L'Essor : Quel regard portez-vous sur le début de compétition des Aigles, notamment après ce duel face au Maroc ?
Cédric Kanté : Ce qui est intéressant pour le Mali, c’est la progression constante entre les deux premiers matches, et surtout entre la première et la deuxième période face au Maroc. Lors du premier match contre la Zambie, l'équipe a eu des difficultés à mettre du rythme d'entrée. C’est un problème que l'on retrouve chez beaucoup de favoris dans cette CAN. Quand on manque de réalisme, on s’expose à des scénarios cruels en fin de match. Pourtant, globalement, le Mali s'est créé les situations les plus franches.
L'Essor : On a senti une équipe métamorphosée en seconde période contre les Lions de l'Atlas. Comment l'expliquez-vous ?
Cédric Kanté : Les choix de Tom Saintfiet sur ce deuxième match ont été payants. Même si la première période a été compliquée à cause du manque de caractère. J’ai été agréablement surpris de la prestation de l’équipe au retour des vestiaires. On a retrouvé des sorties de balle hyper intéressantes. Je retiens la grosse prestation de Mahamadou Doumbia et une charnière centrale très solide. Lassine Sinayoko a également confirmé tout le bien que l’on pense de lui. En fin de compte, nous aurions même pu faire la différence et l'emporter.
L'Essor : Le Mali avance-t-il désormais avec un nouveau statut dans le tournoi ?
Cédric Kanté : On ne parle pas forcément beaucoup de nous, mais nous avons prouvé que nous pouvions être un vrai outsider dans cette CAN, à condition de se montrer plus réalistes devant le but. Sans oublier évidemment le match interessant du gardien Djigui Diarra. C’est aussi une belle satisfaction. C’est de bon augure pour la suite.
L'Essor : Justement, comment aborder le match d’aujourd’hui contre les Comores ?
Cédric Kanté : Il faudra faire un match sérieux, avoir la possession et être ambitieux. Mais attention aux transitions, nos adversaires ont montré qu’ils savaient se créer des situations dangereuses. C’est une équipe qui court beaucoup et qui a fait preuve de courage face au Maroc, malgré certaines limites techniques et physiques. À nous de faire respecter notre supériorité.
L'Essor : Y a-t-il des secteurs de jeu qui vous inquiètent ou que vous souhaiteriez voir évoluer ?
Cédric Kanté : Je trouve que nos latéraux n'ont pas forcément réalisé de très bons matches jusqu'ici. Il sera intéressant de voir si le sélectionneur effectuera des changements, que ce soit dans les noms ou dans l’animation. J’espère également voir Hamari Traoré et Sikou Niakaté disputer leurs premières minutes. L'équipe doit être équilibrée. Demain (aujourd’hui, ndlr), il faudra aborder cette rencontre avec sérieux et être sûrs de notre force.
L'Essor : Un mot sur l'annonce récente de la CAF, à savoir le passage de la CAN de deux à quatre ans ?
Cédric Kanté : Sur la CAN tous les 4 ans, on s'y attendait. On se demandait un petit peu quand ça allait être le cas. De toute façon, quand il y a des dirigeants africains qui ne sont pas capables de faire respecter la CAN, avec ces changements de programme. Regardez, aujourd'hui, on a une CAN qui se joue avec 12 degrés et de la pluie. Elle devait être au mois de juin avec des températures parfaites. Si on n'a pas des dirigeants qui sont assez forts, de toute façon, ça ne sert à rien d'avoir une CAN faible tous les 2 ans.
Moi, je préfère avoir une CAN très forte tous les 4 ans, comme les autres compétitions continentales. C'était malheureusement à attendre, puisqu'on n'avait rien de fort à opposer aux décisions de la FIFA. On prend ça avec un petit peu de résignation. Parce que nous, la CAN, c'est tous les 2 ans, on avait l'habitude. Mais bon, il va falloir profiter des CAN de 2027 et 2028, parce que 2032 va faire très long. Donc, ça va peut-être prendre de la valeur, le fait que la compétition se déroulera tous les 4 ans.
Interview réalisée par
Ladji Madihéry DIABY
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