
L’Essor :
La date du 29 janvier 2025 est officiellement retenue pour le retrait des pays
de l’AES de la Cedeao. Que pensez-vous de ce retrait de l’Organisation
sous-régionale ?
Minkoro
Kané : Le retrait de la Cedeao est un impératif majeur pour notre pays et
la Confédération des États du Sahel. Notre retrait est plus que salutaire et
nécessaire. Ce sont des officiers qui ont fait le coup d’État et créé cette
Cedeao. Cela a été fait dans le but de conjuguer les énergies afin de booster
le développement dans la sous-région. Le but est principalement économique pour
que les États puissent conjuguer leurs efforts afin d’amener un peu plus le
bonheur à leurs populations.
La Cedeao
a été créée pour cela et non pour la politique ou les affaires intérieures des
États membres. Elle a été créée simplement pour que les pays puissent conjuguer
leurs efforts afin d’avoir beaucoup plus de répondant en matière, par exemple,
de demande de prêts auprès des organisations internationales pour les grands
travaux notamment les routes qui unissent les États, les chemins de fer et même
aller jusqu’à la création des compagnies aériennes ainsi que la
commercialisation des grands produits.
C’est aussi pour que ces Chefs d’État
parlent d’une seule voix. Mais on a constaté que les Européens, notamment la
France, ont tout fait pour avoir le contrôle de cette organisation jusqu’à ce
qu’elle s’est retrouvée à assurer le paiement de 75% du budget de
l’institution. Les protocoles additionnels qui ont été mis dans le texte de la
Cedeao sont l’œuvre de la France qui avait même planifié la destruction de nos
États.
Les partis politiques devraient se lever et défendre l’État contre l’embargo que la Cedeao a imposé sur le Mali. À travers cet embargo, elle voulait créer des problèmes à notre population, l’affamer, l’empêcher d’avoir des soins, de circuler correctement et de vendre ses produits. La décision de notre Chef d’État, le Général d’armée Assimi Goïta de retirer le Mali de cette organisation est plus que salutaire. L’initiative de la création de cette Cedeao est venue du Mali. Quelqu’un qu’on veut détruire dans l’organisation qu’il a créée ne va pas y rester.
L’Essor :
La création de la Confédération des États du Sahel est une initiative
saluée par une bonne partie de l’opinion nationale. Quelles peuvent être
les retombées de la création de cette Alliance sur le plan sécuritaire ?
Minkoro
Kané : La création de l’AES est l’arme principale contre les intentions
des impérialistes. Quand nous nous unissons, l’Européen fait tout pour qu’on ne
soit pas unis. Parce que notre union est un danger pour eux. Si nous nous
entendons, nous allons nous consulter et nous dire certaines choses. Eux, ils
ne veulent pas de ça. Ils veulent contrôler ce que nous décidons. L’AES a été
créée sans démagogie, avec sincérité et sans arrière-pensée.
Cette
création servira à un espace de développement, de prospérité et de sécurité. La
création de l’AES met fin immédiatement de facto aux 11 accords coloniaux. Les
avantages sont multiples et presque indéfinis sur tous les plans. Les populations
de ces pays ne connaîtront plus de barrière entre elles. C’est un facteur
d’union extraordinaire dans les échanges commerciaux.
Sur le
plan sécuritaire, cela fait trois armées en synergie pour combattre un ennemi
commun. Avec cette synergie d’action, le combat devient plus facile. L’ennemi
ne peut plus courir pour venir se cacher dans un pays et aller combattre un
autre. Ce faisant, nous nous sommes équipés de moyens capables de traquer les
bandits armés dans leurs derniers repaires. Ils n’ont plus où se cacher. Même
s’il en existe, on trouvera les moyens qu’il faut pour aller les combattre afin
de ne pas combattre en même temps les populations. Cela permet de nettoyer très
rapidement l’espace AES de l’insécurité.
La création de l’AES sur le plan sécuritaire
est une émulation qui s’étend jusque dans d’autres états qui ont le même
problème que nous. Cette recherche de la sécurité va amener l’indépendance
réelle de l’Afrique. La France ne peut pas changer son fusil d’épaule. Car,
elle va continuer à créer l’insécurité partout. L’AES est une garantie pour
l’existence de chacun des trois états. C’est pourquoi, la force commune qui a
été créée à la base avec 5.000 hommes n’est que le début. Elle va atteindre
jusqu’à 300.000 hommes et même plus.
L’Essor :
Le Mali a été le premier pays à ratifier la Charte du Liptako Gourma qui
institue l’AES. Cette sortie de la Cedeao n’aura-t-elle pas de conséquences sur
la coopération militaire avec les autres pays de l’Afrique de
l’Ouest ?
Minkoro
Kané : Il n’y a pas de coopération militaire entre nous et la Côte
d’Ivoire, ni avec le Sénégal, le Bénin encore moins le Ghana. Il y a certains
États qui sont toujours sous le commandement de la France. Tant qu’ils
acceptent d’exécuter les missions de la France, nous, on ne peut pas être
avec eux. Ce n’est pas notre volonté de chercher à nous séparer de nos frères.
Certains ont des bases militaires françaises chez eux et savent que dans cette
base on est en train de former des terroristes. Ceux-ci sont destinés à la
Confédération de l’AES pour venir perturber notre espace pour nous empêcher
d’emprunter la véritable voie de développement. Nous voulons être nous-mêmes.
Tout ce
que nous faisons, nous le faisons pour notre population. Dieu merci, cette
population est là, a compris et est avec nous. La création de l’AES va
permettre une véritable intégration de nos forces armées. Nous sommes
aujourd’hui un modèle et un exemple presque dans le monde entier. La Russie est
très loin de la France.
Pendant que la France nous empêche d’avoir les moyens, la Russie nous a vendu des avions, des véhicules et des radars. Tout ce que nous avons demandé, la Russie l’a fait. C’est une véritable coopération. Je peux dire que le véritable partenaire de l’AES aujourd’hui c’est la Russie qui n’a pas besoin de nos ressources, mais de sa présence géopolitique. Cette Transition a des vues sur ses infrastructures capables de créer des emplois et de façon continuelle. Ce faisant, notre espace va être largement sécurisé parce qu’on aura suffisamment de moyens pour entretenir nos outils de défense.
L’Essor :
En termes de perspectives, que préconisez-vous ?
Minkoro
Kané : Ce combat pour les intérêts de la France doit cesser immédiatement.
Il y a beaucoup de cadres dans l’administration qui sont en train de
saboter tout ce que nous faisons sur le plan administratif et dans la gestion
des affaires de l’état. Même quand les militaires font des succès, on fait tout
pour amener la désinformation. Le retrait de la Cedeao n’est pas une fin en
soi, c’est un départ qui ne peut pas se faire sans la volonté de tout un chacun
pour défendre les intérêts de notre pays et de notre Confédération.
C’est grâce
à l’action des Forces de défense et de sécurité que nous pouvons nous permettre
de signer l’exploitation de nos ressources et créer des usines à même
d’amener la jeunesse au travail et à la construction réelle de notre état. Le
but du terrorisme, c’est d’empêcher que nous nous développions. Je salue et
remercie ce que la population fait aujourd’hui ceux qui collectent des fonds et
organisent des manifestations pour soutenir nos Forces armées. Ce pays est pour
nous tous. Il faut continuer à le défendre.
Propos recueillis par
Souleymane SIDIBE
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