
Tous les financements ou presque sont de plus en plus réorientés
vers la recherche sur cette pathologie au détriment des autres. Cette situation
est déplorée par les scientifiques, même s’ils disent la comprendre
Depuis décembre 2019, «le monde est entré en guerre
contre un adversaire invisible» : la Covid-19 qui a provoqué une crise
sanitaire mondiale. Cette pandémie a perturbé tous les domaines d’activité, y
compris celui de la recherche. Sur ce plan, notre pays a été durement affecté.
Ceux qui évoluent dans ce registre s’accordent à dire que la Covid-19 a freiné
l’évolution des protocoles de recherche. Nos centres de recherche font plus ou
moins face à une tendance à la mobilisation générale des ressources en faveur
de la Covid-19 au détriment d’autres activités de recherche.
Analyses croisées de
chercheurs. à l’Institut national de santé publique (INSP), toutes les activités
ou presque sont réorientées sur la
Covid-19. Le chef du service de biologie médicale de l’Institut, Dr Boubacar
Doumbia, explique sans langue de bois que la recherche sur les autres
pathologies a été reléguée au second plan parce que tous les financements sont
quasiment orientés sur la Covid-19.
Toutefois, l’INSP continue la surveillance des maladies à
potentiel épidémique. à ce propos, le biologiste explique qu’une partie du
personnel est dédiée à la surveillance des maladies transmissibles comme la méningite
et la rougeole. D’autres agents travaillent sur le Vih/Sida et les maladies
tropicales négligées. Selon lui, l’INSP est aujourd’hui en capacité de détecter
tout type de micro-organisme, y compris le virus de la Covid-19, avec sa
technologie de pointe et de faire des recherches compliquées sur d’autres
maladies. Malheureusement, il n’est pas correctement approvisionné en réactifs
pour des recherches sur d’autres maladies.
Le Centre universitaire de recherche clinique (UCRC), un laboratoire de référence au Mali,
vit aussi des difficultés similaires. Le directeur de cette unité de recherche,
Pr Seydou Doumbia, explique clairement à qui veut l’entendre que la pandémie a
considérablement affecté les activités de son Centre. Il a tenu à préciser que
ses laboratoires n’ont pas été fermés. Bien au contraire, des dispositions
utiles ont été prises pour les protéger. En revanche, il avoue que certaines
activités ont été affectées par des problèmes de transport et d’autres ont été
suspendues en raison de rupture de réactifs, d’intrants et perte de certains échantillons
du fait de soucis de transport. Et d’expliquer qu’à ces petits ennuis, s’ajoute
la restriction de voyage qui a empêché la formation des chercheurs.
Le sous-directeur de la lutte contre les maladies à la direction générale de la santé, Dr Moussa Koné, déclare que la lutte contre les maladies tropicales négligées (MTN) a été également impactée par la Covid-19. Les MTN sont des groupes de maladies qui sont peu financées. Dans les pays en développement, on leur accorde moins d’attention, en termes de recherche.
La contrainte d’observer une pause-Le sous-directeur de la
lutte contre la maladie cite volontiers comme acquis l’introduction de
nouvelles molécules et des publications scientifiques sur ces maladies. à le
croire, notre pays a été choisi avec trois autres pour expérimenter la
surveillance de la schistosomiase. Pour cela, le pays a ficelé l’étude entre
2021 et début 2022, un protocole solide qui nous vaut le financement de cette étude.
Dr Mamadou B. Coulibaly, directeur adjoint du Centre de
recherche et de formation sur le paludisme (MRTC) et responsable du projet
Target Malaria Mali, indique que son projet qui œuvre pour le développement
d’un outil novateur de lutte contre le paludisme, basé sur la génétique, a
aussi subi le contrecoup de la crise sanitaire. Le biologiste confie que cela a
nécessité une pause dans certaines activités en dehors de l’insectarium et un
temps de réflexion et de planification qui a débouché sur un retard considérable
dans les livrables. Même si aujourd’hui, son unité a repris avec ses activités
en conformité avec les règles d’hygiène et de distanciation.
Le Pr Bouréma Kouriba, directeur général du Centre Charles Mérieux
et membre du comité scientifique de la Covid-19 du ministère de la Santé et du
Développement social, souligne que son Centre fait de la recherche sur les
problèmes de santé publique, notamment les pathologies émergentes et réémergentes,
c’est-à-dire les pathologies nouvelles comme la Covid-19 et celles qui avaient
disparu et qui reviennent comme la dengue. Son Centre qui réalise aussi des
travaux scientifiques sur la tuberculose et surtout la résistance aux
antituberculeux et antimicrobiens a aussi ressenti les effets de la Covid-19.
«Dans le domaine de
la recherche, la pandémie a eu un impact sur les financements dans d’autres
activités de recherche», témoigne-t-il. Et d’ajouter que la Covid-19 s’est
imposée comme une priorité de premier ordre, depuis 2020. Des difficultés
d’approvisionnement en réactifs- «Tout notre esprit est préoccupé par la
Covid-19 qui laisse très peu de temps au développement des autres aspects de
recherche», déclare le Pr Kouriba. Il en veut pour preuve le délaissement
temporaire par son Centre d’un protocole de recherche sur l’intérêt du
diagnostic de la tuberculose chez les personnes vivant avec le Vih, même s’il a
repris après ce travail.
Il relève que son Centre a accusé un an de retard dans
cette recherche pour cause de Covid-19. Sa structure a voulu faire la
surveillance des infections nosocomiales (des germes transmis en milieu de
soins, notamment hospitalier) à l’hôpital Gabriel Touré. Malheureusement, ce
projet tarde à voir le jour pour cause de pandémie. Il évoque aussi des projets
de partenariat avec la Chine sur les infections respiratoires au Mali qui ont été
arrêtés depuis l’avènement de la Covid-19.
Le Centre Charles Mérieux
travaille également sur des maladies émergentes et réémergentes comme la fièvre
hémorragique de Crimée-Congo, celle de la vallée du Rift, la fièvre Lhassa et
la dengue. Du point de vue diagnostic, l’approvisionnement en réactifs et
consommables s’en est aussi ressenti parce que les pays qui nous
approvisionnent étaient sévèrement frappés par le coronavirus. Ainsi, les
quantités des réactifs et consommables sur le marché étaient insuffisantes et
le coût de leur importation dans notre pays s’en trouve grevé.
Pour Dr Kouriba, la solution passe par une bonne programmation pour éviter que la Covid-19 ne soit chronophage. Il est primordial aussi de recruter du nouveau personnel pour appuyer le diagnostic de la Covid-19, afin que les chercheurs puissent sacrifier un peu de leur temps à faire autre chose (scientifiquement s’entend). Il faut aussi anticiper les commandes et améliorer la communication parce que les populations sont exposées souvent à des informations erronées qui effraient la population et la détourne des centres de soins.
Fatoumata NAPHO
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