#Mali : Énergie solaire : L’ère de la transition énergétique

Le système d’irrigation à partir de pompes solaires et la construction de magasins de stockage solaires pour conservation des produits agricoles représentent aussi une alternative pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire dans notre pays. Et dans ce domaine, nous gardons une bonne longueur d’avance sur nombre de pays africains

Publié jeudi 25 janvier 2024 à 07:23
#Mali : Énergie solaire : L’ère de la transition énergétique

 Par sa créativité, Moumouni Traoré a construit des magasins de stockage solaires pour la conservation des produits agricoles

 

L’énergie solaire offre des opportunités d’innovation dans beaucoup de domaines.  Dans le secteur de l’agriculture, des initiatives avancées permettent d’assurer l’autosuffisance alimentaire et la conservation des produits agricoles. Celles mises en place par l’agroéconomiste Moumouni Traoré portent sur un système d’irrigation à partir d’une pompe solaire et la construction de magasins de stockage solaires pour la conservation des produits agricoles.

Coiffé d’un chapeau noir de cow-boy, les yeux cachés derrière des lunettes de même couleur, l’agroéconomiste vêtu d’une chemise verte à carreaux, visite ce jeudi ensoleillé, le jardin d’expérimentation des variétés du Centre régional de recherche agronomique de Sotuba, en Commune I du District de Bamako. Dans ce périmètre, ses installations hydrauliques de source solaire font des émules. Elles sont alimentées par un forage en château d’eau de 10 mètres cube, relié à un bassin de réservoir d’eau de 8 mètres de profondeur sur 48 mètres carrés et d’une pompe solaire pour assurer l’arrosage des plantations.

Au milieu des cultures, l’ingénieur par expérience a installé trois systèmes d’irrigation comparatifs solaires. Il s’agit du goutte-à-goutte pour les cultures fourragères, du californien et de l’aspersion pour les cultures vivrières notamment le niébé, le riz, le maïs et le sorgho. Ces pratiques révolutionnaires, guidées par la recherche et les expérimentations, offrent des alternatives durables aux méthodes traditionnelles, créant une nouvelle dynamique dans la production agricole. À travers le système d’irrigation solaire, il est possible d’atteindre la souveraineté alimentaire en rentabilisant la production agricole. Car dans les autres systèmes classiques, le coût de production est très élevé. «Aujourd’hui, nous disposons d’un million d’hectares dans la zone Office du Niger et que nous n’utilisons seulement qu’en période de cultures, ainsi que l’Office du périmètre irrigué de Baguinéda.

Dans ces différentes zones de culture, nous pouvons employer des jeunes en installant des systèmes d’irrigation solaires pour rentabiliser l’agro business», propose le technicien. Il soutient que les dépenses pour obtenir de l’eau, aideront à avoir des céréales. Ceci, déclare-t-il, augmentera la production et la productivité. Ce sortant de  l’école nationale d’administration (ENA), devenu agroéconomiste, soutient fermement que les pompes solaires peuvent progressivement remplacer les pompes à gasoil, générant des économies substantielles pour les agriculteurs qui étaient autrefois enchaînés aux coûts élevés des énergies fossiles. «L’énergie solaire représente l’avantage de ce système. C’est une énergie propre, renouvelable donc non tarissable. Le pétrole, le gasoil, le charbon sont des réserves limitées contrairement à l’énergie solaire. En plus, le système n’est pas polluant surtout que la planète est actuellement menacée», relève le technicien.

 

Avantages économiques- En remplaçant les pompes à gazole par des pompes solaires, dit-il, cela permet aux exploitants de développer leur interdépendance par rapport à l’utilisation des carburants importés et de faire de l’économie substantielle pour assurer la sécurité alimentaire. Selon lui, cette option permet à un pays de couvrir de façon durable et équilibrée ses besoins de consommation. «Notre système de production est lié à la pluviométrie et à la crue. Depuis l’avènement de la sècheresse, les pluies sont devenues rares donc, il faut forcément un pompage d’appoint par un système artificiel», affirme Moumouni Traoré. Et de poursuivre que lorsque les producteurs  commençaient ces pompages dans les années 1987, le litre du gasoil coûtait 200 Fcfa et le sac d’engrais était cédé à 17.500 Fcfa. Quarante ans après, indique-t-il, le litre du gazole s’élève à plus de 800 Fcfa et l’engrais à 22.000 Fcfa le sac. Selon lui, c’est le signe que l’insécurité alimentaire est donc revenue. Soulignant que les intrants tirent deux tiers sur la production au lieu d’un. 

L’énarque explique qu’autrefois, les agriculteurs étaient obligés de vendre leurs productions pour assurer le carburant.  Pourtant, avec le système solaire, assure-t-il, tous ces coûts disparaissent. À cet égard, il estime que l’abondance et la disponibilité du soleil permettront à notre pays de retrouver sa sécurité alimentaire. «Les économies des pompes solaires seront traduites au niveau de la production pour garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations», argumente l’agroéconomiste.

Par sa créativité, Moumouni Traoré a construit des magasins de stockage solaires pour la conservation des produits agricoles. Son initiative a abouti à la réalisation des projets similaires au-delà des frontières maliennes. Lors d’une visite dans notre pays, des Camerounais ont été inspirés par ces magasins solaires dans la Région de Sikasso. Ce qui a débouché sur un nouveau projet de construction de cinq magasins solaires dans autant de villages de ce pays d’Afrique centrale. Chacun pouvait contenir 100 tonnes de vivres, sans climatisation, dépendant uniquement de la ventilation solaire.


Le combat pour la transition énergétique vers l’autosuffisance alimentaire a poussé Moumouni Traoré à la fabrication des séchoirs solaires capables de traiter 500 kilogrammes de mangues et de poissons par jour, ainsi que des fabriques de jus. Ces appareils fonctionnent par système solaire, notamment par une ventilation solaire interne. La réalisation de ces équipements a nécessité de nombreuses formations, dit-il. Notre pays devrait investir largement dans cette transition énergétique pour relever les défis énormes en matière d’insécurité alimentaire.    

Makan SISSOKO

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