
Discours de la proclamation de l’indépendance du Mali, prononcé par le président Modibo keita, le jeudi 22 septembre 1960, au lycée technique de Bamako
Dans son ouvrage, il explique que le Président
Modibo Keïta avait le verbe haut, le nationalisme à fleur de peau, de la
dignité et de la distinction dans le comportement, le non-alignement comme
principe. Fils de Daba Keïta et Hatouma Camara, Modibo Keïta est né le 4 juin
1915 à Bamako-coura, un quartier de Bamako. De 1925 à 1931, il fréquente
l’école primaire urbaine de Bamako. À partir de 1931, il entre au lycée
Terrasson de Fougères, aujourd’hui lycée Askia Mohamed.
Trois ans plus tard, il part pour l’école normale
supérieure William Ponty de Dakar. Modibo Keïta sortira major de cette
prestigieuse école et deviendra instituteur en septembre 1938. Ses professeurs
le signalèrent comme «instituteur d’élite, très intelligent, mais
anti-français… agitateur de haute classe à surveiller de près ».
Il n’était pas anti-français, mais était
viscéralement anticolonialiste. Profondément ulcéré par la situation de
l’Afrique sous domination coloniale, il a mené depuis 1937, des activités dans
plusieurs mouvements et associations.
animateur du groupe «art et théâtre», il se moque,
dans des piécettes, de la bourgeoisie et des représentants de l’autorité
coloniale, pour la grande joie du petit peuple. Pendant la période du Front
populaire en France, sur le mot d’ordre « égalité avec les Blancs », il crée,
avec le Voltaïque Ouezzin Coulibaly, le syndicat des enseignants d’A.O.F Dans une publication qu’il a créée en 1943
intitulée« l’œil de Kénédougou », il critique ouvertement la société féodale et
le pouvoir colonial.
Son nationalisme intransigeant, son activisme politique et syndical vont le conduire en prison. Considéré comme un dangereux opposant à l’administration coloniale, il sera condamné par les Français, à 6 mois de détention. Incarcéré le 21 février 1947 à la prison de la santé à Paris, il sera finalement relâché le 11 mars. La même année, Modibo Keïta devient le secrétaire général du premier bureau de l’US-RDA, section soudanaise du R.D.A. (Rassemblement démocratique africain) dont il fut l’un des fondateurs. Une année plus tard, il obtient un siège à l’Assemblée territoriale à Paris. Le 10 octobre 1953, il est élu membre de l’assemblée de l’union française.
MAIRE DE BAMAKO-Le 26 novembre 1956, Modibo Keïta
est élu maire de Bamako. C’est aussi l’année où il entre à l’Assemblée
nationale française dont il sera le premier vice-président africain. En juin et
novembre 1957, il sera, deux fois, ministre à Paris : secrétaire d’état dans
les gouvernements Bourgès-Maunoury et Gaillard.
En 1958, il devient président de l’Assemblée
constituante de la fédération, puis président du Conseil après les élections de
mars 1959. Le 20 juillet 1960, Modibo Keïta devient le chef de gouvernement de
la Fédération du Mali rassemblant le Soudan (actuel Mali) et le Sénégal. Le 22
septembre 1960, après l’éclatement de la Fédération, il deviendra le premier
Président de la jeune République du Mali. Il sera réinvesti dans cette charge en janvier
1961 par l’Assemblée nationale.
En 1963, il est l’un des rédacteurs de la Charte de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) dont il fût l’un des principaux artisans. C’est aussi l’année où il reçoit le prix Lénine international pour ses actions en faveur du «renforcement de la paix entre les peuples». Le 13 mai 1964, on assiste à la réélection de Modibo Keita à la présidence de la République. Le 19 novembre 1968, il est renversé par un coup d’État militaire. Le 16 mai 1977, il meurt en détention dans des conditions mystérieuses
Auparavant, médiateur entre l’Algérie et le Maroc au service de l’unité
africaine, Modibo Keïta n’a ménagé aucun effort pour résoudre les crises entre
les pays africains. Ainsi, les 29 et 30 octobre 1963, il reçoit à Bamako, le
Roi du Maroc, le Président algérien et l’empereur d’Éthiopie (alors Président
de l’OUA) pour mettre fin à la « guerre des sables » (conflit frontalier entre
l’Algérie et le Maroc). L’OUA venait alors de franchir sa première crise. La réussite
de la conférence de Bamako montre bien que Modibo Keita était respecté par les
autres Chefs d’Etat et était écouté sur la scène internationale. Soutien aux mouvements de libération nationale-
L’on peut rappeler le soutien matériel du Mali aux combattants algériens du
Front de libération nationale (FLN) en lutte pour leur indépendance.
Ce soutien créa d’ailleurs des frictions entre le
Mali et la France et, était un sujet de divergences entre Modibo Keita et le
Sénégalais Léopold Sédar Senghor au sein de la Fédération du Mali. Concernant
le problème du Congo, la position de Modibo Keïta comme de Kwamé Nkrumah et de
Sékou Touré était de s’opposer aux interventions étrangères. Avec Ben Bella,
Nyéréré, Nasser, Kenyatta, Sékou Touré, Nkrumah, il a essayé de sauver la
révolution congolaise. Outre les nationalistes du Congo et le F.L.N d’Algérie,
Modibo Keita apporta son aide aux mouvements de libération en Angola, au
Mozambique et en Guinée-Bissau. Il ne ménagea pas ses efforts pour soutenir les
militants anti-apartheid en Afrique du Sud.
Par ailleurs, la Fédération du Mali est morte, le Mali de Modibo Keïta est né. L’éclatement de cette fédération a eu pour effet de renforcer l’unité nationale. Les premières prises de position de la jeune République du Mali en matière de politique extérieure furent sans détour le soutien à l’Algérie en lutte pour son indépendance, l’évacuation des bases militaires françaises qui étaient stationnées au Mali, la condamnation des essais nucléaires français dans le Sahara. Tout cela n’améliorait pas les relations franco-maliennes, déjà très affectées par les évènements liés à l’éclatement de la Fédération du Mali. La diplomatie malienne suivait quelques principes : souveraineté nationale, unité africaine et non-alignement, défense de la paix, émancipation du tiers-monde.
Synthèse de N KOUYATE
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Président Modibo Keïta : Un parcours impressionnant
Le directeur général du Mémorial Modibo Keïta, Moussa Traoré, dresse le portrait du père de l’indépendance de la République du Mali
Le premier responsable du Mémorial Modibo Keïta
rappelle que le Président Alpha Oumar Konaré a très vite compris que la jeune
génération avait besoin de repères. «Et les repères pour l’histoire du Mali
contemporain passent forcément par la première République. C’est le père de
l’indépendance Modibo Keita», explique Moussa Traoré, affirmant qu’il a une
certaine métaphore qu’il partage souvent avec les jeunes visiteurs des
établissements scolaires et universitaires. Selon lui, « quand un homme
aura donné à son pays son nom, un hymne national, un drapeau, une devise et
quand il aura conduit son pays à l’indépendance, c’est que cette personne a
fait son devoir de génération ».
Pour le directeur général du Mémorial Modibo
Keïta, c’est la reconnaissance de ce devoir de génération que le Mali entier
fait à Modibo Keïta. A son avis, le meilleur symbole était justement l’érection
de ce Mémorial pour sa mémoire. « Nous sommes sous la forme d’un centre de
recherche qui doit travailler à collecter toute la matière par rapport au
combat de ces pères des indépendances africaines. Et mettre cela à la
disposition des chercheurs éventuels », poursuit le directeur général
Moussa Traoré. Il dira que le Mémorial entretient une exposition permanente qui
résume à suffisance le parcours du premier Président du Mali par un certain
nombre de photographies qui vont de sa vie politique à l’intérieur, à
l’international et dans le pays profond. Il s’agit aussi de ses rapports avec
la jeunesse et l’armée ainsi que quelques actions phares de développement qu’il
a posées pendant ses huit ans à la tête de notre pays.
Le directeur général du Mémorial reste convaincu que Modibo Keïta a forcément insufflé une certaine dynamique de gouvernance dans son pays. « On peut aimer ou ne pas aimer l’homme pour ses choix politiques, mais c’est vraiment lui qui a lancé les bases de la gouvernance d’un Mali moderne qui s’émancipe un peu du colonisateur de l’époque», reconnaît Moussa Traoré. Ce faisant, il dira que Modibo Keïta est une figure clé de l’indépendance. Moussa Traoré retient qu’il a été excellent dans tout ce qu’il fait. « Sa période n’a pas coïncidé avec les universités comme nous les connaissons aujourd’hui. L’école normale William Pointy à l’Ile de Gorée au Sénégal était la référence en Afrique de l’Ouest », relève-t-il.
D’après lui, c’était le plus haut niveau
d’instruction à offrir aux indigènes. D’après lui, Modibo Keïta était le
premier de la sélection au Soudan. Arrivé à l’Ile de Gorée, l’effectif
dépassait la capacité de la classe qui les attendait. On a organisé un autre
test à Gorée cette fois-ci avec d’autres Africains qui ne sont pas des
Soudanais. Il était encore le premier de ce test, explique le premier
responsable du Mémorial qui porte son nom. Il affirme que le père de l’indépendance
est rentré en formation en 1933 et a terminé en 1936 encore premier de sa
promotion sur 33 élèves. Il avait choisi la carrière d’enseignant, fait
remarquer Moussa Traoré, rappelant la célèbre réforme de l’enseignement de 1962
qui recommandait une éducation de masse et de qualité.
À la question de savoir comment cette personnalité
historique s’est retrouvée dans la politique, il explique qu’il a commencé
d’abord sur le plan syndical et les Français qui étaient de l’ancienne
métropole ont vu « le garçon venir».
C’est la raison pour laquelle, Moussa Traoré a évoqué la signature de
l’inspecteur colonial sur son bulletin à sa sortie : « élève brillant,
brillant instituteur, mais foncièrement anti-français à surveiller de
près ». Une fois au Soudan (Mali actuel), il a été balloté tantôt à
Sikasso, tantôt à Kabara, près de Tombouctou.
Entre temps, on a dû se résoudre de le ramener à
Bamako. C’est ainsi qu’il a côtoyé feu Mamadou Konaté, directeur de l’école,
lui enseignant aux côtés de son aîné. De l’avis du directeur général du
Mémorial Modibo Keïta, ce sont eux les artisans de la création du Rassemblement
démocratique africain (RDA), dont la branche soudanaise s’appelait l’Union
soudanaise RDA.
En termes de lutte de libération, il cite
l’implication de Modibo Keïta auprès des combattants de l’Afrique australe
notamment l’ANC de Nelson Mandela. «Au plus fort de son combat, Modibo Keïta a
reçu Nelson Mandela ici. Il a instruit au service financier de son pays de
mettre à disposition 100 millions de devises pour aider l’ANC dans son combat
pour l’indépendance », a rappelé Moussa Traoré. Selon lui, il est l’un des
artisans du groupe de Casablanca et du mouvement des non-alignés.
D’après lui, l’homme au destin hors pair a créé l’union Ghana-Guinée-Mali avec ses voisins du Ghana et de la Guinée. Et il est aussi l’un des artisans majeurs de la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1963. « Aujourd’hui, cette volonté de rassemblement des pays du Sahel est dans la continuité du combat du père de l’indépendance », soutient le directeur général du Mémorial Modibo Keïta.
Namory KOUYATE
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