour la poursuite des auteurs de violences faites aux journalistes.

De même, il les a exhortés au respect de la déontologie. Cependant, a-t-il insisté, nous devons être conscients que la liberté de la presse ne peut être garantie que dans un contexte de stabilité politique, sociale et économique. En tout cas, le Chef de l’État s’est dit déterminé à poursuivre les efforts nécessaires pour consolider les fondements de notre démocratie et promouvoir le respect des droits fondamentaux.

Le Président de la Transition dira qu’il est indéniable que les médias d’État jouent un rôle crucial dans l’information de la population et de la diaspora, surtout lors des échéances électorales. Dans le but d’améliorer les performances de ces médias au service de la Nation, il a annoncé que le gouvernement examinera authentiquement les propositions. Toutefois, le Président Goïta soutient qu’il est indispensable de mener une évaluation de ces structures afin de mieux cerner les difficultés et les atouts. D’après lui, cette évaluation aura l’avantage d’améliorer les moyens humains et matériels ainsi que le système de gestion afin de prévenir toute rechute par l’adoption de solutions durables.

Concernant l’aide à la presse, le Président de la Transition a dit avoir noté la demande de la Maison de la presse auprès du gouvernement. Il a révélé l’étude de la mise en place d’une commission de réflexion avec des organisations faîtières de la presse afin de trouver un dénouement sur cette question dans la transparence et la bonne gouvernance. Tout en ayant pris bonne note des préoccupations soulevées par les différents intervenants, entre autres, le renforcement des moyens d’intervention de la Hac, la couverture médiatique des élections à venir, le Général d’armée Assimi Goïta a félicité les hommes de médias pour leur engagement dans l’exercice de leur mission.

Oumar DIAKITE

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