Une majorité en est à penser que cela se limite à la compétence des dirigeants ou la mauvaise organisation des élections ou encore à la faiblesse de l’outil de défense. Tout y est, il est vrai, mais cela est la face du décor. L’envers est plus bigarré, plus complexe. On se souvient certes de l’avènement du M5-RFP pour contester vigoureusement la gouvernance du président IBK, mais l’on semble oublier un certain nombre de détails qui sont au cœur de la compréhension de ce dossier malien complexe, notamment du rôle de la communauté internationale aux échelles bilatérale et multilatérale.
Avec le recul, comment expliquerait-on ici, au bord du fleuve Djoliba ou sur les sables fins d’Araouane, la venue de cinq chefs d’état de la Cedeao en juin 2020, tous des grosses pointures, en pleine tension socio-politique, pour tenter de trouver une solution entre le chef de l’état de l’époque et les contestataires de son pouvoir ? Cette armada était-elle pour le Mali, la Cedeao ou IBK ? Il faut ajouter que cette médiation de très haut niveau venait en appoint des efforts du médiateur désigné, l’ancien chef de l’État nigérian Goodluck Jonathan. Mais on verra par la suite que le 20 août, le résultat de ce ballet diplomatique tombe sèchement et amèrement : le régime est balayé et une Transition politique est engagée. Le processus qui s’installe par la suite, même avec une forte dose de diplomatie, ne permettra pas à la Cedeao encore moins à la communauté internationale de voir leur feuille de route suivie à la lettre puisque la Transition sera « rectifiée » avec changement des deux têtes de l’exécutif et la prise en charge de la gestion par le CNSP et le M5-RFP qui sont les deux « forces du changement ». Nommé en juin 2020, le Médiateur est à ce mois de janvier 2022 à une dizaine de missions au Mali sans empêcher changements institutionnels et autres.
La réalité d’aujourd’hui est implacable : depuis le 18 août 2020, soit presque 18 mois, le temps initial accordé à la Transition, le Mali en est à un duel à hue et à dia avec la Cedeao. Plusieurs sommets déjà, notamment le 30 mai 2021 (sur le Mali), le 7 novembre 2021 (Mali et Guinée) et le 12 décembre 2021 (sommet ordinaire) et qui demandent le respect du calendrier électoral pour la fin de la Transition en février 2022. Et ce 9 janvier 2022, les Chefs d’état remettent cela à Accra avec deux nouveautés : l’organisation des Assises nationales de la refondation (ANR) et un chronogramme qui devrait aboutir à la fin de la Transition en 2026. Voilà qui donne de la matière et présage de discussions électriques. Cette électricité n’est pas tant due aux propositions de la partie malienne. Elle va au-delà. La question malienne a pris une dimension qui dépasse les Maliens et retient l’attention de toute l’Afrique sinon du monde entier. Les opinions publiques, du Burkina Faso à la RDC, du Sénégal à l’éthiopie, ont l’oreille et le regard (avec les réseaux sociaux) rivés sur le champ malien qui affiche un tournant dans l’évolution socio-politique du continent, d’un point de vue de la gouvernance des Etats, des relations entre gouvernants et gouvernés, de l’usage du modèle démocratique occidental, et de la capacité de l’Afrique à prendre en charge son destin.
Le malentendu diplomatique entre Maliens et Français sur la visite avortée du chef de l’état français, le quiproquo entre l’état malien et une partie de ses partenaires internationaux, pour la plupart occidentaux, sur l’engagement d’une société privée russe au Mali, aiguisent ce débat africain et international sinon l’amplifient.
Ensuite, cette électricité à entrevoir dans le sommet du 9 janvier ne viendra pas seulement des propositions de la partie malienne, mais aussi des réalités des relations internationales aujourd’hui où les rapports de force entre puissances économiques et militaires sont en mutations et ne se sont jamais aussi contrebalancés, sinon nivelés que lors de ces deux dernières années, depuis la fin de la guerre froide, sinon depuis la reprise de la guerre froide. Le retour de la puissance militaire russe, la montée de la puissance économique chinoise qui le disputent à l’hégémonie américaine et occidentale vont avoir des répercussions directes sur le Mali et l’Afrique si ce n’est déjà le cas. Et le Mali n’en est qu’un de ces champs dans un jeu d’acteurs et d’enjeux aux plans interne et externe. La tenue d’élections et les stratégies militaires en sont les deux axes de confrontation. Que l’on le croie ou pas, cette donne se ressentira jusque dans le huis clos des chefs d’état ce 9 janvier à Accra. Il reste entendu que le poids des discussions et tractations bilatérales de coulisses a, dans ce cas de figure, plus de poids que ce qui ressort des échos de rencontres entre les émissaires maliens avec certains chefs d’état avant ladite rencontre. Il est vrai que pour les chefs d’état, il faudrait rester derrière les principes de leur organisation dont il faut sauver la face mais la réalité du jour, les évolutions rapides du contexte international contraignent le plus souvent à un réajustement. En plus, le bilatéral aura son poids car certains pays voisins du Mali mettront leurs intérêts directs sur la table et c’est la somme de tout cela qui aboutira aux conclusions du sommet.
Le contexte malien met la Cedeao et un certain nombre de partenaires du Mali devant un dilemme : rester ferme, tirer sur la corde ou rester souple. Les autorités actuelles du Mali, qu’on soit pour ou contre elles, ont démontré jusque-là leur habileté à user de stratégies politique et diplomatique efficaces voire redoutables pour en imposer à leurs partenaires internationaux et aux oppositions intérieures. Les ANR avec leurs résolutions multiples sont des boucliers à la fois pour en imposer autant que ce peut pour ce qui est de la prolongation ou de la diversification des partenariats. Le bloc occidental va-t-il faire de la raideur pour pousser le Mali davantage dans les bras russes, chinois, algériens, mauritaniens et autres ? La Cedeao va-t-elle radicaliser les Maliens à envisager de regarder plus vers les voisins du nord qui ne sont pas dans l’organisation ? L’Uemoa dont un sommet est annoncé va-t-elle pousser le Mali en raviver le débat sur le Franc CFA et la nécessité d’en sortir ?
Ces questions existentielles seront sans doute soulevées dans les discussions entre partenaires impliqués dans ce dossier malien. Reste à se demander quelle est la marge de manœuvre de la partie malienne ? Elle entend s’abriter derrière les résolutions des citoyens sorties des ANR et tentera d’aviser après les résolutions du sommet. Tout montre que les autorités ont leurs plans B et C car dans ce jeu complexe, entre jeux et enjeux, chaque acteur se prémunit de ses armes et de ses portes de sorties.
Alassane SOULEYMANE,
Journaliste
Rédaction Lessor
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