
Mais pas que ! Les confrères présents en grand nombre dans la salle de conférence de la faitière mère de la presse ont pu percevoir le manteau de l’universitaire, du chercheur et de l’expert en sécurité et affaires politiques. Au détour d’un rappel des huit points contenus dans la feuille de route assignée par le Chef de l’État au gouvernement du 21 novembre 2024 qu’il dirige, le Premier ministre s’est focalisé sur le point concernant l’apaisement du climat social. Il sait que ses interlocuteurs du jour sont des vecteurs essentiels de ce point de la feuille de route présidentielle. C’est pourquoi il lui a été si naturel de saluer la presse nationale pour sa résilience, pour sa contribution et son accompagnement dans la construction des grands chantiers nationaux.
Mais au-delà du statut de Premier ministre, les confrères ont pu percevoir l’expert en sécurité et en affaires politiques dont le curriculum vitae renseigne en la matière à travers le parcours académique et professionnel. Laissant le manteau d’homme d’État de côté, l’expert n’a pas manqué de se sentir dans une salle de «formation continue» en usant d’une didactique bien maitrisée pour faire passer le message essentiel.
Cela s’est illustré à travers un pré-test qu’il s’est autorisé à faire à l’endroit de l’assistance du jour. Les habitués des formations techniques et professionnelles comme les ateliers et séminaires le savent : le but du pré-test est d’évaluer si l’apprenant va bénéficier de l’apprentissage sur le sujet programmé. Le pré-test du jour portait sur une seule question à l’assistance : «qui ici n’a pas un membre de sa famille au sein des Forces armées et de sécurité ?».
Face au silence enregistré comme seule réponse, le Premier ministre a expliqué le bien-fondé de son test, qui est de réaffirmer que les Forces armées et de sécurité sont incrustées en nous, en chaque famille et en la Nation malienne. Elles ne doivent pas être la hache qui fend, mais l’aiguille qui coud le tissu social, la cohésion nationale.
Ce pré-test était l’introduction toute trouvée par l’invité spécial de la presse malienne pour évoquer l’épineuse nécessité, pour toutes les composantes socio-politiques de notre pays, de faire de la préservation du climat social une responsabilité individuelle et collective. En plus du pré-test, l’expert du moment n’a pas manqué de donner un cas pratique pour étayer son exposé. Il a pris comme exemple une récente sortie de «son grand père» (sic), Pr Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale, relative à une invite qu’il aurait adressée à une «famille politique de se mettre ensemble parce que les militaires veulent créer leur parti politique». Au Chef du gouvernement de commenter que cela est «juridiquement impossible» pour les militaires.
Là où le Général de division voulait porter le curseur, c’est la nécessité de prioriser la cohésion sociale à travers un climat social dont la détérioration ne devrait pas reposer, entre autres, sur l’instrumentalisation de tout référent militaire. La résilience exceptionnelle dont la Nation malienne a fait montre, pour recouvrer la totalité de la grande partie du territoire annexée pendant plus d’une décennie, doit être magnifiée et ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de considérations politiques.
Un pouvoir à garder- À travers une approche scientifique appuyée d’un pré-test et d’un cas pratique, les confrères ont pu mesurer la portée du message du Chef du gouvernement et ses attentes à leur égard sur l’axe du climat social apaisé. Cela non sans lui exposer leurs priorités pour faire face à leur part de mission dans la cohésion nationale et le climat social souhaité. Notre confrère Abdoulaye Handane, connu pour son doigté dans les tournures imagées, a eu la bonne formule pour rappeler que les pouvoirs sont connus pour être surveillés et gardés et la presse est le plus souvent bien surveillée et faiblement gardée.
Cette formule vaut pour un appel à la sécurisation des hommes de presse dans des contextes de conflits et d’insécurité. Suivent les points cruciaux de la demande sociale naturelle de la presse, à savoir la garantie de la liberté d’expression, la relecture des textes régissant les médias maliens, l’appui financier (l’aide à la presse) ou encore la mise en place de centrales d’achats d’intrants comme le papier.
Et le Premier ministre a bien noté, au point de rappeler que nous restons en démocratie et la place de la presse y est prépondérante. Cependant, le secteur veut plus pour être à la hauteur des défis et de ses missions. Surtout que sur l’affaire de Djoliba TV News, le président de la Maison de la presse a eu l’humilité, au nom de tous, de présenter les excuses de la profession aux autorités burkinabè.
Une démarche fort appréciée par le Chef du gouvernement. La démarche est la suite d’une série enclenchée par le Chef du gouvernement qui l’a vu partir à la rencontre de la classe politique, de la société civile, des leaders religieux et des notabilités. Ajouté à cela, la récente libération des 11 leaders politiques sous la médiation du président de la Commission de rédaction de l’avant-projet de charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga.
C’est une marche d’ensemble qui est ainsi recherchée, à coup de plusieurs pré-tests nécessaires pour tous les publics cibles. Une marche vers le pardon, la cohésion sociale, vers un climat social apaisé tel qu’indiqué dans la feuille de route du gouvernement.
Cette vision pour le Mali est celle que les Maliens souhaitent voir se réaliser.
Alassane Souleymane
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