
Les codes miniers de 2019 et 2023 interdisent l’exploitation de substances minérales dans les lits des cours d’eau par dragage
Adama pratique le dragage depuis plusieurs années. Il en tire l’essentiel de son revenu. «Grâce au dragage, j’assume tous mes devoirs familiaux», confie-t-il. À notre question sur l’utilisation des produits chimiques comme le mercure et le cyanure, il rassure qu’il n’utilise pas de produits pouvant impacter l’environnement.
Sans indexer Adama particulièrement, Mamady Napo, un pêcheur de Djicoroni Para, témoigne qu’au cours de ses parties de pêches, il tombe toujours sur des poissons morts. «J’avoue que ça fait souvent peur de les toucher, car on m’a fait comprendre que ce sont les produits chimiques des orpailleurs qui les tuent», dit-il. Ces propos corroborent ceux des hommes et femmes convaincus de la dangerosité des activités aurifères pour l’écosystème aquatique.
Bien qu’interdite dans les codes miniers de 2019 et de 2023, l’exploitation de substances minérales dans les lits des cours d’eau par dragage perdure. Cette méthode d’exploitation minière consiste, selon les spécialistes, à extraire des matériaux des fonds des cours d’eau. Provoquant ainsi des impacts irréversibles sur la faune et la flore aquatiques ainsi que sur les animaux terrestres. Le directeur général adjoint de l’Agence du bassin du fleuve Niger (ABFN), Moussa Diamoye, approché par nos soins sur la question de l’exploitation par dragage des fonds des cours d’eau, répond sans détour qu’elle est illégale. Car, déplore-t-il, «les dragueurs ne curent pas le fond du fleuve, ils recherchent de l’or. Or, la recherche de l’or est règlementée par la loi».
Malheureusement, apprend-t-on d’une note d’information fournie par l’ABFN, toutes les catégories d’âge sont présentes dans le lit du fleuve pour la recherche de l’or par dragage. Les dragueurs se situeraient dans la tranche d’âge de 18 à 35 ans (près de 61% de pratiquants de cette méthode), révèle la note. Le nombre de dragues sur le fleuve Niger était estimé à 3.000 en 2019. Un arrêté interministériel suspendant pour une année toutes activités sur le fleuve a permis de réduire ce nombre aux 2/3.
La nocivité de la pratique est d’autant plus grande sur l’environnement qu’un simple vrombissement du moteur de dragage perturbe la quiétude des habitats de l’eau et compromet la respiration des êtres aquatiques. Sur la flore aquatique, Moussa Diamoye soutient que cette activité empêche le soleil de faire son travail chlorophyllien. «Lorsque l’eau est boueuse, la faune aquatique se trouvent agressée et cela met en danger la biodiversité», explique-t-il. Poursuivant, le DGA de l’ABFN fait savoir que l’orpaillage par dragage génère des déchets comme l’huile de vidange des dragues ou d’autres substances qui altèrent et polluent la qualité de l’eau.
UN TABLEAU NOIR- Dr Sidi Bah, président de la Coalition nationale pour la sauvegarde du fleuve Niger (CNSFN), dresse un tableau noir de ses conséquences. Selon lui, il contribue à la destruction des espaces vitaux. Et impacte la qualité de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage. Le président de la CNSFN fait remarquer que le fleuve Niger est davantage assombri par l’usage à grande échelle des produits prohibés comme le mercure, le cyanure et les explosifs.
Pour sa part, le chimiste Dr Mamadou Badiaga, enseignant chercheur à l’Institut des sciences appliquées (ISA) soutient que les mines artisanales constituent un problème majeur dans le sens où les produits chimiques qu’utilisent les dragueurs peuvent être transformés avec le temps en véritables explosifs qui feront d’énormes ravages. Tout comme le mercure, le cyanure ou encore le plomb sont des produits très dangereux pour l’écosystème aquatique. «Ils tuent tout ce qui vit dans l’espace aquatique», regrette-t-il.
Quid des conséquences sur l’homme ? Elles sont aussi dévastatrices que pour les autres êtres. En effet, ces composés (d’une manière d’utilisation bien définie) sont des poisons dangereux qui ne doivent même pas toucher l’homme. «Leur usage est formellement interdit», prévient le spécialiste. Et de faire savoir que l’utilisation condensée de ces substances peut causer l’anxiété, des céphalées, des vertiges, des palpitations, des éruptions cutanées, une transpiration excessive, l’hypertension artérielle, le coma et même la mort.
Troisième producteur d’or du continent, le Mali est un pays où l’orpaillage par dragage est pratiqué dans plusieurs zones, notamment dans les communes du Cercle de Kangaba. Et comme l’explique Belco Tamboura, chargé de communication à la Chambre des mines du Mali (le bureau a été récemment dissout et remplacé par un Collège transitoire), des zones entières vivent essentiellement de l’orpaillage par dragage. Sa structure est prête à s’investir pour l’encadrement du secteur afin de préserver la vie de la faune et de la flore aquatiques. Une sensibilisation à outrance est à préconiser à cet effet.
Mais le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Boubacar Diané, estime qu’il urge d’aller au-delà du stade de simples sensibilisations. «Désormais, il faudra passer aux sanctions. Nous ne pouvons plus rester passifs et laisser quelques individus mener des activités illégales dévastatrices, compromettant ainsi les ressources naturelles qui profitent à tous.
L’eau est un bien commun et elle appartient à tout le monde», avait-il déclaré lors d’une visite qu’il a récemment effectuée à la Station compacte de potabilisation (SCP) de Kalabanbougou. En effet, le dragage altère la qualité de l’eau, rendant ainsi son traitement complexe pour la Société malienne de gestion de l’eau potable (Somagep). Le ministre avait rappelé, par la même occasion, que la législation prévoit des mesures punitives contre les exploitants illégaux d’or. Avant d’assurer que d’autres textes seront initiés au cas où ces sanctions ne seraient pas suffisantes.
Siguéta Salimata DEMBÉLÉ
Rédaction Lessor
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