
Les bus et autocars de transport public de plus de 25 personnes, ainsi que les poids lourds et autres gros porteurs sont taxés à 300 Fcfa par essieu et par passage
L’histoire nous apprend que la construction et l’entretien
des voies, en particulier les routes, font partie des piliers du développement
socio-économique d’un pays. C’est dans cette optique que l’État malien a initié,
au début des années 2010, la création des postes de péage et de péage/pesage
sur les grands axes routiers interurbains et internationaux du Mali, emboîtant
le pas à beaucoup de ses voisins. C’est un dispositif composé d’une barrière métallique,
généralement entre deux loges qui servent de guichet de paiement, d’un bureau
du chef de poste, d’un hangar ou un abri pour les éléments de la gendarmerie
qui assurent la sécurité des lieux.
Pour règlementer la gestion de ces infrastructures, un arrêté
interministériel n°2021-2082/MTI-MDAC-MATD-MSPC-MEF-SG du 07 mai 2021, portant
création des postes de péage et de pesage routiers, a été pris. Il fixe dans
son article 3, les tarifs de leur franchissement. Les tricycles sont taxés à
250 Fcfa par passage, les véhicules particuliers, les taxis, les minibus de
transport public de moins de 25 personnes, les camions de transport de matériaux
de construction à 250 Fcfa par essieu et par passage. Les bus et autocars de
transport public de plus de 25 personnes, ainsi que les poids lourds et autres
gros porteurs sont taxés à 300 Fcfa par
essieu et par passage.
Le poste de péage de Samanko II, est situé sur la sortie de
Bamako, sur la Route nationale 5, (RN 5) qui mène à la frontière avec la Guinée.
Le trafic y est intense compte tenu de la fréquence des gros porteurs qui
assurent le transport international des marchandises, des bus et taxis pour le
transport des voyageurs et des véhicules de particuliers qui se rendent régulièrement
dans les villes et villages situés le long de la route. Nombreux sont les
usagers qui se plaignent de «paiements interminables aux postes et de la non
informatisation du système».
Moussa Maïga est chauffeur de transport en commun depuis 11
ans. Il est quotidiennement sur la ligne Bamako-Kourémale. En plus de se
plaindre des frais supplémentaires incessibles données aux agents, il évoque également
l’état déplorable des routes. «On contribue pour avoir de bonnes routes mais avec
tous ces payements-là, nos goudrons sont dégradés. Même sur les routes en
mauvais état, nous devons payer», déplore le chauffeur.
Karim Keïta, un résident du village de Siby (Commune rurale du manding), situé à 45 kilomètres de Bamako, est du même avis. En service dans la capitale, il fait chaque jour un aller-retour pour se rendre à son travail. Auparavant, confie-t-il, il payait une seule fois le tarif de 500 Fcfa pour ce trajet. La validité du ticket de passage était de 24 heures. Pour rendre la charge plus supportable à ces usagers particuliers, une carte riveraine a été mise à leur disposition contre un paiement annuel de la somme de 12.500 Fcfa. Il y a un an, ce tarif a évolué à 18.000 Fcfa, au grand dam de ses bénéficiaires. Mais c’est depuis l’entrée en vigueur en 2021 de cet arrêté interministériel qui fixe les tarifs à 250 F CFA par passage, que l’incompréhension a grandi au sein des usagers.
SOUCI D’UNIFORMISATION- Du côté des autorités compétentes,
on avance le souci d’uniformisation avec les dispositions de l’Union économique
et monétaire ouest-africaine (Uemoa) en la matière. Pour les usagers, c’est une
mesure qui vise à renflouer les caisses du Fond d’entretien routier (FER-Mali)
uniquement. En plus de la tarification, Karim Keïta dénonce la
discourtoisie des agents sur place. «La dernière fois, il y a un agent qui
m’accusait parce qu’il n’arrivait pas à déchiffrer les lettres de ma carte.
Ensuite, il a fini par me crier dessus en me demandant de plastifier ma carte»,
raconte-t-il.
Selon les statistiques de la direction générale du FER
-Mali, les ressources générées par un poste sont estimées dans la fourchette de
15.000 à 1.800.000 Fcfa par jour en moyenne. Cette manne financière, est destinée
à la constitution du Fonds d’entretien routier. Cependant, de l’avis de
beaucoup d’usagers, l’impact de ce Fonds n’est pas visible sur le terrain.
C’est le constat de Chaka Diakité, vice-président du Syndicat national des
transporteurs routiers urbains, interurbains et internationaux du Mali (Syntrui
Mali) et secrétaire chargé du District de Bamako. À titre d’illustration, il
pointe du doigt le niveau de dégradation sans précédent de nos routes. «Si ce
Fonds est réellement destiné à l’entretien du réseau routier, nous les
transporteurs devrions être contents de payer cette taxe, regrette l’ancien
routier. Mais au regard de ce qui prévaut, aucun usager aujourd’hui n’est
satisfait des résultats de la constitution de ce Fonds», soutient-il.
Le syndicaliste rappelle que le montant à payer pour les
camions est de 300 Fcfa par essieu. Il détaille : «Un essieu, c’est une
paire de roues ou pneus. Donc, un camion qui a 6 essieux, vous multipliez 300
Fcfa par 6. Un camion peut avoir 8 essieux soit 16 roues ou pneus et même
au-delà pour les camions remorques. Ce sont les essieux qui sont taxés par l’État
parce qu’ils roulent sur les routes». Il certifie qu’en plus des pièces
administratives à jour et les frais des postes de péage, les chauffeurs sont
contraints de payer de faux frais aux postes et sans reçu justificatif. Pour
ces faux frais, affirme-t-il, les «véhicules sont souvent confisqués pendant 3 à
4 heures de temps».
À en croire nombre d’usagers, les postes de péage et de péage/pesage ne sont ni plus ni moins, qu’un fond de commerce pour quelques individus. C’est-à-dire les agents qui y travaillent et leurs tutelles. Ils arguent le fait que la gestion rudimentaire des paiements (des tickets imprimés avec ou sans sticker) peut prêter à toute sorte de détournement des fonds. Il n’y a aucune fiabilité dans ces tickets qui peuvent être facilement falsifiés, selon un interlocuteur qui est chauffeur de transport public sur l’axe. D’où la possibilité pour les agents de détenir des tickets parallèles, soupçonne-t-il.
AUDITER LA GESTION DES FONDS- En enfonçant le clou sur cette
gestion douteuse, Bablen Traoré, enseignant et usager de la RN 5, s’interroge
sur l’audit de ces postes. En plus de 10 ans d’existence, on n’a pas entendu
une seule fois qu’il y a eu l’audit du FER-Mali, relève l’instituteur. Selon
lui, la population doit être informée de ce qui est fait de ces ressources. À défaut,
l’impact doit être visible sur l’état de nos routes, ajoute-t-il. Cet avis est
partagé par nombre de nos concitoyens qui réclament une réelle transparence
dans la gestion du FER.
À ces différentes préoccupations, Mme Camara Mariam Kassogué,
directrice générale du FER, réplique en mettant en avant les conclusions de l’étude
d’un schéma directeur de postes de péage par pesage sur le réseau routier
interurbain du Mali de mars 2004. En découle, la politique de tarification des
pesages. Pour la détermination de la tarification, l’étude s’est basée sur le «système
de péage ouvert» qui ne prend pas en compte la distance parcourue par les
usagers. L’objectif général est de faire participer les usagers du réseau
routier au financement de son entretien, à la simplicité d’application des
tarifs, à l’acceptabilité des tarifs et de leur impact économique et social qui
tient compte du niveau de capacité contributive de chaque type d’usager de la
route.
S’y ajoute l’équité de la répartition des charges de péage
entre les différents usagers de la route en fonction du service qui leur est
fourni et de l’effet de leur véhicule sur le niveau d’usure et de dégradation
de la chaussée, etc. Les modifications tarifaires des cartes riveraines
s’inscrivent dans le cadre de l’amélioration des ressources de l’entretien
routier, précise Mme Camara Mariam Kassogué. Concernant l’automatisation du
système, la direction générale du FER-Mali a entrepris depuis quelques années
la modernisation et l’informatisation des postes de péage routiers. Elle précise
qu’au regard du coût d’investissement élevé, l’activité se poursuivra d’année
en année jusqu’à l’informatisation de tous les postes.
En s’exprimant sur les mesures envisagées pour circonscrire
la dégradation des routes, Mme Camara Mariam Kassogué estime que cela est due à
l’insuffisance des ressources. Elle confie que les recettes attendues en 2022
pour l’entretien routier sont de 30 milliards de Fcfa contre un besoin de 115
milliards de Fcfa, soit un gap de 85 milliards de Fcfa. Les mesures correctives
s’en suivront avec la génération de ressources, promet la première responsable
du FER.
Le vice-président du Syntrui-Mali, Chaka Diakité suggère à
l’État de les associer à la gestion de ces péages. «Si nous, transporteurs et
chauffeurs sommes associés au conseil d’administration de la gestion des péages,
nous pourrons contribuer en recommandations et signaler là où les routes sont dégradées
et doivent être immédiatement réparés», dixit Chaka Diakité.
Kadiatou OUATTARA
Rédaction Lessor
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