Les conséquences d’un tremblement sont destructrices et dévastatrices
Ces dernières semaines, l’humanité tout entière a été
profondément affligée par le séisme survenu en Türkiye et en Syrie. Catastrophe
qui, selon les sources officielles, a fait plus de 50.000 morts, affecté 14
millions de personnes et entraîné des dégâts matériels évalués à plus de 100
milliards de dollars.
Quelques mois auparavant, le chercheur N’Dji dit Jacques
Dembélé, enseignant chercheur à la Faculté d’histoire et de géographie (FHG),
avait prévenu qu’«aucun pays n’est à l’abri d’un tremblement de terre y compris
le Mali». Responsable du laboratoire Homme peuplement environnement à ladite
Faculté, il attirait même l’attention sur des pratiques et signes
avant-coureurs. Le maître de conférence spécialiste en géologie de la
quaternaire, en géomorphologie intervenait lors d’une conférence qu’il a animée
à cet effet. Nous sommes allés à sa rencontre pour en savoir davantage.
Assis sur un fauteuil à son bureau où nous l’avons rencontré,
il considère une zone sismique comme celle où il peut y avoir un tremblement de
terre. Ce terme N’Dji dit Jacques Dembélé l’explique par le fait que la terre
est secouée par des vibrations ressenties par les populations de cette zone-là.
Destructeurs, dévastateurs et imprévisibles, les effets des secousses impactent
les infrastructures que la population a mises en place notamment les maisons,
les routes, les ponts, les barrages, etc. Le chercheur distingue plusieurs
sortes de tremblement de terre qui, selon lui, sont classés en fonction des
ondes (horizontale et transversale). Et est destructeur celui dont les ondes
sont transversales. Quand il se produit à Bamako, explique-t-il, le choc peut être
ressenti jusqu’à Sikasso, note le spécialiste en géologie. Il conclut : «Il
n’existe aucune zone au monde qui est stable. Et le Mali est loin d’être
exempté».
À preuve, croît-il savoir, il y a eu des tremblements de
terre au Mali par le passé. «Lors des recherches, j’ai trouvé ici à Bamako des
traces de tremblement de terre. Bamako a connu des tremblements de terre jusqu’à
l’échelle de 6.5 et 7 de Richter», signe le chercheur, entouré de plusieurs
ouvrages scientifiques. Établie en 1935 par le géologue américain Charles
Francis Richter, l’échelle de Richter est une unité de mesure de la force d’un
séisme. Les sources documentaires renseignent que de 6 à 7, le séisme est
destructeur.
«Aujourd’hui, si ce phénomène venait à se reproduire, aucune maisons à Bamako et environs ne pourraient y résister», prévient-il. N’Dji dit Jacques Dembélé s’empresse de préciser : «Récemment, un tremblement de terre a eu lieu à Troungoumbé dans la Région de Nioro du Sahel. En 1998, c’était à Diankounté vers Diéma. Un séisme s’est produit à Lambidou (Cercle de Kolokani) en 1994», insiste le chercheur sans préciser leur échelle ni les dégâts causés à l’époque.
SECOUSSE EN GUINÉE EN 1984- Nos multiples tentatives auprès
de la direction générale de la géologie et des mines (GNGM) ont été
infructueuses. Interrogé à ce sujet, un haut cadre du secteur minier à la
retraite, ne confirme ni n’infirme ces informations. Il se souvient que le Mali
a ressenti dans certaines localités (Kéniéba) la secousse qui a eu lieu en Guinée
en 1984. Selon lui, une région est considérée sismique quand elle est située à
la rencontre de deux plaques tectoniques, socles sur lesquels reposent les
continents. «Le Mali n’est pas sur une plaque océanique donc difficile d’y
avoir un tremblement», relativise celui qui fait l’unanimité dans son domaine.
Concernant Troungoumbé, insiste-t-il, les recherches ont révélé l’existence d’une nappe phréatique dans la zone. Lorsque le niveau d’eau de cette nappe diminue, des espaces vides se créent et des roches se brisent puis tombent dans le vide. Le géologue rassure : «Il n’y a pas de risques pour le moment.»
Mais, il rejoint le chercheur lors qu’il estime que le
tremblement de terre peut être dû à certaines activités.
Il énumère notamment
la construction des barrages, les pompages profonds, l’extraction minière,
l’explosion souterraines ou nucléaires. «Le Mali est actuellement une zone minière
par excellence, il enregistre de plus en plus d’activités minières et de
construction de barrages. C’est impossible de mettre un terme à ces activités
d’une importance vitale pour le pays», prévient le spécialiste à la retraite.
Il trouve important de minimiser les conséquences d’une éventuelle catastrophe
sismique.
Abondant dans le même sens, le chercheur ajoute que des
signes avant-coureurs sont perceptibles çà et là. Pour qu’il y ait tremblement
de terre, renseigne-t-il, il faut des failles profondes, que la terre soit
fendue jusqu’en profondeur. Et ce sont les mouvements de la terre qui font
qu’elle vibre. À Bamako, révèle le chercheur, de grandes failles sont constatées.
«Il suffit de regarder la carte pour s’en convaincre. Ces déchirures sont liées
au mouvement interne même de la terre. Nous menons des recherches actuellement
pour en avoir les causes», explique le géologue du quaternaire, montrant ces
fentes sur l’écran de son ordinateur.
En attendant, il déduit que l’agression massive des collines
et le poids des maisons font que la ville s’enfonce. Il pointe également du
doigt la prolifération des forages visant à avoir accès à la nappe phréatique.
Par exemple, quand on pompe l’eau, le vide qui se trouve à l’intérieur et qui
n’est pas occupé se casse. «Dans les années 1990, les puits de Bamako étaient
complètement mis à l’eau à 60 - 70 mètres.
Aujourd’hui, il faut aller à 120,
voire 160 mètres pour avoir de l’eau. Raison ? La nappe est descendue, car
l’eau occupe les vides dans le sol», argumente-t-il. Pendant ce temps, déplore
N’Dji dit Jacques Dembélé, les gens perforent tous les jours la terre pour réaliser
des forages. Des pratiques parmi tant d’autres confirmant que «l’urbanisation
de Bamako a échoué». Toutefois, le chercheur trouve urgent de mener des
recherches visant à mieux connaître Bamako. Afin, insiste-t-il, d’élaborer un
livre géologique pour la ville aux Trois Caïmans, car elle ne disposerait «même
pas d’une carte géologique».
Pour prévenir, il propose également la création à Bamako
d’un service spécial chargé des risques et catastrophes naturels. «Aujourd’hui,
c’est la protection civile qui s’en occupe alors qu’elle n’est pas habilitée à
le faire. Aussi, chaque personne qui construit à Bamako devrait-elle disposer
d’un certificat sismique pour pouvoir commencer ses travaux. Comme solution,
conclut N’Dji dit Jacques Dembélé, le recours à la science, à la recherche
scientifique est nécessaire.
Fatoumata Mory SIDIBE
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