Spécial 8 mars 2023, Paix, sécurité et réconciliation : Jamais sans les femmes

En dépit des nombreuses difficultés et du poids de la société, certaines femmes contribuent activement au processus de consolidation de la paix et de la réconciliation dans notre pays

Publié mercredi 08 mars 2023 à 07:42
Spécial 8 mars 2023, Paix, sécurité et réconciliation : Jamais sans les femmes

 De gauche à droite:  Mme Touré Diahara  Drahamane et Mme Konaré Lafia Diarra


 

À l’instar de la communauté internationale, le Mali commémore la Journée internationale de la femme, le 8 mars. Le thème retenu, cette année, par notre pays est : «Femmes, actrices incontournables, debout pour la paix, la sécurité, la cohésion sociale et la réconciliation au Mali». Le présent thème fait ressortir le rôle central que jouent les femmes dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits. Les femmes sont des acteurs clés en matière de paix, sécurité, cohésion sociale et réconciliation. Une réalité réaffirmée par la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Selon les données de Onu Femmes, lorsque la gent féminine participe aux processus de paix, les accords de paix ont 35% de chance de durer au moins 15 ans. Dans son rapport publié en octobre 2022, l’organisation onusienne indique qu’au Mali, 15 femmes supplémentaires ont été nommées au Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.

Les femmes sont, en effet, de plus en plus nombreuses à initier des actions visant à consolider la paix et la cohésion sociale à travers des associations et organisations féminines. Par exemple, l’Association des femmes initiatrices d’actions de développement (Afiad)  sensibilise  ses membres à travers des causeries de groupe et la formation sur l’importance de la paix, de la cohésion sociale et  de l’intérêt pour les communautés de se réconcilier.


Pour sa présidente, Touré Diahara Drahamane, la fragilisation et la déchirure du tissu social, l’enrôlement des jeunes et des citoyens dans les groupes armés sont à l’origine des conflits. La solution, selon elle, passe avant tout par la création par l’état d’emplois permettant de gagner des revenus décents et d’organiser des formations relatives aux conséquences des conflits et des guerres pour les citoyens. Par ailleurs, elle déplore la faible implication des femmes dans la prise de décisions, la faiblesse de leur formation sur les questions de paix, de cohésion sociale, de réconciliation et de citoyenneté. En outre, les associations manquent de ressources pour vulgariser les décisions prises par les autorités, déplore-t-elle.

De son côté, la présidente de l’Association «An ka ben Mali moussow», Mme Konaré Lafia Diarra, une association qui existe depuis près de 4 ans, explique que «An ka ben Mali moussow» intervient dans les Régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, et Ségou. Evoquant ses activités, elle dira : «Nous rassemblons les femmes pour échanger sur l’éducation des enfants, basée sur les principes de nos anciennes valeurs. Ainsi, chaque mois, nous nous réunissons pour échanger sur des sujets qui consolident la paix», poursuit-elle. Le retour à nos valeurs éducatives traditionnelles pourra largement diminuer les conflits.

La  femme, selon elle, reste l’actrice principale en matière d’éducation des enfants et de transmission des valeurs. «Malheureusement, beaucoup d’entre elles n’assument plus ce rôle aujourd’hui, en raison de nos occupations professionnelles», regrette-t-elle, avant d’ajouter que les enfants de celles qui ont démissionné risquent de devenir dans de nombreux cas, des dangers pour la sécurité et la paix sociale. Mme Konaré invite les associations féminines à aller à la rencontre des femmes rurales pour les sensibiliser sur les avantages de la paix et à les exhorter à conjuguer leurs efforts pour une cause commune.    

 

Poids de la société- L’anthropologue chercheur, Modibo Galy Cissé, lui,  attire l’attention sur le fait que la femme joue un rôle très important dans les différentes sphères de la vie sociale en temps de paix comme en temps de guerre. Mais, en réalité, son implication dans les opérations de recherche de la paix, de réconciliation et de sécurité laisse à désirer, regrette-t-il. C’est seulement grâce aux ONG qui conditionnent tout leur accompagnement, notamment financier, à l’inclusion que certaines femmes, plus ou moins influentes, sont associées aux activités.

Dans beaucoup de cas, elles parviennent difficilement à s’imposer ou à faire valoir leurs idées parce que le poids de la société pèse encore sur les mentalités, fait-il remarquer. Pour que les femmes puissent réellement contribuer à la consolidation de la paix et de la réconciliation, il importe de les valoriser en les mettant au devant de la scène et en les aidant à  sensibiliser d’autres femmes afin qu’elles puissent s’accorder sur l’objectif à atteindre, estime- t-il.


«Nous vivons dans une société où le respect accordé à la mère est une priorité, et où les propos de la sœur ou de la fille peuvent avoir un effet sur n’importe quel Malien. Ceci étant un facteur facilitateur, il importe de chercher les femmes capables de satisfaire nos attentes en matière de sécurité, de cohésion sociale, de paix et de réconciliation», suggère l’anthropologue. à titre d’exemple, à Gao,  ce sont les femmes leaders qui avaient mobilisé des fonds pour aller dans les régions du centre, du sud et de l’ouest pour convaincre les déplacés du Nord de retourner au bercail après le retour de l’Administration en 2013, a-t-il ajouté.

Modibo Galy Cissé soutient que le taux d’analphabétisme des femmes au Mali est un obstacle majeur à leur implication dans les opérations de paix, de sécurité et de réconciliation. «à cause des travaux domestiques, des mariages précoces, des maternités, les filles se voient dans l’obligation de mettre un terme à leur cursus scolaire et même universitaire», dit-t-il, avant d’inviter certaines femmes leaders à cesser de se servir de leurs semblables pour leur agenda personnel ou celui de leurs organisations.

Mohamed DIAWARA

Lire aussi : Le livre de Seydou Traoré : La démocratie passée à la loupe

«Tant qu’on aura pas réglé la crise de Kidal, le Mali n’aura pas la paix. C’est pourquoi, il faut tout faire pour restaurer l’État dans toutes ses dimensions dans la région», a déclaré Seydou Traoré lors du lancement de son livre.

Lire aussi : Mali: Le prix Aga Khan Music Awards decerné à la chanteuse Mariam Bagayoko

L'artiste musicienne Mariam Bagayoko a reçu le prix Aga Khan Music Awards au titre de l'édition 2025. L'information a été annoncée par le ministère en charge de la Culture le samedi 15 novembre 2025 sur ses plateformes digitales..

Lire aussi : Police nationale : Sortie de la 2e promotion des Gardiens de paix

Ce samedi 15 novembre a eu lieu la sortie du contingent 2024 des Gardiens de paix. A cette occasion, près d'un millier d'agents de police ont prêté serment à l'Ecole nationale de Police "Amadou Touré dit Ghandi".

Lire aussi : Transport d’hydrocarbures : Des actions concrètes en faveur des chauffeurs

Les chauffeurs blessés dans le cadre du transport d’hydrocarbures bénéficieront désormais de soins médicaux gratuits offerts par l’Agence nationale d'assistance médicale (Anam). Le gouvernement a également décidé d'octroyer le statut de pupilles aux enfants des chauffeurs et apprentis d.

Lire aussi : Éducation des enfants : Le choc du téléphone

-.

Lire aussi : Kayes : Le Code minier et le contenu local vulgarisés

-.

Les articles de l'auteur

Mali: Le prix Aga Khan Music Awards decerné à la chanteuse Mariam Bagayoko

L'artiste musicienne Mariam Bagayoko a reçu le prix Aga Khan Music Awards au titre de l'édition 2025. L'information a été annoncée par le ministère en charge de la Culture le samedi 15 novembre 2025 sur ses plateformes digitales..

Par Mohamed DIAWARA


Publié dimanche 16 novembre 2025 à 12:10

Mali: La CDTM s'engage à renforcer ses structures

Les militants de la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (CDTM) sont réunis depuis ce vendredi 14 novembre 2025 au Mémorial Modibo Keïta dans le cadre des travaux du 2è Congrès ordinaire de cette centrale syndicale..

Par Mohamed DIAWARA


Publié vendredi 14 novembre 2025 à 15:51

Transport d’hydrocarbures : Des actions concrètes en faveur des chauffeurs

Les chauffeurs blessés dans le cadre du transport d’hydrocarbures bénéficieront désormais de soins médicaux gratuits offerts par l’Agence nationale d'assistance médicale (Anam). Le gouvernement a également décidé d'octroyer le statut de pupilles aux enfants des chauffeurs et apprentis décédés sous attaque terroriste pendant le transport d’hydrocarbures. Ces mômes vont intégrer l’Office national des pupilles du Mali (Onapuma) au titre de 2027..

Par Mohamed DIAWARA


Publié vendredi 14 novembre 2025 à 08:55

Éducation : Les élèves reprennent le chemin de l’école

Cette reprise des cours est intervenue après une suspension de deux semaines et conformément au calendrier établi. Dans les différents établissements scolaires, les élèves ont répondu à l’appel dans le grand calme.

Par Mohamed DIAWARA


Publié mardi 11 novembre 2025 à 09:01

Mali : Le Bamex se tiendra bel et bien du 11 au 14 novembre 2025

C'est l'assurance que le ministère en charge des Affaires étrangères a donnée le samedi 8 novembre 2025 sur ses plateformes digitales. Cette information dément les fausses informations que véhiculent «des individus mal intentionnés» indiquant le report du Salon international de la Défense et de la Sécurité «Bamex 25»..

Par Mohamed DIAWARA


Publié samedi 08 novembre 2025 à 16:53

États-Unis : Mamadou Diarra, une étoile montante du football universitaire

Mamadou Diarra brille de mille feux dans le football universitaire aux États-Unis d'Amérique (USA). Pour la deuxième saison consécutive, le Malien de la formation américaine des Owls de l'Université Florida Atlantica (FAU) a été nommé Joueur offensif de l'année à «l'American conference»..

Par Mohamed DIAWARA


Publié samedi 08 novembre 2025 à 10:21

Lutte contre le terrorisme : Les États-Unis saluent les efforts de l’armée malienne

Les États-Unis d’Amérique (USA) ont félicité les Forces armées du Mali pour la lutte qu’elles mènent sans relâche c contre le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) dirigé par Iyad Ag Ghali. Le secrétaire d’État adjoint américain, Christopher Landau l’a annoncé sur son compte X. L’information a été également relayée par l’ambassade américaine au Mali le mercredi 5 novembre sur son compte Facebook..

Par Mohamed DIAWARA


Publié jeudi 06 novembre 2025 à 16:48

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner