Le ministre de l’Économie et des Finances,
Alousséni Sanou, a pris part au Forum économique et humanitaire organisé en
marge du sommet Russie-Afrique par les autorités russes les 27 et 28 juillet
derniers.
Il s’est félicité de la forte présence d’opérateurs économiques du secteur
public et privé maliens, des organisations faîtières du commerce comme la
Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), l’Assemblée permanente des
chambres d’agriculture du Mali (APCAM) ou encore l’Agence pour la promotion des
investissements (API), des transformateurs de produits agricoles. Ces derniers
ont animé un stand qui a été beaucoup visité et une journée du Mali a été aussi
organisée.
À l’occasion de ce forum, le ministre Alousséni
Sanou a animé un panel où, le Mali a été présenté avec toutes les opportunités
que notre pays offre. Plusieurs contacts ont été renoués notamment avec les
investisseurs russes et étrangers à qui toutes les opportunités d’affaires ont été
faites notamment dans le domaine de l’agriculture, de la transformation des
produits agricoles, en matière d’énergie, a souligné le chef du département de
l’Économie et des Finances.
«Notre pays a deux grands fleuves qui offrent des
opportunités de développement de l’élevage, de l’agriculture, de barrages
hydro-électriques, des industries de transformation. Nous avons eu plusieurs
rencontres au cours desquelles nous avons été écoutés. Je pense que très bientôt,
le Mali pourra récolter les dividendes de ces échanges», a assuré le ministre
Sanou.
En marge du sommet Russie-Afrique, Alousséni
Sanou a rencontré les principaux partenaires russes comme le ministre du
Commerce, celui en charge de l’Énergie, des sociétés d’État russes et d’autres
partenaires étrangers. À l’issue de ces échanges, des questions économiques ont
été évoquées. Il a rappelé que les premières 50.000 tonnes de blé sont arrivées
et ont été distribuées aux opérateurs évoluant dans le domaine de la
boulangerie.
Le Mali a également bénéficié de 20.000 tonnes de gasoil et 30.000 tonnes d’engrais agricoles qui vont arriver très rapidement au pays. Toutes ces actions vont nous permettre d’alimenter un fonds qui assurera et garantira l’approvisionnement correct et régulier de notre pays en denrées de première nécessité, notamment des produits pétroliers, des intrants agricoles et le blé, a fait remarquer notre interlocuteur.
CONTINUITÉ DU TRAFIC FERROVIAIRE- «Au-delà de
ces aspects, nous avons échangé sur le volet énergétique. Nous savons tous que
présentement la société Énergie du Mali (EDM-SA) rencontre d’énormes difficultés
de production et de distribution de l’énergie dans le pays.
On ne peut guère
parler de croissance économique ou de pays émergent sans la maîtrise de
l’approvisionnement en énergie qui est la base pour assurer le fonctionnement
de tous les secteurs productifs. Nous avons signé des accords et avons finalisé
d’autres accords avec la partie russe pour l’amener à venir investir dans la réalisation
de barrages hydro-électriques et d’autres sources d’énergie que nous allons développer
par la suite», a révélé le ministre de l’Économie et des Finances.
«Nous avons validé les derniers termes d’un
accord de partenariat dans le domaine de la géologie et des mines. Dans les
prochaines semaines, nous allons signer des accords qui visent à améliorer la
recherche et l’exploitation de nos ressources minières en accord avec la
nouvelle société minière que le gouvernement a créée récemment», a assuré le
ministre Sanou.
«Ce forum a été très riche pour nous. Car, il nous a permis
d’obtenir du blé, des engrais agricoles et des produits pétroliers. Et les
premiers fonds qui vont être récoltés de la vente de ces produits vont
permettre d’assurer, sur une base durable et à partir d’un prix acceptable, de
créer les conditions d’un commerce qui va s’établir entre opérateurs russes et
l’État malien», a souhaité le chef du département.
La relance du trafic ferroviaire était aussi
au cœur des échanges avec la partie russe. Le détenteur du portefeuille de l’Économie
et des Finances a rappelé qu’une mission dans ce sens avait fait le déplacement
il y a quelques mois à Moscou dans la capitale, où elle a eu des entretiens
avec la société russe évoluant dans ce domaine. Cette dernière s’était engagée à
venir faire des études de terrain en vue de la relance du trafic ferroviaire.
Le train a déjà démarré ses activités. L’occasion était opportune pour demander à la partie russe de poursuivre ses études de terrain et un accord dans ce sens est obtenu pour nous permettre d’avoir des trains qui roulent avec des écartements de rails standard et métrique. L’écartement des rails standard est de 1,434 mètre, a précisé le ministre Sanou. «La partie russe nous a envoyé des drafts et un accord dans ce sens sera bientôt signé. Le Mali s’est engagé à acquérir des locomotives avec la société russe. Ce qui nous permettra d’assurer la continuité de ce service», a-t-il renchéri.
TRANSFERT DE COMPÉTENCES- La partie malienne a
eu des entretiens dans le cadre de la relance du trafic aérien. Le pays dispose
d’aéroports intérieurs, dont certains sont aux normes internationales
d’exploitation. «Bamako envisage en fonction de sa position de hub aéroportuaire
et compte tenu de la position géographique du Mali dans la sous-région, de développer
une société d’État qui va assurer le transport aérien.
La partie russe a été très
attentive à nos sollicitations et dans les prochaines semaines nous allons
avancer sur ces différents dossiers pour donner corps à la relation
russo-malienne», a annoncé le ministre Sanou qui a aussi précisé que dès
l’entame des échanges, la partie malienne a évoqué les trois principes qui
guident l’action publique au Mali et la partie russe est dans la dynamique de
nous accompagner dans un partenariat gagnant-gagnant.
Le volume des échanges commerciaux entre la
Russie et le Mali a connu une baisse en 2022. Cependant, a rappelé Alousséni
Sanou, les chiffres du premier trimestre de cette année avoisinent ceux de
l’année dernière. Il précisera que la structure du commerce avec la Russie est
constituée essentiellement de biens d’équipements et de denrées alimentaires
comme le blé.
«Le forum a permis de mettre l’accent sur les
investissements étrangers. Le Mali dans cet ordre d’idées a fait comprendre à
la partie russe qu’il souhaite un transfert de compétences pour que les opérateurs
privés maliens puissent nouer des partenariats en vue de créer des valeurs
ajoutées chez nous. Les opérateurs économiques maliens présents au forum ont eu
des contacts très avancés dans ce sens.
L’État malien a aussi renoué des
contacts intéressants dans le domaine minier et celui d’exploitation des
ressources minières et énergétiques», a détaillé le patron de l’hôtel des
Finances. Selon lui, il s’agit désormais de donner un autre contenu qui est de
venir installer des capacités chez nous permettant de promouvoir la création d’emplois,
de créer une valeur ajoutée et de favoriser la croissance économique du pays.
La Zone de libre échange commercial
continental africaine (Zlecaf), a révélé le ministre Sanou, devient un mécanisme
très intéressant qui fixe un taux d’imposition très faible pour tout ce qui
concerne les échanges commerciaux entre les pays.
«Chaque pays doit développer
des compétences dans les domaines où il a des avantages comparatifs indéniables.
C’est pourquoi c’est au pas de course que le Mali va développer des industries
de transformation comme le coton, des produits de l’élevage et d’autres
secteurs pour permettre à notre pays de bénéficier des avantages de cette
Zlecaf, a affirmé notre interlocuteur.
«Le Mali doit éviter d’être seulement un
marché de consommation, mais plutôt un espace commercial qui va vendre des
produits manufacturés. Ceci est tout l’intérêt que le Mali tire de ce forum qui
va nous permettre de ne pas faire du commerce des produits bruts, mais bien des
produits transformés qui ont de la valeur ajoutée. Ainsi, je retourne confiant
en l’avenir et je garde espoir que les perspectives sont bonnes sur le plan économique
entre le Mali et la Russie», a conclu le ministre Alousséni Sanou.
Envoyé spécial
Moriba COULIBALY
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