#Mali : Entrepreneuriat : Start-up, un concept en vogue

Les jeunes entrepreneurs qui séduisent par leur esprit d’initiative doivent être accompagnés pour développer leurs entreprises et créer des emplois. L’état pourrait aussi faire en sorte qu’ils accèdent aux marchés publics

Publié jeudi 09 mai 2024 à 06:10
#Mali : Entrepreneuriat : Start-up, un concept en vogue

Start-up est un terme en vogue au Mali, comme ailleurs dans le monde. Ce concept d’entreprise innovante rencontre du succès auprès des jeunes. Nombre d’entre eux s’intéressent aux secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de l’environnement et de l’alimentation qui constituent le moteur du  développement économique et social du Mali.

Ces jeunes entreprises apportent des solutions innovantes aux défis rencontrés dans leurs domaines respectifs, en utilisant très souvent les technologies digitales et les pratiques durables pour améliorer la productivité, réduire les pertes et préserver les ressources naturelles. Elles promeuvent des solutions de rupture adaptées aux réalités locales.

Mariétou Diarra est la fondatrice de l’entreprise start-up agribio Mali, une entreprise verte spécialisée dans la transformation et la commercialisation des produits certifiés sous la marque de Kènèya nutrition. La spécialiste en marketing fait des infusions avec des produits 100% bio, et produit également des huiles essentielles notamment celle de coco. Assise sous un hangar, elle pose un œil vigilant sur «ses filles» s’afférant autour des tas de quinquéliba, de menthe, de citronnelle, du gingembre, du clou de girofle et du tamarin. «C’est de cette façon que nous sélectionnons les bons pour en faire des produits bio et des cocktails», explique la start-up.

 Mariétou Diarra s’est lancée dans cette activité pour non seulement se procurer des revenus, mais aussi contribuer au développement de sa patrie. Celle qui a été lauréate au concours du tremplin start-up de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) en 2022 a choisi ce travail pour valoriser les produits locaux. Son entreprise ne prospère pas à souhait en raison des difficultés financières.

Elle a des projets qui n’aboutissent pas, l’empêchant de faire autant de « produits bio pour que le monde entier en profite sans risque». Selon la jeune entrepreneure, s’investir dans une start-up saine est d’abord une aventure humaine aux côtés de celles et ceux qui bâtiront notre monde de demain. C’est aussi une façon de soutenir la création d’emplois, à travers la promotion des entreprises futures.

Humanitaire de profession Mme Kané Aminata Tandia est une start-up qui avait, à ses débuts, du mal à concilier vie familiale et vie professionnelle. Ces difficultés traversées lui ont fait penser au confort de toutes les femmes de plus en plus présentes dans les activités génératrices de revenus. De teint clair et vêtue d’une robe rouge, assise dans son bureau, elle rappelle que c’est ainsi qu’elle a décidé de créer en janvier 2018, son entreprise dénommée «Smart-Market». Elle propose en ligne des produits de consommation exclusivement maliens pour, dit-elle, «simplifier la vie aux femmes de foyer menant une activité professionnelle et n’ayant pas le temps d’effectuer le déplacement pour s’approvisionner en produits ménagers dans les marchés».

Au début, Aminata Tandia avait très peu de clients. Sa situation a vite évolué grâce à un marketing agressif. Elle invite tous ceux qui reçoivent les critiques avant d’entreprendre, d’en faire des sources de motivation. «Grâce à ces critiques, j’ai avancé. Et j’invite surtout mes consœurs à faire de même», incite-elle en souriant.

Dramane Sangaré, est le fondateur de l’entreprise la Ferme du Berger. Sa start-up, «Kaoussa Bu», repose sur la production d’aliments pour le bétail. Ces produits sont sans additif chimique et à base de produits locaux tels que le maïs, le son de blé, le son de riz et le tourteau de coton, ainsi que des produits sauvages comme l’acacia albida (balazan) et le (niama).

Celui qui vend ses produits à partir de 1 kg jusqu’à 50 kg, déclare que son entreprise est née de sa passion en tant qu’éleveur de bétail, confronté aux problèmes d’aliments infestés d’additifs chimiques nuisibles pour les animaux. «J’ai commencé cette activité en 2020 en vendant mes produits sous forme de poudre, avant de passer à la production de granulés en 2021 pour une industrialisation accrue», précise le diplômé en création et gestion d’entreprise.

« Kaoussa Bu » a actuellement deux produits sur le marché, le tout ruminant et l’embouche intensif. Deux autres produits, le tourteau amélioré et le bloc multi nutritionnel, sont en cours de développement et révolutionneront l’alimentation animale au Mali. Notre start-up rencontre des difficultés en termes d’approvisionnement en matières premières saisonnières et de disponibilité des pièces de rechange pour ses machines. Malgré ces obstacles, concède le promoteur, l’activité est rentable, avec une marge bénéficiaire d’environ 20% sur chaque produit.

Les startups sont organisé au sein d’une association dénommée «MaliStartup ». Son président, Dr Mamadou Gouro Sidibé, explique que les jeunes entreprises rencontrent des défis liés notamment à la pénétration du marché, au taux d’alphabétisation faible des populations cibles, à la saisonnalité des activités et aux conditions climatiques. Cependant, ajoute-t-il, celles qui parviennent à développer des modèles d’affaires solides, à s’adapter aux défis locaux et à innover dans leurs approches, peuvent certainement réussir et prospérer.

Pour lui, il faudra l’appui de l’état et surtout des collectivités locales en termes d’ouverture de marchés aux startups pour un réel essor, la création d’emplois et la rétention des jeunes ruraux dans leurs milieux d’origine. Il reconnait que  des efforts sont faits par l’État et d’autres acteurs, pour diminuer le taux de disparition des startups dès leurs premières années.

«Les startups évoluant dans l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’environnement et l’assainissement bénéficient de certains avantages comparatifs notamment une faible concurrence et un besoin grandissant d’introduction du digital dans les programmes/projets de développement local», affirme-t-il. De plus, ces secteurs offriront des opportunités de développement durable à long terme.

Dr Mamadou Gouro Sidibé soulignera que d’une manière générale, une start-up se caractérise par l’innovation, un marché certes au début incertain et un fort potentiel de croissance.

Fatoumata Mory SIDIBE

Lire aussi : Phase II du PDI-BS : 7,915 milliards de Fcfa pour les activités de 2025

Le Programme de développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS) a tenu, hier dans un hôtel à Banankoroni, la 1ère session de la phase II de son Comité de pilotage..

Lire aussi : Sécurité climatique : Le Pnud sensibilise sur le lien entre le climat, la migration et les conflits

Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), en collaboration avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’ambassade de Belgique au Mali, a organisé un atelier de réflexion dans le cadre de la Quinzaine de l’environnement..

Lire aussi : Job Cluster : Pour l’emploi et l’innovation au Mali

Le forum des organisations non gouvernementales (ONG) et de création d’emplois, Job Cluster, a été lancé, hier au Centre international de conférences de Bamako (CICB), par la ministre de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mme Oumou Sall Seck..

Lire aussi : Panier de la ménagère : L’arrivée de l’hivernage impact le marché

Après la fête de Tabaski ou la fête du mouton, les marchés de Bamako connaissent une pénurie temporaire de condiments, au grand dam des consommateurs qui doivent faire face aux prix élevés de ces denrées..

Lire aussi : Sécurité alimentaire : Le Royaume d’Espagne fait un geste d’environ 2 milliards de Fcfa

L’ambassade d’Espagne au Mali a fait une contribution de 1,967 milliard de Fcfa pour assurer la sécurité alimentaire au Mali. Une cérémonie de remerciement à son encontre a été organisée hier par le Programme alimentaire mondial (PAM) dans les locaux du Commissariat à la sécurité alim.

Lire aussi : Métier de bijoutier à Bamako-coura : Un savoir-faire transmis de génération en génération

Ce quartier regorge d’ateliers de bijouterie, où les tenanciers rivalisent d’art pour confectionner des objets à la satisfaction des clients.

Les articles de l'auteur

Phase II du PDI-BS : 7,915 milliards de Fcfa pour les activités de 2025

Le Programme de développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS) a tenu, hier dans un hôtel à Banankoroni, la 1ère session de la phase II de son Comité de pilotage..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié vendredi 27 juin 2025 à 08:49

Sécurité climatique : Le Pnud sensibilise sur le lien entre le climat, la migration et les conflits

Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), en collaboration avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’ambassade de Belgique au Mali, a organisé un atelier de réflexion dans le cadre de la Quinzaine de l’environnement..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié mercredi 25 juin 2025 à 07:21

Job Cluster : Pour l’emploi et l’innovation au Mali

Le forum des organisations non gouvernementales (ONG) et de création d’emplois, Job Cluster, a été lancé, hier au Centre international de conférences de Bamako (CICB), par la ministre de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mme Oumou Sall Seck..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié vendredi 20 juin 2025 à 08:13

Panier de la ménagère : L’arrivée de l’hivernage impact le marché

Après la fête de Tabaski ou la fête du mouton, les marchés de Bamako connaissent une pénurie temporaire de condiments, au grand dam des consommateurs qui doivent faire face aux prix élevés de ces denrées..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié jeudi 19 juin 2025 à 08:36

Sécurité alimentaire : Le Royaume d’Espagne fait un geste d’environ 2 milliards de Fcfa

L’ambassade d’Espagne au Mali a fait une contribution de 1,967 milliard de Fcfa pour assurer la sécurité alimentaire au Mali. Une cérémonie de remerciement à son encontre a été organisée hier par le Programme alimentaire mondial (PAM) dans les locaux du Commissariat à la sécurité alimentaire..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié vendredi 13 juin 2025 à 07:52

Métier de bijoutier à Bamako-coura : Un savoir-faire transmis de génération en génération

Ce quartier regorge d’ateliers de bijouterie, où les tenanciers rivalisent d’art pour confectionner des objets à la satisfaction des clients.

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié mercredi 11 juin 2025 à 07:40

Protection du fleuve Niger : Le combat du Refamp

Dans le cadre de la 26è édition de la Quinzaine de l’environnement, le Réseau des femmes africaines ministres et parlementaires du Mali (Refamp) a organisé hier une conférence-débat, au Centre national de documentation et d’information sur la femme et l’enfant (CNDIFE)..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié mardi 10 juin 2025 à 07:27

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner