
À la veille de ces événements représentatifs à
grande échelle qui réuniront des chefs d’État et de gouvernement, des
entrepreneurs, des scientifiques et des personnalités publiques, je voudrais
partager avec les lecteurs des médias majeurs du continent africain ma vision
du développement des relations russo-africaines. Je voudrais aussi désigner les
axes de coopération qui sont prioritaires pour notre travail commun dans les décennies
à venir du 21è siècle.
Les relations de partenariat entre notre pays
et l’Afrique ont des racines solides et profondes et se sont toujours distinguées
par la stabilité, la confiance et la bienveillance. Nous avons constamment
soutenu les peuples africains dans leur lutte pour la libération du joug
colonial. Nous les avons aidés à établir les institutions d’État, à renforcer
leur souveraineté et leur capacité de défense.
Nous avons beaucoup fait pour
jeter les bases durables des économies nationales. Vers le milieu des années
1980 plus de 330 sites majeurs d’infrastructure et d’industrie ont été
construits en Afrique avec la participation de nos spécialistes – centrales électriques,
systèmes d’irrigation, entreprises industrielles et agricoles qui fonctionnent
avec succès jusqu’à nos jours en apportant toujours une contribution importante
au développement économique du continent. Des dizaines de milliers de médecins,
spécialistes techniques, ingénieurs, officiers et enseignants africains ont été
formés dans notre pays.
Je tiens particulièrement à souligner notre
collaboration traditionnellement étroite sur la scène internationale, la
protection ferme et cohérente des intérêts des pays africains sur les forums
internationaux de la part de l’URSS et ensuite de la Russie. Nous avons
toujours strictement respecté le principe de «solution africaine aux problèmes
africains» et été solidaires avec les Africains dans leur lutte pour l’autodétermination,
la justice et la défense de leurs droits légitimes.
Nous n’avons jamais tenté
d’imposer à nos partenaires nos propres idées sur leur structure interne, les
formes et les méthodes de gestion, les objectifs du développement et les voies
pour les atteindre. Notre respect de la souveraineté des États africains, de
leurs traditions et valeurs, de leur désir de définir eux-mêmes leur destin et
de bâtir librement les relations avec leurs partenaires reste inchangé.
Nous apprécions sincèrement le capital d’amitié
et de coopération accumulé de bonne foi, les traditions de confiance et de
soutien mutuel, établis entre la Russie et les pays d’Afrique. Ce qui nous
rapproche, c’est l’aspiration commune à la création d’un système de relations
basé sur la priorité du droit international, la prise en compte des intérêts
nationaux, l’indivisibilité de la sécurité, la reconnaissance du rôle central
de coordination de l’Organisation des Nations unies.
De nos jours le partenariat créateur,
confiant, tourné vers l’avenir entre la Russie et l’Afrique est particulièrement
significatif et important. Des centres de pouvoir et d’influence économiques et
politiques puissants se forment dans le monde, ils se manifestent avec une
insistance croissante et exigent d’être pris en compte. Nous sommes persuadés
que le nouvel ordre mondial, un ordre multipolaire dont les contours se
dessinent déjà, sera plus juste et plus démocratique. Et il ne fait aucun doute
que l’Afrique y aura une place de choix aux côtés de l’Asie, du Moyen-Orient et
de l’Amérique latine, qu’elle se libérera définitivement de l’héritage
difficile du colonialisme et en reniera les pratiques modernes.
La Russie accueille avec satisfaction
l’autorité internationale croissante des États individuels comme de l’Afrique
en général, leur désir de s’affirmer de manière incontestable, de prendre en
main le règlement des problèmes du continent. Nous soutenons toujours les
initiatives constructives de nos partenaires. Nous nous prononçons pour
l’octroi d’une place légitime aux pays africains au sein des structures qui définissent
le destin du monde, y compris le Conseil de sécurité des Nations unies et le
G20, pour la réforme des institutions financières et commerciales globales qui
correspond à leurs intérêts.
Malheureusement, nous constatons que la
situation internationale actuelle est loin d’être stable. De vieux conflits
s’aggravent qui sont présents pratiquement dans chaque région, de nouveaux défis
et menaces apparaissent. Et l’Afrique, comme aucune autre partie du monde,
ressent le fardeau des problèmes globaux. Dans ces conditions difficiles nous
espérons mettre en place, ensemble avec nos partenaires africains, un agenda de
coopération non-discriminatoire. Les axes stratégiques de notre interaction ont
été établis par les décisions du premier Sommet Russie-Afrique qui a eu lieu à
Sotchi à la fin d’octobre 2019.
Pour leur réalisation efficace, le Forum du
partenariat Russie-Afrique a été constitué. Nous avons créé avec de nombreux États
du continent des commissions intergouvernementales bilatérales pour la coopération
commerciale, économique, scientifique et technologique, l’extension du réseau
des ambassades et représentations commerciales russes en Afrique est à venir.
Nous mettons en place activement de nouveaux instruments destinés à mieux
structurer les liens économiques et les rendre plus dynamiques.
J’aimerais noter avec satisfaction que le
chiffre de commerce de la Russie avec les pays d’Afrique a augmenté en 2022
pour atteindre presque 18 milliards de dollars américains. Mais nous
sommes tous parfaitement conscients que les capacités de notre partenariat
commercial et économique sont beaucoup plus grandes.
Les sociétés russes sont
intéressées à intensifier leur travail sur le continent dans le secteur
high-tech et l’exploration géologique, dans le secteur énergétique, y compris
l’énergie nucléaire, dans l’industrie chimique, l’exploitation minière et l’ingénierie
des transports, l’agriculture et la pêche. Les transformations que le monde
traverse exigent la recherche de solutions relatives à l’établissement de
nouvelles chaînes d’approvisionnement, la formation d’un système monétaire et
financier et des mécanismes de règlement fiables et libres d’influences
externes indésirables.
Nous comprenons l’importance de
l’approvisionnement alimentaire ininterrompu pour le développement social et économique
et le maintien de la stabilité politique des États africains. Par conséquent,
nous avons toujours accordé beaucoup d’attention aux questions relatives aux
livraisons du blé, de l’orge, du maïs et des autres cultures aux pays
africains. Et nous l’avons fait aussi bien sur une base contractuelle que
gratuitement, à titre d’aide humanitaire, y compris dans le cadre du Programme
alimentaire des Nations unies.
Ainsi, en 2022 la Russie a exporté en Afrique
11,5 millions de tonnes de céréales et presque 10 millions de tonnes
pendant les six premiers mois de l’année en cours. Et ce, malgré les sanctions
imposées sur notre exportation qui entravent vraiment sérieusement
l’exportation des aliments russes vers les pays en développement, compliquent
la logistique des transports, l’assurance et les transactions bancaires.
Beaucoup ont probablement entendu parler du
soi-disant «marché des céréales» destiné initialement à assurer la sécurité
alimentaire globale, réduire les menaces de la faim et aider les pays les plus
pauvres d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine -c’est en effet la raison pour
laquelle la Russie s’est engagée à contribuer à sa réalisation. Mais ce «marché»,
présenté en public à l’Occident comme une manifestation de leurs préoccupations
et un bénéfice pour l’Afrique, a été de fait cyniquement utilisé uniquement
pour l’enrichissement des grandes entreprises américaines et européennes qui
exportaient et revendaient le blé ukrainien.
Jugez par vous-mêmes : en près d’un an, 32,8 millions de tonnes de marchandises ont été exportés depuis l’Ukraine dans le cadre du «marché», dont plus de 70% sont parvenus aux pays à revenu élevé et à revenu intermédiaire élevé, y compris l’Union européenne, tandis que les pays comme l’Éthiopie, le Soudan et la Somalie, aussi bien que le Yémen et l’Afghanistan, ont reçu moins de 3% du volume total, soit moins d’un million de tonnes.
En même temps, aucune des conditions du «marché»
concernant la levée des sanctions sur l’exportation russe des céréales et des
engrais aux marchés mondiaux n’a été remplie. En outre, des obstacles sont posés
même à notre transfert gratuit des engrais minéraux aux pays nécessiteux, les
plus pauvres.
De 262.000 tonnes des engrais bloqués dans les ports européens,
nous n’avons réussi à envoyer que deux lots, 20.000 tonnes au Malawi et
34.000 tonnes au Kenya. Le reste est toujours entre les mains malhonnêtes
des Européens. Et ce, malgré le fait qu’il s’agit d’une démarche purement
humanitaire qui en principe ne devrait en aucune façon être concernée par des
sanctions.
Compte tenu de ce qui précède, la continuation
du «marché des céréales» qui n’a pas réalisé son objectif humanitaire a perdu
son sens. Nous nous sommes opposés à la prorogation ultérieure du «marché», et à
partir du 18 juillet son application a pris fin. Je tiens à vous assurer
que notre pays est capable de substituer le blé ukrainien aussi bien à titre
commercial qu’à titre gratuit, surtout que, cette année encore, nous nous
attendons à une récolte record. Malgré les sanctions, la Russie continuera à œuvrer
énergiquement pour organiser les livraisons des céréales, des aliments, des
engrais en Afrique, sans s’y limiter.
Nous apprécions beaucoup toute la palette
des relations économiques avec l’Afrique et nous continuerons son développement
dynamique, aussi bien avec des États individuels qu’avec les associations régionales
d’intégration et, bien sûr, avec l’Union africaine. Nous saluons l’orientation
stratégique de cette organisation vers l’intégration économique ultérieure et
l’établissement de la Zone de libre-échange continentale africaine. Nous sommes
prêts à établir des relations pratiques et mutuellement avantageuses, y compris
dans le cadre de l’Union économique eurasiatique. Nous sommes également disposés
à intensifier la coopération avec les autres associations régionales du
continent.
Tout en poursuivant les traditions établies,
nous prévoyons de continuer à aider à former les cadres nationaux pour les États
africains. À présent, près de 35.000 étudiants du continent font leurs études
dans notre pays, dont plus de 6.000 grâce aux bourses russes. Chaque année,
nous augmentons le nombre de bourses octroyées, favorisons la formation
commerciale et les liens interuniversitaires devenus fréquents ces derniers
temps.
Il est dans notre intérêt commun d’atteindre
un nouveau niveau, un niveau plus élevé dans la coopération humanitaire, dans
le domaine de la culture, du sport, des médias. Je saisis cette occasion pour
inviter nos jeunes amis Africains à venir en mars 2024 en Russie, à Sotchi, au
Festival mondial de la jeunesse. Ce forum international de grande envergure
rassemblera plus de 20.000 représentants de plus de 180 pays pour un
dialogue ouvert, amical, informel, libre de barrières idéologiques et
politiques, des préjugés raciaux et religieux, réunissant la jeune génération
autour des idées d’un monde durable et stable, de la prospérité et de la création.
Pour conclure, je voudrais souligner une fois
encore que nous attachons une grande importance au futur deuxième Sommet
Russie-Afrique. À son issue, nous prévoyons d’adopter une Déclaration complexe,
une série de déclarations communes, d’approuver le plan d’actions du Forum du
partenariat Russie-Afrique à l’horizon 2026. Nous allons signer un paquet
important d’accords et de mémorandums intergouvernementaux et
interministériels avec des États individuels et des associations régionales du
continent.
J’attends avec impatience mes conversations avec les leaders des pays africains à Saint-Pétersbourg et je suis disposé à une communication fructueuse et constructive. Je suis persuadé que les décisions du Sommet et du Forum, tout comme le travail commun permanent sur plusieurs plans, contribueront au développement ultérieur du partenariat stratégique russo-africain pour le bien de nos pays et de nos peuples.
S.E.M. Vladimir POUTINE
Président de la Fédération de Russie
Rédaction Lessor
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