L’Essor : Vous venez
de boucler votre première année à la tête de la Fédération malienne de basket-ball.
Quels commentaires vous inspire ce bilan d’étape ?
Me Jean Claude
Sidibé : Nous sommes venus aux affaires après une période mouvementée
marquée par le problème de harcèlement sexuel dont notre pays a subi les
effets. Le Mali était accusé d’être un pays de pédophilie, nous avons démontré
que nous n’en sommes pas un et qu’il y a peut-être des brebis galeuses parmi
nous que nous avons vite fait d’éliminer. Aujourd’hui, la stabilité est là au
sein de la famille de la balle au panier et nous allons tout faire pour que le
Mali ne souffre plus de ça. Nous ferons en sorte que nos responsables et nos
encadreurs aient le meilleur comportement avec les jeunes filles et les jeunes
garçons que nous encadrons.
Des dispositions ont été
prises pour que dorénavant nos différents formateurs, entraîneurs, médecins ne
puissent pas accéder aux chambres des jeunes filles ou des jeunes garçons, que
tout se passe dans un lieu commun auquel tout le monde peut avoir accès. Pour
le moment, ça marche bien avec l’équipe dirigeante qui a été mise en place. Je
suis satisfait du fait que toutes les compétitions se jouent normalement malgré
les difficultés financières.
L’année dernière, le Mali a pu participer à toutes les compétitions internationales. En tant que président de la fédération, j’ai participé au congrès de Fiba-Afrique à Maputo au Mozambique ainsi qu’au congrès de Fiba-Monde. Avec le reste des membres du bureau, nous avons nommé les sélectionneurs nationaux ainsi que le secrétaire général, Diya Cissé. Grosso modo, le bilan d’étape est très satisfaisant.
L’Essor : Il semble
que le coup d’envoi du championnat national a été retardé cette année par des
problèmes. Peut-on en savoir plus ?
Me Jean Claude
Sidibé : En réalité, il n’y avait pas de problèmes, c’est la direction du
Palais des sports, Salamatou Maïga qui avait d’autres engagements qui ne
permettaient pas à la salle d’accueillir des matches. Sinon, la fédération
était prête pour le coup d’envoi du championnat depuis février. Le Palais des
sports n’appartient pas à la fédération mais à l’État qui a aussi des
engagements et très souvent les activités de la fédération sont reportées à
cause des activités politiques.
Le coup d’envoi du championnat a été donné la semaine dernière et nous avons enchaîné directement avec la deuxième journée (hier et aujourd’hui, ndlr). Nous avons un tournoi U18 qui va démarrer ce samedi et il y aura forcément une pause après la 2è journée. Notre sponsor officiel, Orange-Mali, avait déjà payé notre premier financement avant le démarrage de la compétition. Donc, au plan financier, nous n’avons pas beaucoup de difficultés. La contrainte que nous avons aujourd’hui est due à l’électricité. L’autre inquiétude est que le basket malien est pauvre à tel point que les clubs ne parviennent pas à garder les joueurs. Cette année, beaucoup de joueurs et de joueuses sont allés dans les pays de la sous-région, notamment en Côte d’Ivoire et au Sénégal. D’autres ont carrément quitter l’Afrique.
L’Essor : Lors de la
Supercoupe disputée il y a une dizaine de jours, vous avez dit qu’il y aura des
innovations pour l’exercice 2023-2024 du championnat national. Quelles sont ces
innovations ?
Me Jean Claude Sidibé : La principale innovation, c’est l’animation dans la salle, ça a commencé déjà et j’invite les amoureux du basket-ball à venir massivement dans la salle pour soutenir les équipes. Nous allons animer les différents quarts temps, les mi-temps pour inciter les supporters à venir au Palais des sports Salamatou Maïga. Nous sommes en train de discuter avec quelques artistes pour qu’ils puissent se produire lors de certains matches et nous envisageons également la possibilité de disputer certaines rencontres à guichet ouvert. Cela permettra à un maximum de supporters d’assister à certains matches et de créer une certaine cohésion entre eux.
L’Essor : Le Mali est
le pays le plus titré d’Afrique dans les compétitions de catégorie d’âge, mais
au niveau des seniors, nos sélections nationales n’ont remporté qu’un seul
trophée, à savoir l’Afrobasket féminin 2007.
Selon vous, quelle en est l’explication?
Me Jean Claude Sidibé : L’explication est simple, nous ne préparons pas bien les compétitions. L’année dernière, nous avions la meilleure équipe au Rwanda, mais nous avons été battus par le Sénégal qui a préparé son équipe pendant 2 mois alors que nos joueuses qui évoluent pour la plupart dans les championnats étrangers, n’ont eu que 10 jours de stage. En 10 jours, on ne peut faire une préparation sérieuse.
Tant qu’on ne prendra pas
au sérieux les questions de préparation, on n’ira pas loin dans les compétitions
internationales.
Les jeunes auxquels vous faites allusion, sont préparés et c’est nous qui
prenons en charge leur préparation chaque mois de mars et décembre à travers un
camp. Pourquoi cela ne réussit pas chez les seniors, parce qu’à ce niveau, les
joueurs et les joueuses ne vivent pas ensemble. En plus, quand nous étions au
Rwanda la meilleure joueuse, Sika Koné qui évolue aux États-Unis, est venue
après le premier match.
La difficulté majeure est qu’on ne donne pas un temps de préparation suffisant
pour qu’on puisse regrouper les enfants avant d’aborder les échéances. Malgré
le fait qu’on n’a pas assez de temps de préparation, le Mali est toujours
présent sur le podium depuis 2019.
Cela veut dire que nous sommes constants mais si nous voulons franchir un palier, il faudra que le ministère chargé de la Jeunesse et des Sports s’implique plus dans la préparation des sélections nationales. Le Mali a des potentialités et n’a rien à envier aux autres pays, mais jusque-là, nous ne faisons pas ce qu’il faut pour mettre nos joueuses et nos joueurs dans les meilleures conditions de travail.
L’Essor : Il y a deux
ans, le monde du basket-ball malien a été secoué par une affaire de harcèlement
sexuel qui entraîné la suspension de plusieurs acteurs de la discipline, dont
des responsables de la fédération. Quelle est votre politique pour lutter
contre ce problème ?
Me Jean Claude
Sidibé : Nous avons mis en place un comité d’éthique qui est présidé par
Mohamed Ould Youba, un ancien arbitre et ancien instructeur de Fiba-Afrique
pour que ce problème ne se reproduise plus dans notre pays. Nous avons des kits
de formation pour ça. Nous avons pris de nouvelles mesures aussi, j’ai dit aux
entraîneurs et aux médecins de ne plus entrer dans les chambres des filles. Il
y a une limite à ne pas franchir quand on est encadreur. Depuis la mise en
place du comité d’éthique et l’adoption des nouvelles mesures, nous n’avons eu
qu’un seul cas mais la plainte a été classée sans suite par le procureur. Ce
qui veut dire que la base de la sanction est annulée. Mais, j’ai expliqué que
le procureur ayant classé le dossier sans suite, il appartient à la plaignante
de se constituer partie civile.
Maintenant, j’ai expliqué à l’entraîneur en question que je ne peux pas annuler ma propre décision et que c’est la Fiba qui m’a demandé de le sanctionner. C’est à eux d’aller vers les juges pour l’annulation de la décision. Moi de mon côté, j’ai suivi les instructions d’une instance supérieure qui est la Fiba dont les sanctions sont différentes de celles des juridictions nationales. L’entraîneur a été suspendu quatre ans.
Je voudrais saisir cette
occasion pour exhorter les clubs affiliés à la Fédération malienne de
basket-ball de travailler.
Seul le travail paie, quand on
travaille, on progresse forcément. Il faut que nos clubs travaillent afin que
notre pays puisse être parmi les meilleurs. Sur un tout autre plan, je rappelle
que notre pays organise un tournoi international réservé aux U18, du 23 mars au
1er avril et tous les matches se dérouleront au Palais des sports Salamatou
Maïga. Les pays invités sont la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Sénégal, la
Tunisie et le Rwanda. Ça sera un tournoi de cohésion et d’union entre ces pays.
Nous invitons les Maliens et les Maliennes à sortir très nombreux pour
encourager les équipes. Par la même occasion, nous demandons à toutes les
bonnes volontés du pays d’aider la fédération pour la réussite de la
compétition.
Interview réalisée par
Djeneba BAGAYOGO
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