
L’électrification rurale vise à apporter
l’électricité aux zones rurales, souvent isolées, pour améliorer la qualité de
vie, stimuler le développement économique et réduire les inégalités. Elle peut
être réalisée par l’extension des réseaux, mais aussi par des solutions décentralisées
et les énergies renouvelables. Les défis incluent les coûts élevés, les
infrastructures limitées et les faibles revenus des populations rurales, mais
les bénéfices sont nombreux : amélioration de la qualité de la santé et de
l’éducation, création d’emplois, lutte contre l’exode rural...
Active depuis 2006, la société Horonya Touba opère
dans le domaine de l’électrification rurale, en partenariat avec l’Agence
malienne pour le développement de l’énergie domestique et l’électrification
rurale (Amader) pour l’électrification de la commune rurale de Duguwolowula,
dans la Région de Koulikoro, qui regroupe 32 villages pour plus de 44.000
habitants. Le projet phare est basé à Toubacoura, où est implantée, sur une
superficie de 1 hectare et demi, une Centrale hybride qui alimente les
localités de Toubacoura et Kérouané. Cette Centrale est équipée de 1.200
panneaux de 550W pour le champ de 660kWc, 1.250 panneaux de 320W pour le champ
de 400KWc. Sa capacité totale de production est de 2 Mw avec 3 groupes électrogènes
(1 × 650 KVA et 2 x 275 kVA) et un système de stockage en batteries lithium
d’une capacité de 3,4 MWh.
Le projet a un impact positif considérable sur la
vie de la population locale avec plus de 1.600 ménages raccordés en plus des
centres de santés, des écoles, des boulangeries, des ateliers de soudure.
Malgré une telle forte demande en énergie et d’autres contraintes, la
fourniture d’électricité est assurée 22 heures sur 24, affirme Bakary Tounkara,
gestionnaire de la Centrale hybride de Toubacoura. Cependant, déplore-t-il,
l’initiative fait face à des difficultés notamment la suspension des
exonérations sur le carburant, la consommation élevée de gasoil malgré l’apport
solaire, les problèmes de recouvrement avec les compteurs classiques post-payés,
la maintenance complexe et l’augmentation de la demande.
Malgré ces contraintes, Bakary Tounkara révèle que
des perspectives d’amélioration ont été fixées avec pour objectifs: le
renforcement de la part solaire à travers le projet futur de 5×750 kWc pour
renforcer la capacité déjà en cours en réduisant la dépendance au diesel et de
permettre l’électrification d’autres villages. Autre ambition, c’est
l’augmentation des heures de fourniture d’électricité en passant de 22h à 24 h
sur 24. La généralisation des compteurs prépayés pour améliorer le taux de
recouvrement est aussi dans le viseur des responsables de cette initiative
électrique qui ambitionnent également de mettre en place un stock stratégique
de pièces de rechange et de maintenance sans oublier la formation locale des
techniciens pour faciliter l’optimisation de l’exploitation.
Initiative salutaire, le projet d’électrification par le duo Amader - Honronya Touba, à travers la Centrale hybride, est très apprécié par la population locale. Youssouf Sinayoko est secrétaire général de la commune rurale de Dougouwolonfoula dans le Cercle de Banamba, où il vit depuis 2012. En tant que témoin oculaire des merveilles produites par les deux géants de l’électrification rurale, l’agent de la municipalité affirme que Touba et Kerouané sont les premiers heureux bénéficiaires de l’électricité dans le Cercle de Banamba. Selon lui, ce privilège donne un avantage, en termes de développement par rapport aux autres communes du cercle, à la Commune de Duguwolowula électrifiée depuis 2007.
RÉDUIRE L’INSÉCURITÉ-Étayant les propos des
responsables des deux sociétés d’électrification, l’administrateur territorial
soutient que le dispositif de l’Amader a été renforcé, depuis environ 2 ans,
par l’augmentation des installations solaires dont le financement a été acquis
grâce à la Banque mondiale. Il a aussi mis l’accent sur l’engagement, suscité
par la mairie, des habitants à contribuer à la réussite du projet par leur
propension à s’acquitter de leurs factures. Cela est d’autant plus important
que l’électrification procure de retombées positives.
« L’éclairage nocturne
donne une belle vue à la ville et permet de réduire l’insécurité. Les
communications téléphoniques sont garanties grâce une recharge permanente des
appareils. En plus, la permanence du courant assure le bon fonctionnement de
l’administration qui dispose surtout des outils de travail électronique comme
les ordinateurs, les photocopieuses etc.», fait savoir Youssouf Sinayoko. Et
d’ajouter qu’avec l’électricité, les femmes peuvent prospérer dans le petit
commerce notamment par la production de glace, la préparation de boissons
locales, la conservation de produits. Toutes choses qui permettent aux femmes
de contribuer à la vie économique familiale.
Pour ce qui est du volet santé, Youssouf Sinayoko
nous renseigne qu’il existe 3 centres de santé à Touba et un autre à Kerouané,
soit 4 centres de santé électrifiés par l’Amader. «Certains appareils médicaux
ne fonctionnent que sur électricité. C’est le cas de l’échographie», affirme-t-il. De son côté, Aboubacar Sylla, conseiller au
Conseil de village, également président de la jeunesse des «7 Villages»
(Duguwolowula, en Bamanankan), confirme que l’électrification de la localité a
beaucoup contribué au développement local. «Étant moi-même commerçant, je peux
témoigner qu’auparavant, il était difficile de réaliser beaucoup de choses à
cause du manque d’électricité.
Aujourd’hui, grâce à l’électrification,
plusieurs activités se sont développées et de nombreuses personnes ont trouvé
du travail», témoigne-t-il. Comme exemple, il a cité l’installation de
cybercafés, chose inimaginable auparavant. Beaucoup de jeunes de la Commune
sont désormais autonomes. Le conseiller au Conseil de village affirme que le
courant est assez disponible et que le tarif de l’électricité est, dans
l’ensemble, abordable. Néanmoins, il souhaite une « légère
diminution » et l’extension du réseau électrique vers les nouveaux
quartiers. «Nous demandons également que l’électricité soit disponible 24h/24
et que les autres villages de la Commune, qui n’ont pas encore accès au
courant, puissent en bénéficier. C’est notre plus grande doléance», a déclaré
Aboubacar Sylla.
Le soudeur Bakary Soumaré apprécie les efforts de l’Amader, mais se plaint des délestages qui l’obligent souvent à « recourir à des groupes électrogènes, très gourmands en carburant». Afin d’atténuer cette situation difficile, il souhaite que le coût de l’électricité soit réduit et que le nombre d’heures de fourniture augmente. Vendeuse ambulante de glace à Touba, Aminata Bagayoko salue l’initiative conjointe de Horonya et Amader : «Jadis, je produisais de la glace à partir de l’électricité produite par des batteries. Souvent, pendant le Ramadan, je transportais de la glace de Bamako à Touba. Maintenant, c’est nous qui transportons de la glace à Bamako». Elle souligne, en outre, que l’électrification a renforcé la sécurité grâce aux lampadaires qui s’allument pendant la nuit. Egalement, les enfants peuvent bien étudier grâce à la disponibilité de l’électricité.
Envoyée spéciale
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